L'arcamonde, tome 5 : La lampe de Providence
de Hervé Picart

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 23 mai 2011
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
Laura, l’aura pas ?
Cette cinquième plongée au cœur d’un objet est initiée cette fois par Lauren, l’assistante de Frans Bogaert. Elle offre à ce dernier, antiquaire de profession et d’âme, une lampe à pétrole qui, si elle paraît tout d’abord ordinaire, se révèle exceptionnelle si on l’observe de plus près. Et on peut compter sur Bogaert pour décéler jusqu’à la plus minuscule des anomalies ! Le lanterneau possède une quantité de petits miroirs répartis sur son pourtour, réfléchissant ainsi la lumière en un scintillement hypnotique, telles les boules à facettes des discothèques. Et pourquoi y a-t-il deux réservoirs ? Dont l’un, de surcroît, contient un liquide qui n’a rien à voir avec de l’huile ?

Il n’y a qu’un moyen de le savoir : le faire fonctionner ! Voilà à quoi s’attelle Frans, seul dans son bureau, loin d’imaginer ce qui va dès lors s’imposer à son esprit… Car l’objet se révèle être une lampe de magnétiseur qui aurait gardé mémoire de ses précédents usages et en restituerait des bribes à celui qui l’utilise à nouveau. Comme une machine à remonter le temps… Dès qu’il se soumet aux caprices du quinquet, Bogaert est projeté en plein cœur du dix-neuvième siècle. Il se trouve dans une pièce avec d’autres personnages. Un médecin est en train d’examiner un mort et énonce quelques doutes quant au caractère naturel de son décès. Lorsqu’il se réveille de ce premier voyage mental, Bogaert n’a de cesse de mener l’enquête, cent cinquante ans après ce qui a tout l’air d’un meurtre…

Nous sommes familiers maintenant de l’univers qu’Hervé Picart a su créer autour de Frans Bogaert. Chaque tome, outre l’odyssée d’un objet insolite, aborde le mystère de la disparition de la femme de Bogaert, voilà huit ans. Et celui-ci ne fait pas exception, Laura étant mentionnée à de nombreuses reprises. Nous savions déjà qu’elle était encore en vie puisque, dans le tome quatre, elle s’est furtivement introduite dans la boutique de son époux afin d’y subtiliser un médaillon. Et la voilà très présente, en toile de fond de cette cinquième enquête. Le personnage de Lauren continue également de s’étoffer, tout en mystère et attitude trouble… L’antiquaire réussira-t-il enfin à retrouver sa femme ? Quel rôle Lauren joue-t-elle auprès de Frans ?

Le style de l’auteur est toujours un atout indéniable, dont l’humour, qui nous rend Bogaert furieusement sympathique…
Une lampe qui éclaire le passé 8 étoiles

Une lampe spéciale qui irradie le bleu et qui vient de Providence (USA), une lampe qui hypnotise et ressasse le passé.
Frans Bogaert, antiquaire à Bruges gère sa boutique l'Arcamonde avec son assistante Lauren. De retour de Boston, Lauren lui ramène une lampe particulière : elle éclaire le passé. Un passé de près de deux cents ans où apparaissent Ridgeway, un magnétiseur, Nathaniel Cross, son âme damnée. Il y a aussi Andy Williamson et Virginia, la fille mystérieuse de Ridgeway. Un passé plus récent est éclairé également par cette lanterne : voilà que Laura, la femme de Frans qui l'a soudainement abandonné, apparaît aussi mystérieusement.
Le lecteur, sous l'effet de l'hypnose de la lanterne, vagabonde dans le passé pour revenir au présent. Des morts suspectes relancent l'intérêt de ce policier tout spécial.

Ddh - Mouscron - 83 ans - 4 septembre 2018


Entre passé et présent, il y a une lampe 8 étoiles

Voici un cinquième tome qui s'est fait bien attendre ! Annoncé puis tardant à paraître, les pages furent rapidement dévorées tant le plaisir étant grand de retrouver Frans Bogaert et son irrésistible assistante Lauren. Lauren qui joue cette fois un rôle plus élaboré que dans les autres numéros de la série. Ce passé mystérieux dont elle ne révèle rien apparaît via quelques fragments recueillis dans une lampe étrange, destinée à hypnotiser certains clients crédules au XIXe siècle.
En tentant de percer la magie de cette appareil étonnant, Bogaert se retrouve progressivement en train de démêler l'intrigue d'un meurtre magnétique. Avec la particularité que lorsqu'il cède à la tentation d'une séance d'hypnose, il laisse un souvenir personnel dans cette lampe, qui conserve des fragments de soi-même et peut les restituer à celui qui, plus tard, se lancera à son tour dans l'aventure. C'est ainsi que Frans et Lauren vont peu à peu découvrir des détails troublants les concernant et touchant de près la femme fugueuse de Bogaert, Laura, qui joue elle-aussi un rôle plus important dans ce récit. Hervé Picart se montre d'ailleurs insistant sur la présence parfois très proche de l'épouse de l'antiquaire, tout en conservant soigneusement sa part d'ombre quant aux raisons de son départ et ses activités réelles. Nous ne sommes pas dans un roman d'espionnage mais la tension y est la même, prenante et intrigante !
Vivement le numéro 6 !

Sahkti - Genève - 50 ans - 2 juillet 2011