Gagner la guerre : Récit du vieux royaume
de Jean-Philippe Jaworski

critiqué par Bobo, le 11 mai 2011
( - 65 ans)


La note:  étoiles
L'aventure n'a pas de limites
L'histoire est simple.
C'est l'aventure d'un mercenaire dans un pays inconnu à une époque inconnue qui vend ses services à un affamé de pouvoir.

Ce résumé suffit, le reste n'est que rebondissements, traquenards, trahisons, duels, bref les ingrédients indispensable à un bon roman de cape et d'épée.

J'ai lu une interview de l'auteur qui revendique la nature Science Fiction de ce roman.
Permettez-moi,cher Jean Philippe, de n'être pas du tout d'accord avec vous.
C'est un roman d'aventure certes dans un pays imaginaire (bon on reconnait très bien l'Italie) dans une époque imaginaire mais je dirais bien le début de la Renaissance.
C'est de la fiction mais au même titre que le Comte de Monte Cristo ou bien Guerre et Paix.

Ce livre est un plaisir à lire, ça bouge, virevolte. C'est de l'Alexandre Dumas avec des accents de Frédéric Dard.
N'oublions pas non plus le fameux Benvenuto (le héros) qui possède la gouaille et la répartie d'un Jean Paul Belmondo dans sa belle période.
Vous voyez cela fait du monde qui participe à ce roman.

Bref j'ai adoré, très facile à lire et les 980 pages se dévorent et se tournent toutes seules.

Allez tous avec moi :
Jean-Philippe : des autres livres - des autres livres ...
Bisque rage 9 étoiles

Un ami m'a prêté Gagner la guerre après que j'ai encensé en sa présence un autre livre de fantaisie française, le très soufflant La Horde du Contrevent. Présentant le roman de Jaworski comme étant d'une qualité encore supérieure à celui de Damasio, il a piqué au vif ma curiosité, déjà titillée par la cohorte de critiques positives déposées ici.

Je ne trancherai pas la question. Un peu trop peur que, vexé, le héros-bandit Benvenuto ne vienne m'étriller sans ciller.

Mais sûr de sûr, prolonger mon été avec Gagner la guerre a été l'une des meilleures idées de l'année. Ca vrombit, ça rebondit, c'est férocement sale, ça fait grimacer et crier (si!). Ca donne des fourmis d'énergie dans les mains, l'envie de franchir des forêts hantées en hiver, et de s'engager comme mercenaire (si!).

Et aussi, de façon plus terre-à-terre, le livre fait caresser l'idée de bien paisiblement s'installer à une table joliette pour disputer une partie de scrabble avec grand-maman. Histoire de l'écrabouiller proprement avec tous les nouveaux mots tarabiscotés appris en lisant ce livre fort réjouissant.

Lobe - Vaud - 30 ans - 18 septembre 2018


Machiavel comes back 10 étoiles

Dans un univers teinté de Renaissance italienne et de Rome antique, l'auteur illustre d'une certaine façon les préceptes de Machiavel dont on perçoit même à un moment la présence par quelque personnage évoqué...
Un roman dense à la fois de fantasy (quoique très légèrement) à la fois d'aventures épiques avec un regard sur l'exercice du pouvoir... le tout mené de main de maître, quoique certaines longueurs viennent parfois rompre le rythme du récit...
L'auteur a créé un univers riche et détaillé... avec une maîtrise stylistique certaine, un lexique riche et varié...
Un excellent roman...

Deinos - - 62 ans - 20 mars 2018


Gagner le coeur de nombreux lecteurs ! 10 étoiles

Jean-Philippe Jaworski signe ici un roman fantastique de qualité exceptionnelle !

Ce récit nous transporte dans l'univers du "Vieux Royaume", monde fantastique d'une richesse et d'une crédibilité remarquables. Le lecteur appréciera au fil du récit d'en apprendre toujours plus sur les subtilités historiques et politiques imaginées par l'auteur.

Dans ce contexte évolue le protagoniste principal de l'histoire : Benvenuto, un bretteur secoué par des évènements qui le dépassent. Le récit se révèle captivant par la complexité et la subtilité de ses intrigues.
En effet les luttes politiques sont au cœur du récit !

La plume de l'auteur est remarquable et participe à immerger le lecteur dans cet univers médiéval fantastique.

