Les cochons sont lâchés
de San-Antonio

critiqué par Bookivore, le 15 mai 2011
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
"Quand on va raconter tout ça à l'Antoine, y va s'poignarder l'cul avec une saucisse !"
Comme il est dit au dos de la couverture, "Les Cochons Sont Lâchés" (le titre est, vous le comprendrez très vite, très éloquent et explicite !) est 'le plus gaulois des "San-Antonio", le plus vert, le plus salingue, le plus rabelaisien, le plus scatologique, le plus grivois, le plus too much'. En majeure partie parce que le fameux commissaire San-Antonio n'y apparait pas, pas une seule fois ! Hé oui ! Avec ce roman paru en 1991, 148ème de la série, Frédéric Dard a expérimenté un épisode sans son personnage principal, se contentant d'une narration traditionnelle (à la troisième personne).
On apprend ici que le commissaire est en Inde, avec Marie-Marie (la nièce de Bérurier), en train de roucouler d'amoûûûr. Indisponible, il est donc vacant, et ce sont Bérurier et Pinaud, les deux cochons du titre (surtout Béru), qui prennent les choses en main.
De plus, l'intrigue est ici fortement béruréenne : Alfred, le coiffeur-mais-néanmoins-et-surtout-amant de Berthe (la femme de Béru) est arrêté, en Argentine, pour meurtre. Lui et Berthe s'y trouvaient, incognito, ayant fait croire à Béru qu'ils se rendaient en Normandie. Berthe, appelant son cocu de mari dégueulasse à la rescousse, le voit donc débouler en 'Argenterie' avec Pinaud, pour essayer de sauver la tête d'Alfred, et vont se retrouver dans une histoire totalement farfelue où meurtres se mélangent au sexe.
Dans l'ensemble, un excellentissime cru de la série, même un des meilleurs. Hilarant, très très axé sur le Q (Béru, on le sait, pense avec sa b.t.), et original, avec son commissaire aux abonnés absents, le temps de ce roman. Bref, un des plus inclassables et réussis.
Waouh !!! 10 étoiles

Effectivement un grand cru san-antoniesque !

On est dans la dernière décennie de l'oeuvre de Frédéric DARD (ce roman date de 1991). Et dans cette période, il s'est lâché complètement ! L'intrigue, si elle est toujours présente et bien construite, s'efface devant un festival rabelaisien du langage !
Quel plaisir de lire cette prose mixte entre celle "classique" du narrateur (à la troisième personne) et celle de l'inénarrable Béru !
Cette aventure se passe en "Argenterie" (dixit Béru) et, au-delà de la vérité, c'est Bérurier qui triomphe dans toute sa démesure ! Pinaud est présent aussi et se fait discret mais est toujours aussi essentiel dans la résolution de l'enquête.

Inoubliable.

JEANLEBLEU - Orange - 56 ans - 21 avril 2012