L'Homme invisible
de Herbert George Wells

critiqué par Pendragon, le 5 mai 2002
(Liernu - 54 ans)


La note:  étoiles
Un bon petit classique
Voici une histoire que tout le monde connaît, que tout le monde a vu des dizaines de fois à la télévision ou au cinéma… Et pourtant, l’histoire originale racontée ici par H.G. Wells est loin de celle que tout le monde a l'habitude de voir ! En effet, Wells nous présente son homme invisible comme le ferait un journaliste, il le suit au travers de ses déambulations et décrit ses actes de manière « neutre », comme pourrait le faire le petit reporter (avec les mêmes guillemets).
Et nous voilà donc contraint de suivre ce personnage fort peu sympathique, pas aimable pour un sou, malhonnête, roublard et voleur au travers des petits villages et des vies qu'il bouleverse.
A mesure que le temps passe et que les pages se tournent, on comprend la détresse de cet homme invisible, mais Wells ne nous laisse pas le temps de l'excuser et même son explication, donnée vers la fin du roman n’est pas suffisante pour rendre à cet homme invisible l'humanité qu'il semble avoir perdue. Et c’est ce que Wells veut ! Son homme invisible est présenté comme un monstre et sa « monstruosité » physique a corrompu son âme. Idée très courante à l'époque de Wells !
Quant au style, ma foi, même s'il est rapide, relevé et facile à lire, on sent très nettement que les années ont quelque peu érodé la langue.
Dans l’ensemble, il s'agit donc là d’une bon petit roman de science-fiction, qui se doit d’être lu, parce que c'est un classique et qu’il a donné naissance à un mythe, mais je n'en ferai pas grand cas !
Saluons cependant, au passage, « l’idée » de Wells !!!
Invisible peut-être mais malin certainement pas 5 étoiles

L'homme invisible a beau être un grand classique de la littérature fantastique, je dois bien reconnaître que j'ai eu bien du mal à être embarqué par ce récit. En effet, tout d'abord le personnage principal nous est antipathique dès le début. Alors que l'on aurait pu avoir droit à un homme normal basculant dans la folie au fur et à mesure de l'intrigue, il se trouve être horripilant dès le début et cela m'a totalement empêché d'éprouver une quelconque empathie envers lui pour son sort final. De plus, il est suffisamment intelligent pour avoir réussi à se rendre invisible mais pas assez pour utiliser sa nouvelle condition de manière efficace ce qui rend cela assez frustrant car il ne tire aucune leçon de ses mésaventures. J'ai également trouvé le déroulement du récit un peu poussif, la première partie traîne inutilement en longueur car le lecteur, contrairement aux villageois, sait très bien que le mystérieux personnage aux bandelettes est l'homme invisible et malgré quelques scènes un peu amusantes on tourne parfois un peu en rond ou l'on se focalise sur des événements dont on n'a pas grand chose à faire.

Ainsi, même si l'idée de départ est très sympathique j'ai trouvé que Wells n'avait pas vraiment réussi à l'exploiter pleinement, le ton oscille trop souvent entre l'humour et le sérieux ce qui fait que l'on ne sait jamais sur quel pied danser et même si quelques passages sont bien menés, l'ensemble m'a un peu déçu et laissé sur un goût de trop peu.