A lire sans hésiter !

PS : l'auteur a écrit toute une série de nouvelles situées elles aussi dans le Vieux Royaume.

Titanototo - - 32 ans - 5 mai 2016


Gueule cassée 8 étoiles

Don Benvenuto, à la fois voyou, spadassin, dur-à-cuir et bretteur hors-pair, est au service de Leonide Ducatore, un des dirigeants de Ciudellia, sorte de Venise imaginaire du XVeme. Leonide Ducatore est passé maître dans l’art de la manipulation, afin d’asseoir son pouvoir ; Don Benvenuto est l’une de ses plus fidèles âmes damnées, exécutant les basses besognes en tout genre demandées par son employeur sans scrupule. Mais l’une de ses missions va entraîner l’assassin dans de douloureuses péripéties.

Il y a bien sûr dans Gagner la guerre des éléments traditionnels de cape et d’épée matinée de Fantaisy qu’on retrouvera sans peine dans d’autres romans d'un type similaire, je pense par exemple à La République des voleurs, le troisième tome de la série de Scott Lynch, dont les personnages principaux sont également des gredins aux méthodes parfois expéditives, et dont le décor est une cité inspirée d'une Venise de la Renaissance.

Mais à mon sens Gagner la guerre est largement au-dessus de ce que j’ai pu lire dans cette catégorie, avant tout par une très grande qualité littéraire, déjà présente dans Janua Vera, l’ouvrage précédent de Jean-Philippe Jaworski. L’intrigue, sans révolutionner le genre, est hautement rythmée et dense, évoquant les manœuvres de l’ombre, les plans tortueux des différents protagonistes, les luttes d’influences, dans le but de conquérir (ou de garder) le pouvoir. Don Benvenuto, le narrateur, est particulièrement amoral, se vouant de façon presque invraisemblable corps et âme à un politicien peu recommandable. On en vient même à se demander le sens de cette abnégation au vu des sacrifices que le mercenaire fera pour son maître. Le récit à la première personne fait pourtant qu'il s'avère extrêmement attachant, bien qu'il soit fondamentalement une sombre crapule.

Gagner la guerre est une lecture quasi masochiste, tant Don Benvenuto, au propre comme au figuré, s’en prend plein les dents, au cours de ses trépidantes aventures. On retrouve là une thématique entrevue dans Janua Vera : une réflexion sur la violence, aussi bien morale que physique, et sur la souffrance qui en résulte. Les différents épisodes (et en particulier la captivité de Don Benevueto à Ressine) donnent l’occasion à Jean-Philippe Jaworski de dépeindre avec un réalisme assez dur les outrages qui peuvent être faits à un corps humain. Le cynisme, omniprésent, renforce ce côté assez sombre du roman.

Le récit cependant prend cependant bien d’autres visages, ce qui permet à l'auteur de montrer l’étendue de ses possibilités, et de conclure le récit par un final pareil à un feu d’artifice, et qui laisse en plus la place à toutes les interprétations.

Fanou03 - * - 49 ans - 16 octobre 2015


Pour tous ceux qui aiment les histoires denses et haletantes 9 étoiles

Avec Gagner la guerre, l'auteur Jean Philippe Jaworksi réalise une synthèse magistrale entre une histoire d'Heroic Fantasy inspirée par l'univers des jeux de rôle Donjons et Dragons, et le roman français de cape et d'épée. L'histoire est haletante, l'écriture est à la fois dense et toujours limpide. J'ai particulièrement apprécié les ruptures de rythmes dans la narration, l'auteur alternant scènes de batailles violentes, voire carrément gores, et passages plus lents, où les personnages sont décrits méticuleusement. Enfin, l'intrigue politique qui sous-tend tout le roman est grisante. Elle est très réaliste, et fait écho à nombre de conflits passés et présents, tout en s'ancrant solidement dans l'univers merveilleux de l'auteur. Reste une fin étonnamment sombre et critique sur le pouvoir et ses excès, qui donne au roman une dimension politique que l'on ne soupçonnait pas à la lecture des premiers chapitres.

