Stallone
de Emmanuèle Bernheim

critiqué par Miller, le 1 juin 2002
(STREPY - 68 ans)


La note:  étoiles
La nouvelle de l’été est arrivée ! Stallone en contre-points. Poings ?
La nouvelle de l’été est arrivée ! Stallone en contre-points. Poings ?
L'histoire de Stallone : la vie d'une femme quasi anonyme bascule sur l'analogie. Son challenge et un film vu en janvier 83 : Rocky 3. Lise, l'héroïne, va au cinéma voir Rocky 3, l'histoire d'un boxeur qui, une fois devenu champion du monde, se laisse aller, perd son titre, et le regagne après s'être sérieusement repris en main. A la vision de ce film efficace, dont la sincérité et l’objectif de vie la touchaient, Lise quitte l’anonymat de son existence et réalise la médiocrité de sa vie, et - tout comme Rocky — elle tente de se ressaisir… Elle décide de reprendre ses études, et de tout claquer mec et boulot de secrétaire médicale. De casser avec sa famille.
Et quelle famille ! Noirceur. Manque d'amour. Tout est dit.
Un extrait, c'est Lise qui retrouve ses parents et annonce :
— Je vais recommencer mes études de médecine. Ce fut comme si brusquement tout s’était arrêté. Plus un mouvement, plus un bruit. Rien. Et soudain, dans ce silence, Lise entendit son père ricaner. Ce fut tout. Il se remit à manger. Elle fixa son assiette. Deux gros yeux jaunes, des œufs mimosa, lui rendirent son regard. Elle repoussa sa chaise et se leva. ».
Bref, elle change de vie. Et comme cette nouvelle vie, c'est à Stallone qu'elle estime la devoir, elle n'aura de cesse de s'acquitter de cette dette. Une histoire qui se déroule sur une dizaine d’années jalonnées par la filmographie de Stallone, qui donne une base espace/temps au au récit. A signaler que l’auteur, Emmanuèle Berheim a déjà 4 romans derrière elle. Et que cette nouvelle est une leçon de sobriété émouvante, pas sèche, mouillée, humaine.
vaincue par KO 4 étoiles

Un livre qui me laisse sans rien, même pas dans une incompréhension. Il y a un tel décalage entre Stallone et la réalité, que l'auteure nous amène à ne penser à rien, surtout à ne pas y croire..... à cette histoire sens dessus dessous.

Je suis déçu car j'avais aimé vendredi soir et sa femme, des romans un peu plus près de la réalité.
Je ne comprends pas que certains lecteurs puissent aimer ce genre de récit incroyable et romantique....

Candy2004 - - 45 ans - 18 octobre 2007


Vite lu, vite oublié... 4 étoiles

Bernheim à qui on pouvait prêter un style moderne construit sur le principe du non dit et de l'enchaînement des phrases "sujet verbe complément" se caricature. Nombre de phrases débutent pas un pronom : elle (trop, au point que le lecteur le remarque et puisse se dire "tiens, c'est facile comme procédé!"). Nombre de clichés circulent dans le non-écrit de la mise en page (on atteint pratiquement la notion de phrase paragraphe, ce qui dégage du blanc pour imaginer). Bref, bref, Bernheim use de ce qui a pu au début faire son intérêt, jusqu'à la moelle...

Que reste t-il ? Un roman très ininspiré (une nouvelle serait plus juste) dont rien ne justifiait d'en faire plus qu'une suite d'épisode paraissant dans un quotidien presse. Personnages impalpables, narration descriptive en gouffre, référence cinématographique dont on a du mal à croire qu'elle puisse être à l'origine de quelconques évènements de vie de leurs spectateurs, désintellectualisation primaire des personnages...

Un roman qui n'est certes pas à éviter, mais que l'on pourra très bien consommer sur la plage, comme par inadvertance, en bénéficiant surtout des rayons du soleil. Bernheim ne se force pas, elle pond là des lignes faciles, sans effort aucun. Il est très certain que comme certains de ses détracteurs aiment à l'imaginer elle en arrivera un jour à produire 20 pages pour conter le même genre d'histoire. ce sera alors admirable, puisque le roman ne sera plus que construit par le lecteur lui-même ;-)

Balamento - - 60 ans - 19 novembre 2004


La filmo de Stallone revisitée 9 étoiles

C'était déjà une des meilleures nouvelles parues dans "Le Monde" l'été dernier, dans laquelle on retrouve la concision et, en effet, la littérature "coup de poing" de Emmanuèle Bernheim. A quand des notes sur les autres ouvrages de cette écrivaine qui publie peu, et des textes brefs, mais qui ont la densité du plomb? En attendant, espérons que "Le Monde" publiera cet été d'autres nouvelles du même niveau. Ca nous épargnera quelques achats ultérieurs!

Kinbote - Jumet - 65 ans - 7 septembre 2002


Un sujet en or 8 étoiles

D'accord avec Miller et Kinbote : cette nouvelle est un modèle du genre. On serait tenté de dire que tout est dans le sujet. Tout dans cette dette de l'héroïne - Lise - envers son héros - Stallone. Cette dette qui nous fait tellement rire, autant que le mari qui croit à une plaisanterie. Et puis qui nous ferait pleurer, si Bernheim partait vers le romantisme. Ce n'est pas le cas : le style degré zéro refuse le pathos. Un conte de fées moderne. Un conte de fées à rebours qui réussit à émouvoir avec Stallone en bonne marraine qui s'ignore. Fallait le faire!

Lucien - - 69 ans - 18 juin 2002


Rendons à Miller... 9 étoiles

ce qui a été critiqué par Miller, c'est-à-dire ce présent livre,dont, à vouloir dire le plus grand bien, et n'y parvenant pas par la voie "éclair", je suis passé par la voie classique en pensant que, comme c'était jadis le cas, elle serait reléguée en critique éclair. Mais la technique n'est plus ce qu'elle était!

Kinbote - Jumet - 65 ans - 3 juin 2002