Koolasuchus - Laon - 35 ans - 17 juin 2023


Que diable faire de l’invisibilité ? 7 étoiles

C’est l’impression que donne la lecture de cet « homme invisible ». Que H.G. Wells a posé comme postulat « que diable pourrait-il se passer si l’on acquérait l’invisibilité » et qu’il a planché là-dessus sous la forme d’un roman. Qui en a inspiré plus d’un par ailleurs après lui. Mais j’ai bien l’impression qu’il avait défriché l’essentiel …
Un dénommé Griffin qui avait attaqué des études de médecine a bifurqué sur la Physique, et notamment l’étude de la lumière. Ce faisant il développe une théorie sur l’invisibilité - que H.G. Wells nous explique ! – et parvient à la mettre en pratique. Homme instable et colérique, poussé à bout par son logeur inquiet de ce qui se trame chez ce locataire particulier, il passe à l’acte et se rend invisible.
Commence alors la partie intéressante du roman au cours de laquelle H.G. Wells passe en revue les différents inconvénients que rencontrerait un homme placé dans une telle situation. D’autant que cet homme, Griffin, s’il est un génial physicien, n’est pas des plus équilibrés et est prêt à toutes sortes d’indélicatesses, puis de méfaits et de crimes pour son propre intérêt.
Tout ceci finit par une lutte sans merci entre l’homme invisible (et nuisible) et la population de Port-Burdock où il a fini par retrouver le docteur Kemp, par hasard, un de ses anciens coreligionnaires. Docteur Kemp qui se rend rapidement compte de la dangerosité de Griffin et lance la chasse.
Dans ce cas précis, H.G. Wells fait carrément dans la catégorie « savant fou », un peu comme le docteur Moreau de « L’île du docteur Moreau ». Une preuve s’il en était besoin que le progrès scientifique pour le progrès scientifique n’a pas vraiment de sens. Ou, comme le dit Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».

Tistou - - 68 ans - 16 septembre 2018


Un (vieux) classique de la SF 5 étoiles

Grand classique de la Science-Fiction, je me suis lancée dans cette lecture avec curiosité.
Scientifique opportuniste, Griffin découvre le secret de l'invisibilité et décide d'en profiter pour obtenir une certaine forme de pouvoir. C'était sans compter avec la faim, le froid, la peur.
L'humour de ce roman confine au burlesque, certaines scènes sont dignes de Laurel et Hardy. Mais voilà, ce n'est pas l'humour auquel je goûte et je me suis très vite ennuyée.
Le style est suranné et finalement il n'y a pas grand-chose dans le récit qui dépasse les anecdotes des mésaventures de l'homme invisible. La traduction est également d'une autre époque.
Je me suis donc contentée de survoler. J'en retire le plaisir d'avoir enrichi ma culture générale.

Sallyrose - - 54 ans - 16 mai 2017


Remarquable, même invisible ! 8 étoiles

l'histoire d'un scientifique qui a réussi à percer le secret de l'invisibilité. Devenu quasiment imprenable, il se met à imaginer les plus noirs desseins pour appuyer son règne de terreur. Mais il n'avait pas imaginé que sa situation pouvait se retourner contre lui...

Le livre nous plonge directement dans l'intrigue, et l'on suit très facilement les aventures incongrues de notre savant invisible, en voulant toujours connaître la suite. Le personnage a beaucoup de caractère et notre antipathie vient vite remplacer la pitié avec laquelle on accueillait ce savant qui a été dépassé par sa propre expérience. Bien écrit, simple, puissant, bref, à lire !

Bonne lecture !

Stitch - - 36 ans - 4 novembre 2013


SOUDAIN ILS LE VOIENT 9 étoiles

Il y a des genres qui sont aussi flagrants qu'une brune (ou qu'une rousse) au petit cerveau dans une Mini Austin, mais qui pourtant existent bel et bien. Tel que ce second monde et ses règles dont on doute de l'existence, et qui nous perturbe, la littérature fantastique peut-être aussi poil à gratter et dérangeante; sinon aussi sûre que selon Freud, toute femme rêve d'un pénis et qu'Oedipe fait la loi dans notre ego... Et de toute façon, les sages savent bien quant-à-eux désormais que le présent ne sera pas le futur, n'en déplaise aux vieux passéistes, tout comme ces inventions impossibles du XXème siècle que la reine Victoria ne pouvait autrefois concevoir raisonnablement: elles ont eues lieu malgré tout !

C'est sans doute pour cette raison que le récit de ce savant qui devient fou et dément peu à peu au fil des pages nous séduit, parceque intérieurement nous n'aimons pas qu'on nous montre la réalité des boucs-émissaires, nous savons que ce qu'on nous présente comme vrai ne l'est pas toujours et nous voulons croire en autre chose. Et pas un monde vrai contrôlé par les petits, les riens, et les despotes minus. Voilà pourquoi je ne dévoilerais pas la fin de ce chef d'oeuvre, autant écrire à l'encre symp

Antihuman - Paris - 41 ans - 29 août 2013


Un invisible intouchable. 9 étoiles

C'est avec beaucoup de légèreté que j'ai commencé ce livre.
Dans la tête les images de David Macallum dans la série éponyme des années 70.
Des facéties, des rebondissements et de la SF relaxante, je m'attendais à une lecture légère et amusante. Erreur totale, dès le départ le climat est planté.