Leo Burckhardt - - 36 ans - 13 février 2014


Sacré Benvenutto 8 étoiles

On retrouve avec plaisir le brigand au grand coeur Benvenutto à qui il arrive moult péripéties dans ce roman de près de 1000 pages! Mais le sacripant arrive toujours à s'en tirer vivant et à bon compte - même si parfois salement amoché! C'est d'ailleurs parfois un peu tiré par les cheveux quand même tellement il a frôlé la mort de près à de nombreuses reprises...

Le roman est dans la catégorie science fiction mais, comme la critique principale l'a fort justement dit, à part un peu de magie et quelques elfes, on se croirait vraiment à Florence au 15e siècle!

Le héros est attachant et drôle, avec le verbe haut et des réparties savoureuses, l'action est trépidante et le contexte politique est complexe et bien retranscrit : on sent bien les magouilles des princes florentins, notamment du Podestat qui n'a rien à envier à Machiavel!

Bref une vraie réussite, j'ai eu du mal à lâcher ce livre, même si j'avoue que certains passages politiques étaient parfois si subtils que je ne suis pas sûr d'avoir toujours tout compris... Il reste pour moi à la fin quelques zones d'ombres, d'ailleurs le dénouement me semble un peu abrupt et ne pas répondre à toutes les questions

Florian1981 - - 43 ans - 2 janvier 2014


Brillant ! 10 étoiles

Des heures passées à évoluer aux côtés de ce héros, anti-héros parfait, sans se lasser.
Les personnages sont bien campés et leur psychologie est parfaite. Et il y a du monde, beaucoup de monde...
Un univers complet, parfaitement décrit (parfois trop d'ailleurs, ça en est un peu pénible par moment).
De la magie, de la guerre, des intrigues en tous genres et des rebondissements...

On se laisse entraîner avec plaisir jusqu'à la dernière page, que l'on aimerait ne pas être la dernière.

Un petit bémol, il y a peu de gros fil, surtout quand il s'agit de la survie de cette ordure scélérate et fascinante de Don Benvenuto.

Un grand bravo à M. Jaworski, dont je n'ose imaginer la somme de temps et d'énergie passée à écrire ce volumineux et magnifique livre. En tous les cas, le résultat est excellent. Encore, encore, encore !!!

Colt - - 52 ans - 23 avril 2013


trop court 9 étoiles

Que dire de plus que tout ce qui a été dit. Les rebondissements s' enchainent sans être de trop ou téléphonés, il y a de l'humour, de l'action, des passages parfois dérangeants, on se demande souvent où l'auteur veut nous emmener et on est toujours surpris par la tournure des événements. Un pur plaisir qui se termine trop vite malgré l'épaisseur du pavé :)

MEISATSUKI - - 48 ans - 18 janvier 2013


Profonde fantasy 8 étoiles

De l'action, de l'humour, de la perversité... Bref, tout ce à quoi l'on s'attend avec le genre, mais une écriture magnifique et endiablée qui rehausse le niveau de ce roman à quelque chose de plus agréable encore. Un grand bonheur de lecture quoi !
Un pavé que l'on dévore, que l'on savoure. Une construction et un monde différents qui nous font (re)découvrir la fantasy française, ainsi que le grand talent de Jaworsky.
Dans la lignée de Janua Vera, bien que légèrement moins abouti, à mon avis.

Leduc - Deux-Sèvres - 55 ans - 16 avril 2012


Quand on veut écrire un classique... 8 étoiles

Jaworski sait écrire et a envie de le montrer. Dans le monde parfois un peu niais et littérairement pauvre de la fantasy, il est clair qu'il se distingue par sa maîtrise du verbe, qui confine parfois à l'exercice de style.
Le livre est bon, l'histoire aussi ; mais l'inscription dans un contexte par trop classique est à mon sens le principal écueil. Les personnages, rappelant une galerie de la Commedia dell'arte, sont truculents et plutôt bien campés (notamment la fille du podestat). La magie "réaliste" et pas trop omniprésente permet de garder un certain degré d'immersion mais certaines péripéties sont vaines (un tour du propriétaire de son monde classique par le narrateur/personnage) et le livre pourrait être plus court.
Au final une bonne expérience de lecture mais j'ai préféré certaines nouvelles de Jaworski où sa verve était plus supportable que sur un plus grand format.

