La blessure la vraie
de François Bégaudeau

critiqué par Lu7, le 26 avril 2011
(Amiens - 38 ans)


La note:  étoiles
Les beaux gosses d'il y a 20 ans
Le jeune narrateur, âgé de 15 ans, revient sur l'été 86, cet été 86 où il décide de devenir un homme, et de partir à la chasse aux filles qui veulent bien coucher.

Au milieu de sa bande de potes d'été, 'mecs' et 'meufs' de 13 à 26 ans carburant à la kro tiède et aux parties de flipper, le jeune Nantais, poète à ses heures et fier de ses 17.1 de moyenne annuelle en anglais, semble avoir bien du mal à faire sa place.

Et c'est pendant cet été-là que se créera la blessure, la vraie, celle qui fait que l'homme qui écrit aujourd'hui raconte le gamin qu"il était alors.

Ce roman contient très certainement une bonne part d'autobiographique, et c'est parce que François Bégaudeau se raconte qu'il décrit si bien l'adolescence, ingrate et impatiente, jouissive et blessée.
Je me suis laissée glisser avec délice dans "la France de 86", au coeur de la bande d'ados de Saint Michel en l'Herm.

Par contre... la fin m'a laissée sur ma faim. J'attends d'autres avis à ce sujet, je suis à vrai dire un peu perplexe.
Assez cinématographique 8 étoiles

Bravo pour le scénario de ce bouquin, qui sent le vécu et où s'incrustent beaucoup de rêve, d'irréel.
J'ai particulièrement aimé la montée en puissance, jusqu'à la rencontre improbable avec ce couple déjanté et imbibé, et mon interprétation de la fin du roman est que le personnage principal doit être mort....les dernières pages étant ce qui se passe dans son esprit après son agonie, suite à cette blessure qu'il se fait à mobylette, la blessure, la vraie, celle qui conduit au trépas.

Je verrais bien ce bouquin adapté au cinéma, avec des acteurs inconnus, par quelqu'un comme Guillaume Canet, par exemple. La bande-son est déjà toute définie.

C'est un livre que je relirai dans quelques années, certainement.

Anthe - - - ans - 7 novembre 2011


L'impatience du puceau 4 étoiles

Souvenirs de l'année 86 où le narrateur avait alors 15 ans et désirait s'affranchir de l'adolescence par la conquête des filles. Après une cinquantaine de pages, le tour du jardin est fait, le reste n'est que répétition. La prose bavarde faite de phrases courtes parfois entrecoupée de titres de chansons américaines se prêtent bien à l'univers adolescent, mais est aussi agaçante.

"Paye ton coup couillon. Nos regards un poil strabiques se croisent pour trinquer à la Vendée. Living in America, eye to eye."

C'est un roman très 'français' et la période des années 80s est selon moi assez mal évoquée. J'ai cherché à trouver cette blessure, la vraie, celle qui devait donner un sens profond à ce récit. Mais, il n'y a que divagations et anecdotes vite oubliées.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 7 mai 2011