Le Grand Tsar blanc
de Vladimir Volkoff

critiqué par Patman, le 16 mai 2002
(Paris - 61 ans)


La note:  étoiles
Une extraordinaire trilogie.
Le Grand Tsar Blanc est le troisième volume d'une superbe saga historique de Vladimir Volkoff. Un travail de longue haleine puisque l'auteur a mis 8 ans pour écrire cette fresque nous racontant la fin de la dynastie des Rurikides et l'avenement des Romanov (entre 1584 et 1613). Volkoff a soigné sa documentation, puisant chez Kostomarov (le plus grand historien de la Russie) mais aussi chez Pouchkine, Dostoïevski et, bien sûr, Alexis Tolstoï.
Le premier tome (Les Hommes du Tsar), nous raconte la fin du règne d'Ivan IV le Terrible, l'accession au trône de son fils Féodor puis du beau-frère de celui-ci, Boris Godounov. Dans le deuxième tome (Les Faux Tsars), c'est la fin de Godounov et les règnes du faux Dmitry puis de Vassily Chouïsky qui sont évoqués. Intrigues politiques, batailles sauvages, cérémonies grandioses, tout y est. Les personnages dépeints dans ces deux premiers volumes sont tous authentiques. Seul Neveja Psar et ses descendants sont fictifs. C'est bien sûr par eux que nous sommes introduits dans les coulisses de cette première "révolution" russe. Au début du 3ème volume, nous sommes en 1610. Vassily Chouïsky, après moultes intrigues et trahisons s'est proclamé Tsar de toutes les Russies. Son pouvoir ne tiens que par la grâce de Dieu...et du roi de Pologne. Un nouveau "Faux Dmitry" soulève les campagnes, soutenu par les Polonais (qui misent sur les deux tableaux) et les Cosaques. L'église russe, elle, soutient Mikhaïl Romanov,un jeune Prince de sang royal qui se cache dans un monastère au nord de la Russie. A priori, il est le plus démuni et faible des bélligérants, mais c'est sans compter avec la ferveur religieuse et la haine viscérale du peuple russe envers les Polonais... Une oeuvre grandiose, qui se dévore plus qu'elle ne se lit. Un vocabulaire soigné (Volkoff est un des derniers grands littérateurs), des descriptions ciselées (on respire l'encens dans les églises et la poudre dans les batailles), une toute belle trilogie pour les amateurs du genre...et les autres.