L'Humeur vagabonde - Un singe en hiver
de Antoine Blondin

critiqué par Yeaker, le 17 juin 2011
(Blace (69) - 51 ans)


La note:  étoiles
Dommage
L’humeur vagabonde

Après un début d’une belle écriture où notre personnage quitte sa famille pour rejoindre la capitale, le livre perd de sa fougue dans une balade à Paris où notre personnage déambule maladroitement à la recherche d’appuis pour sa nouvelle vie. Las de ses échecs il revient à Moubizac retrouver sa femme. Là un évènement, que je tairai à l’attention du futur lecteur, amène l’attention médiatique et judiciaire sur notre personnage. De retour à Paris par la curiosité qu’il suscite il devient le centre d’intérêt des mêmes qui le boudaient précédemment. Le procès concluant l’affaire révèle la faiblesse du personnage et de son rôle dans l’affaire ce qui entraine son nouvel abandon.

Si le début est écrit avec beaucoup de force, la suite est très caricatural et on voit parfaitement dernière l’écriture le plan de l’auteur. Le trait de provincial à Paris est trop gros, on aura du mal à croire que l’on puisse prendre un hôtel de passe pour un hôtel et que l’on se retrouve enfermé involontairement dans le cimetière du Père Lachaise. Le livre n’évitera pas non plus le racisme latent de l’époque.
Le livre a été écrit sous la pression de l’éditeur et moi j’ai l’impression de lire un travail scolaire, une intro travaillée, une belle conclusion et entre les deux un plan développé en deux parties. Premier tiret…
Je rappelle pour mémoire le début du roman puis la chute du livre qui lui fait écho :

« Après la seconde guerre mondiale, les trains recommencèrent à rouler. On rétablit le tortillard qui reliait notre village à la préfecture. J’en profitai pour abandonner ma femme et mes enfants qui ne parlaient pas encore. »
Et la chute
« Un jour, peut-être nous abattrons des cloisons de notre prison ; nous parlerons à des gens qui nous répondront ; le malentendu se dissipera entre les vivants ; les morts n’auront plus de secrets pour nous. Un jour nous prendrons des trains qui partent. »
Ce livre aurait pu être une merveille. Dommage.
L'histoire d'un abandon qui va mal tourner 7 étoiles

Pour commencer ma critique éclair ne concernera que l’Humeur vagabonde. La version Folio que je possède ne comporte pas Un singe en hiver.
Pour ma part je serai plus indulgent que la critique principale. Certes je ne crierai pas au génie mais ce petit roman possède un certain charme, notamment un ton quelque peu désabusé, un humour pince sans rire qui n’est pas pour me déplaire. J’ai ressenti une petite touche Kafkaïenne assez agréable. Notamment le passage au sein du cimetière du père Lachaise avec cette absurdité que nous réserve parfois la vie.
La lecture fut agréable et ne s’est pas estompée avec le temps, preuve que l’humeur vagabonde est un roman qui laisse une trace, ce qui généralement est le signe d’une lecture de qualité.

Sundernono - Nice - 41 ans - 16 octobre 2018