Tales from the Tower of London
de Daniel Diehl, Mark P. Donnelly

critiqué par Oburoni, le 5 juin 2011
(Waltham Cross - 41 ans)


La note:  étoiles
Les mémoires d'une prison
La Tour de Londres. Célèbre pour ses beefeaters, ses corbeaux et les bijoux de la Couronne qui y attirent chaque années des milliers de touristes, venant s'extasier devant ce qui est maintenant un incroyable musée, le bâtiment, symbole imposant et fier, reflète un passé fascinant qui incarne, à lui seul, près d'un millénaire d'histoire anglaise.

Daniel Diehl et Mark P. Donnelly n'en racontent pas l'histoire, cela a été fait une centaine de fois. Ils n'en font pas non plus une description architecturale, militaire ou touristique, cela aussi a été fait une centaine de fois. Non, leur démarche est beaucoup plus originale, agréable et instructive : se concentrant sur la Tour en tant que prison (elle servit aussi de résidence royale et même de ménagerie !) ils brossent en de brefs chapitres les biographies de certains prisonniers, biographies qui, chacune à leur manière, rendent à cet effroyable bâtiment sa terreur d'antan tout en nous offrant un voyage express à travers l'histoire.

Il y a les cas célèbres -Wat Tyler, les princes Edouard V et Richard, la reine Katherine Howard, Guy Fawkes, Sir Roger Casement... Il y a aussi une poignée d'inconnus aux vies tout aussi surprenantes et extraordinaires -du colonel Thomas Blood, truand qui tenta d'en dérober le butin en 1671, à l'incroyable lady Nithsdale, qui organisa l'évasion de son mari en le travestissant (1716).

Une très bonne lecture sauf que, et d'une on reste perplexe face aux choix des prisonniers (pas une page sur Anne Boleyn, William Wallace ou encore Rudolf Hess !), et de deux le tout laisse une étrange impression. Bizarrement en effet, même si la Tour est constamment présente on a plus le sentiment de lire une version abrégée et accessible à tous de l'histoire anglaise qu'un bouquin traitant de cette prison en particulier. Vu la démarche des auteurs c'était évidement inévitable, on s'en doute mais voila : "Tales from the Tower of London" se referme avec une vague impression d'avoir lu le mauvais livre.

Pour les passionnés d'histoire anglaise le tout, bien que limité, n'en reste pas moins savoureux.