Une auberge, un homme qui y prend pension, dissimulé sous des vêtements qui le rendent méconnaissable, entouré d'un halo de mystère que chacun veut démasquer.
Mal leur en prendra.
Autant Maccallum incarnait un homme invisible sympathique et facétieux, autant Griffin pourra apparaître antipathique voire déconcertant.
Pourchassé, il prend son destin de mauvaise manière, préférant le côté obscur de la force, volant, trichant, animé d'une vengeance despotique à l'égard du genre humain.
Le règne de la terreur doit supporter son royaume.
Mégalo paumé, son histoire est servie par un style impeccable.
Il y a du Comics avant l'heure dans cette histoire, un super héros méchant, une ambiance brumeuse, des psychologies travaillées qui font de ce classique un indispensable du genre.
Ecrit il y a plus de 100 ans, il garde tout son mystère, tout son charme.
Il pose une des questions de l'homme face à ses monstres, ses inventions, ses choix et leurs utilisations.
Les chimères de la science sans conscience. La fragilité d'un homme qui décide de renier son genre, d'être hors de l'humanité.
Wells aurait pu nous pondre un navet plein d'effets et de facilités, ce n'est pas le cas.
Un grand livre du genre qui remet les pendules à l'heure avec peu d'effets spéciaux mais beaucoup de talent littéraire.

Hexagone - - 53 ans - 3 avril 2013


Captivant 10 étoiles

Un roman captivant qui nous parle des inconvénient des découvertes scientifiques. L'homme invisible est vraiment mauvais avec son invisibilité, mais a t-il toujours été mauvais? Nous ne connaissons pas l'homme avant qu'il devienne invisible. C'est vrai qu'il en profite pour faire les 400 coups alors qu'il est invisible, mais ne serait-ce pas dû aux effets secondaires du produit qu'il inventa et ingurgita? Un classique qui m'a fait réfléchir sur les produits mis sur le marché (Que ce soit des médicaments, ou des produits toxiques de toutes sortes).

Windigo - Amos - 41 ans - 13 novembre 2012


Un classique, mais... 7 étoiles

Un étranger bandeletté s’installe dans un petit village pour y mener à bien ses expériences. Seulement, il est très vite « démasqué »...

Justement ! Est-ce que c’est juste moi qui trouve ce savant un peu stupide pour quelqu’un de supposément aussi intelligent ? Pourquoi ne pas avoir pris la première embarcation pour aller à un endroit au climat plus clément dès le départ ? C’est si difficile de voler de la nourriture, invisible ? Manger la nuit, caché ? Pourquoi aller dans un hôtel et attirer l’attention de toute une ville ? Si personne ne connaissait son état, me semble qu’il aurait été facile d’improviser un ou des abris secrets... En tout cas, je le trouve peu débrouillard pour quelqu’un qui a trouvé la formule pour se rendre invisible. Définitivement pas un esprit fin et subtil... C’est je crois que c’est la grande faiblesse du roman. Avec lui, c’est toujours « je souffre, réchauffez-moi, donnez-moi à manger et surtout ne me dérangez pas », de quoi attirer la sympathie il faut croire parce que tout le monde lui obéit au doigt et à l’oeil sans trop poser de questions. Enfin, lorsqu’il commence à parler de tueries de masse et domination du monde (muahahaha !), les personnages font « oh non, LÀ il va trop loin ! »... it was about fucking time !

L’auteur n’est peut-être pas le premier à parler d’hommes invisibles (il y a L’anneau de Gygès de Platon, la saga des Nibelungen, la mythologie grecque...), mais je crois qu’on peut encore dire que c’est original. Ce livre a beaucoup inspiré. Wells est un pionnier de la science-fiction et si je n’ai pas déliré avec L’homme invisible, je ne l’admire pas moins pour autant.

