Bien après minuit
de Ray Bradbury

critiqué par CC.RIDER, le 13 mai 2011
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Quatorze nouvelles du maître...
Un inventeur propose à un gradé un appareil gros comme une boite d'allumette capable de réduire en poussière tout matériel militaire, armes, canons, tanks. Pensant avoir affaire à un fou, il en réfère au psy qui ne juge pas utile de le faire enfermer. A peine l'inventeur parti, le militaire s'aperçoit que la douille qui lui sert de capuchon de stylo est tombée en poussière. Il s'arme d'un solide gourdin de bois pour régler son compte à l'inventeur... A la surface de Mars, deux astronautes recherchent un flacon bleu dans les décombres d'une ville morte. Ils sont persuadés d'y boire leur destin... En pleine canicule, un employé de bureau rencontre une sorcière qui lui propose d'acheter son âme en échange d'une vie plus facile ici-bas. Sera-t-il capable de refuser ?
« Bien après minuit » est un recueil de 14 nouvelles relevant de registres très différents : science-fiction (fort peu), étrange et poétique (beaucoup), fantastique et même horreur. Datant des années cinquante, ces nouvelles, écrites à l'origine pour être publiées dans divers journaux et revues, restent pleines d'intérêt et de charme et n'ont guère pris de rides. Bien entendu, comme toujours dans ce genre de sélection, l'intérêt est inégal. « Un morceau de bois », l'histoire de l'inventeur, est un petit chef d'oeuvre, alors qu' « Un intermède au soleil », histoire d'une querelle conjugale, m'a semblé très inférieure, ce qui reste relatif. L'inférieur chez Bradbury étant souvent très supérieur au niveau moyen de la production générale.
Pas mal du tout ! 8 étoiles

A noter qu'en France, ce recueil et le court recueil "Un Dimanche Tant Bien Que Mal" forment les deux parties d'un seul et même recueil américain, "Long After Midnight" (pour je ne sais quelle raison, on a fait deux recueils d'un seul, chez nous). "Bien Après Minuit" est donc la première moitié du recueil U.S., et c'est de très loin la meilleure des deux (franchement, "Un Dimanche..." est, mis à part une ou deux nouvelles, très médiocre, pour ne pas dire pire).
Ici, c'est dans l'ensemble du bon Bradbury, pas du grand Bradbury (la maestria de "L'Homme Illustré", "Les Pommes D'Or Du Soleil", "Je Chante Le Corps Electrique", "Chroniques Martiennes" ou "Le Pays D'Octobre" est non atteinte ici), mais du bon Bradbury, autrement dit, on prend du plaisir à lire cette petite quinzaine de nouvelles au climat bien souvent très onirique, poétique.
Vraiment bon, quoi !

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 14 mars 2014