Enfant, ne pleure pas
de Ngugi wa Thiong'o

critiqué par Septularisen, le 17 mai 2011
( - - ans)


La note:  étoiles
WEEP NOT, CHILD.
Au début de ce roman nous faisons la connaissance de Njoroge, un jeune garçon pauvre dont le plus grand rêve est d’aller à l’école, afin de recevoir de l’instruction et pouvoir devenir quelqu’un pour aider son pays…

Le père de Njoroge, Ngotho travaille comme ouvrier agricole dans le domaine de M. Howlands, en fait il entretien les terres qui lui appartenaient autrefois, mais qui lui ont été confisquées par le colonisateur, et données à de riches propriétaires terriens…

Ngotho attend le jour de la révolte, le jour où les terres reviendront à ceux qui les ont possédées autrefois, il lutte politiquement pour son peuple. Un autre de ses fils, Boro, a lui choisi la voie de la violence et de la lutte armée…

Njoroge qui réussit de brillantes études, et est accepté dans une école secondaire, rêve toujours d’une vie idéale que lui apporterait l’instruction, mais les événements se précipitent et le pays plonge dans les ténèbres…

L’espoir renaît pour Ngotho en la personne de Jomo KENYATTA qui lutte au sein de l’organisation du KANU (Kenya African National Union) pour la libération de son pays, mais le 20 novembre 1952 il est arrêté et condamné à la prison par les autorités britanniques…

Enfant, ne pleure pas, est le premier roman, écrit en 1962, par le grand auteur Kényan à la veille de l’indépendance de son pays. L'auteur y aborde, à travers les yeux de son jeune héros Njoroge, les tensions entre Blancs et Noirs, entre culture africaine et européenne entre deux mondes s’influençant l’un l’autre, se combattant l’un l’autre, lors des années 1952-1956 où les insurgés kikuyus, (plus connus sous le nom de Mau Mau) se lèvent contre l'autorité coloniale anglaise…
Le conflit fera plus de 13.000 morts, ce roman se veut donc aussi le témoignage historique de tout un peuple, les villes et certains des personnages comme Jomo KENYATTA (de son vrai nom Kamau wa NGENGI 1894-1978), le père fondateur de la nation Kényane sont présents dans le roman…

Le livre se lit vite et facilement, l’écriture est simple et agréable, on sent dans ces écrits les tâtonnements d’un jeune écrivain en devenir…
Le style n’est pas encore très affirmé et ne demande qu’à se développer…
L’histoire en elle-même, bien que présentant quelques rebondissements est plutôt linéaire et on voit la fin arriver de très loin… Disons le assez simplement, il ne se passe pas grand chose durant tout le roman, et le tout manque de souffle, d’ampleur. Heureusement l’auteur se rattrape dans la psychologie des personnages qui sont très biens développés…
Mon sentiment envers ce livre est donc plutôt mitigé, penchant entre indulgence pour un premier roman, et déception pour un livre qui n’en vaut pas vraiment le coup…
Sans doute devrais-je lire d’autres livres et des plus récents pour avoir une meilleure idée du style et de l’écriture de celui qui est aujourd’hui un écrivain reconnu internationalement, le nom de Ngugi Wa THIONG’O revient d’ailleurs avec insistance ces dernières années pour le Prix Nobel de Littérature…

Un livre à lire ne fut-ce que pour découvrir cette période très méconnue de l’histoire…