Frereanselme - - 45 ans - 26 novembre 2011


Victoire totale. 9 étoiles

Le 1er livre de Jaworski était un recueil de nouvelles, salué par la critique et même primé. J'avais lu, j'avais plutôt aimé, même si toutes les nouvelles ne m'avaient pas entièrement convaincu. Mais bon. Le personnage central de Gagner la guerre y avait fait son apparition et m'avait donné envie de passer un peu plus de temps avec lui.

Que dire ? Que les 700 pages de Gagner la guerre m'ont paru trop peu. Qu'une centaine de plus ne m'aurait pas gêné. Ce compliment est en fait mon seul véritable reproche. Certains passages, vers la fin surtout, m'ont paru en effet un peu vite expédiés. Quand c'est bon, on devient gourmand.

Le livre est ambitieux, avec un univers proche de la Renaissance italienne, riche et réaliste malgré les quelques touches de fantastique. Les personnages sont nombreux, complexes et bien développés, à commencer par Benvenuto, celui qui se raconte et nous raconte l'histoire. C'est un assassin au service d'un sénateur de la République. C'est une ordure de la pire espèce mais qui reste toujours attachant, faillible, et plutôt drôle. Les intrigues, complots, combats et rebondissements sont incessants et toujours très bien menés. Le tout est parfaitement construit. Fluide. On y prend énormément de plaisir. Le style est enfin travaillé et puissant. Et c'est un autre grand point fort du livre.

Une grande réussite qui devrait, espérons le, devenir une référence du genre made in France. Quand je pense que c'est un 1er roman, vivement la suite...

Botchman - - 52 ans - 19 novembre 2011


Benvenuto, pour le meilleur et pour le pire 8 étoiles

J'ai été moins emballé par Gagner la Guerre que par le recueil de nouvelles Janua Vera, même si le bouquin reste très bon.

Le recueil avait le mérite de varier les styles et la narration. Les récits étaient plutôt condensés, vifs.
Dans Gagner la Guerre, l'auteur prend son temps, on est dans la description de l'instant, le récit à la première personne, introspectif, quelque chose de beaucoup plus étiré, lent, dense en détails et en digressions.

Pour ma part, je trouve qu'il manque, de ce fait, l'énergie et la spontanéité qui caractérisaient Janua Vera, dont je préfère d'ailleurs la nouvelle introduisant Benvenuto, "Mauvaise donne", vraiment géniale, à cet énorme livre de 700 pages se concentrant sur ce personnage à la psychologie intéressante, et tant mieux, mais qui sur un plan du mouvement, de la chorégraphie des situations, m'a semblé moins habile, moins percutant.

Je dis ça, et pourtant je suis du genre à adorer tout ce qui prend son temps, tout ce qui s'étire en longueur.
Mais je trouve Jaworski franchement plus à l'aise dans le récit court, dans la variation de traitements, que dans le roman fleuve. Il gagne en densité ce qu'il perd en style, quelque part.

J'ai donc un mélange de sensations contradictoires, qui font que je suis à la fois emballé et déçu par ce pavé, qui ressemble à un élève un peu trop sérieux, rigoureux, sans l'étincelle de folie.

Reste que l'histoire, le narrateur, les personnages, l'univers décrit et l'inspiration du monde réel pour son élaboration sont exceptionnels.
Pour ma part je conseille de lire Janua Vera avant, même si on peut aussi le lire après. Mais le lire avant permet de piger un bon nombres de références, et surtout, de ne pas passer à côté des subtilités de l'intrigue politique.

Vivement en tout cas, le prochain de l'auteur. Un recueil de nouvelles, j'espère !

Tortulut - - 44 ans - 17 août 2011


Excellentissime... 9 étoiles

Superbe roman, dans la ligne directe des nouvelles lues précédemment (cf. http://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/19669 ) ! Il n’y a rien à dire, Jaworski est un excellent auteur qui excelle dans l’art d’emmener son lecteur d’aventures en aventures, chacune plus picaresques ou truculentes que l’autre. Bien sûr le héros n’est pas réellement aussi blanc que la morale le voudrait, mais c’est ce qui en fait un être humain, un vrai et c’est ça qu’on aime ! C’est vif, c’est relevé, c’est violent, c’est drôle, c’est réel… c’est une vraie aventure avec un vrai héros auquel on aime tous s’identifier.

Pendragon - Liernu - 54 ans - 7 août 2011