Duo forte
de Éric Holder

critiqué par Persée, le 4 mai 2002
(La Louvière - 73 ans)


La note:  étoiles
Quand Jules est au violon ...
C'est un de ces petits bijoux pas chers qui séduisent ceux que la frime n'impressionne plus. Holder est un orfèvre qui n'a pas besoin d'émeraudes pour sertir une narration.
Maurice aurait pu devenir juge ou huissier. C'est lui qui le dit. Mais il a préféré au droit l'accordéon diatonique et le gros rouge. Il fait la manche dans le Midi. A chacun ses choix.
Un soir, à la terrasse d'un café où il exerce ses talents musicaux, un guitariste surdoué lui fait un bout de conduite. Bon sang mais c'est bien sûr, c'est l'homme dont Reine m'avait parlé. Nous avons été deux à l'aimer, celle-là. Lui d'abord et moi, Maurice, pour recueillir les restes.
Ah ben oui ! Dino, le désormais célèbre roi de la guitare en a marre du luxe, de bobonne et des moutards. Il se languit de ses premières amours. Il recherche Reine désespérément. Après l'avoir froidement plaquée il y a des lustres pour s'en aller conquérir Paris.
En se faisant un peu prier, Maurice va le mettre sur la trace de Reine. Oh, juste ce qu'il faut pour le mettre en appétit. En distribuant les indices au compte-gouttes, lui découvrant petit à petit ce que fut pour elle l'après-Dino. Il l'accompagnera dans cette quête nostalgique, prenant soin de rester en retrait, de jouer les seconds rôles. Mais voilà, faut-il attendre d'un rival autant de générosité partageuse ?
Holder, l'air de rien, explore l'inavouable de tout être humain, ses petites et grandes lâchetés. Laissez-vous enjôler par ce bain parfumé qu'il vous prépare (cattleya - magnolia - tendresse - nostalgie). Macérez-y voluptueusement, humm ! Et tout à coup, blop, il fait sauter le bouchon de la baignoire. Eh bien, on a beau dire, ça vous laisse sur le c…
A boire cul sec, donc. Pour que ça brûle à l'intérieur.