Roman sur l'adolescence empreint de mystère, tout en finesse, "La lune s'enfuit" a des affinités avec "Le Grand Meaulnes". Le narrateur est à la fois un protagoniste de l'histoire et un témoin de ce que vivent non un ami, mais deux amis, dont la fascinante Sonja, à peine plus âgée que lui. Ici aussi, merveilleux et tragique affleurent à chaque page. Ici aussi, la nature culmine dans sa beauté et le temps des vacances est un temps enchanteur durant lequel les trois complices s'initient à la joie et au chagrin, bien au-delà de ce que les adultes, prisonniers de leur prude et aride religion, ont sans doute jamais atteint. Un roman d'initiation, donc, écrit, comme le précise la 4e de couverture, dans une "écriture cristalline", très accessible et de qualité.
On aurait cependant tort de subodorer un remake d'Alain-Fournier dans cet étrange et bouleversant roman. Lecteurs du XXIe siècle, nous réclamerions plus d'épices. Eh bien nous voilà servis! Ignorant tout tabou, les trois jeunes héros se construisent, sous l'impulsion de Sonja, un hédonisme brûlant et innocent, en marge de la morale de leur environnement.
C'est à la fois et tout simplement très beau, puis triste et, certes, dérangeant.
Tmichel - - - ans - 25 avril 2011 |