Moi aussi j’ai aimé le film de Paul Verhoeven, sortie en 2000, avec Kevin Bacon. Je dois même avouer que j’ai trouvé ce film plus captivant.

Je n’ai pas vraiment embarqué dans l’histoire du roman. J’ai trouvé le personnage trop dépendant et qui ne mesure pas toutes les possibilités, les avantages que lui apporte l’invisibilité. L’écriture est un peu sèche aussi...

J’ai commencé Wells avec ce livre, mais ce n’est qu’un premier rendez-vous, je vais en lire d’autres !

« Réaliser cela, ce serait dépasser la magie. J’apercevais déjà, dégagé des ténèbres du doute, le tableau magnifique de tout ce que l’invisibilité pouvait représenter pour un homme : le mystère, le pouvoir, la liberté. D’inconvénients, je n’en voyais aucun. »

« J’étais invisible et je commençais seulement à me rendre compte de l’avantage extraordinaire que me donnait cette qualité. Ma tête fourmillait déjà de projets insensés et merveilleux que je pouvais dès lors mettre à exécution impunément. »

Nance - - - ans - 7 octobre 2010


Un « superhéros » pas très cool… 8 étoiles

Qui n’a rêvé un jour d’être invisible ? D’une certaine manière, H.G. Wells satisfait nos désirs dans cette aventure palpitante, tout en nous exposant les inconvénients d’un tel don…

« L’Homme invisible » se lit très bien, certains passages sont cocasses, d’autres tout à fait captivants, avec en toile de fond un questionnement philosophique sur l’usage malsain voire dangereux que fait parfois l’homme des grandes découvertes scientifiques.

Griffin, le personnage principal, n’a d’ailleurs rien du gentil héros au service de l’humanité. Scientifique de génie au départ, il est d’abord grisé par sa découverte, connaît ensuite moult déconvenues, avant de finir dément et dangereux… Un bon livre d’anticipation au charme désuet mais avec une tonalité très moderne.

Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 27 septembre 2009


Ou les inconvénients de l'invisibilité... 8 étoiles

Oui, pour tous ceux qui se disent: j'aimerais devenir invisible: trouvez la contre-formule avant (ou héritez de la cape d'invisibilité de votre père :0)). J'ai beaucoup aimé ce livre, et il est vrai que le personnage principal est particulièrement cynique et antipathique.

Dalania - Dijon - 38 ans - 21 novembre 2006


Les racines d'Hollow Man 7 étoiles

A la fin de la lecture du livre de Wells, je ne put m'empêcher de trouver qu'Hollywood avait fait un bon boulot a adapter ce classique au monde contemporain-futuriste avec "Hollow Man".

Griffin comme Cain font tourner une merveilleuse découverte au cauchemar, nous rappelant les enjeux éthique d'une pareille variable insérée du jour au lendemain dans notre société. Autant une réflexion philosophique qu'un pur divertissement.

FightingIntellectual - Montréal - 42 ans - 2 juillet 2004


Pas sympathique du tout... 8 étoiles

J'avais acheté ce livre car je m'étais dit que l'Homme Invisible était un classique de la littérature fantastique et, traditionnellement, j'aime beaucoup les livres de Wells. De plus, je m'étais déjà fait une idée de ce fameux homme invisible qui était forcément sympathique (j'avais en tête la série télévisée en noir et blanc où l'homme était une véritable momie avec tous ses bandages et il y était gentil).
Quel choc à la lecture du roman! Cet homme profite de son invisibilité pour faire les 400 coups, au nez et à la barbe des pauvres innocents! Quel s****d je me disais! Cependant, parfaitement humain. En effet, si j'étais invisible, je crois bien que je ferais quel coup pendable... J'ai donc suivi les aventures de cet homme avec intérêt (un bon thriller quand même avec course haletante et tout le toutim). Et il faut dire aussi que Wells avait quand même pensé à tout, à tous les avantages et tous les inconvénients de l'invisibilité.

Bref, un roman à lire qui m'a bien surpris.

Benoit - Rouen - 43 ans - 30 juin 2004