Enquête dans le brouillard
de Elizabeth George

critiqué par Nelle, le 30 avril 2002
(Bonne - 49 ans)


La note:  étoiles
Génial
J'ai encore un peu la tête dans le Yorkshire après avoir terminé ce roman, et je me vois dans la lande, au milieu d'un troupeau de moutons, quand soudain surgit Heathcliff...Pardonnez moi, je m'égare.
Reprenons. Après avoir découvert par un "heureux" hasard le roman "Pour solde de tout compte" d'Elizabeth George, j'ai eu envie de découvrir le premier roman où apparaissent Thomas Linley et Barbara Havers, le duo de policiers qui officie dans les romans d'Elizabeth George.
L'action se passe en Angleterre, et c'est le roman de la rencontre entre Barbara Havers, et le beau Linley. Lui, riche aristocrate, est un inspecteur de talent, qui a un physique plutôt avantageux. Barbara, elle, c'est tout le contraire. Elle doit faire ses preuves dans la police et a échoué dans toutes ses tentatives de collaboration avec ses collègues. Son mauvais caractère fameux à Scotland Yard et son physique ingrat ne font que l'isoler encore plus.
Et voici qu'on décide de la mettre sur une enquête, un meurtre par décapitation, avec celui pour qui elle a une profonde aversion: Thomas Linley.
Les deux policiers sont envoyés dans un village du Yorkshire pour découvrir si Roberta, une grosse fille de 19 ans, a bien décapité son père comme elle l'a avoué avant de se réfugier dans le mutisme.
Cette enquête va obliger Havers et Linley à se connaître, et peut-être même s'apprécier, mais on en n'est pas encore à l'avouer... Car Havers est une dure à cuire ! Elle réserve à Linley ses meilleures réparties et parfois, ça chauffe !
Mais les deux vont former une équipe efficace, et dans ce petit village où tout le monde peut être suspect, les vieilles histoires vont ressurgir peu à peu...
Vous aurez compris que les relations entre les deux enquêteurs sont au centre du roman, mais l'enquête se révèle elle aussi très prenante. Et pour découvrir la vérité sur Roberta, Havers et Linley seront obligés d'affronter leurs fantômes...
Bon, on est loin d'une histoire d'amour contrariée (quoi que...) et de grands sentiments au milieu de la lande, ici c'est plutôt un autre style mais les personnages sont très attachants, et l'enquête passionnante. Un très bon roman !
Quelques clichés énervants mais optimiste pour la suite de la saga! 7 étoiles

Un meurtre horrible fut commis dans un petit village du Yorkshire. Le Yard est appelé sur les lieux pour enquêter... un duo improbable se rendra dans ce petit village afin d'élucider ce meurtre. Tout ce qu'il y a de plus banal, mais attendez de rencontrer Havers et Lynley, vous comprendrez que cette saga est peut-être emplie de clichés, mais l'enquête vous étonnera!

C'est le père Hart qui a retrouvé Moustache et William Teys dans la grange, tous deux assassinés. Roberta, la fille de William, déclare qu'elle est responsable de ce carnage et depuis, elle ne dit plus un mot. La police de la région demande l'aide du Yard et Webberly décide donc que Lynley et Havers feront équipe ensemble pour enquêter sur cette affaire. Il est certain que Havers a beaucoup à apprendre du travail de Lynley, mais surtout, cette enquête est l'ultime chance dont elle dispose pour réintégrer la criminelle.

Lynley et Havers ne pouvaient pas être plus différents l'un de l'autre. Alors que Lynley est beau, charmant et riche... Havers est caractérielle, laide et pauvre. Ils ne viennent pas du tout du même milieu et Havers a plusieurs préjugés sur Lynley. Sauront-ils faire équipe ensemble? Rien n'est moins sûr!

L'enquête les amène au cœur du petit village où ils rencontreront par hasard Saint-James et Deborah en voyage de noces. Comme si Lynley avait besoin de revoir son ex-petite copine au bras de son meilleur ami. De plus, il se voit dans l'obligation de demander l'aide de Saint-James pour analyser des échantillons!

À force de poser des questions au village et de faire les recherches à la ferme des Teys, les pistes semblent s'embrouiller. Qui était vraiment ce William Teys? Pourquoi sa propre fille l'aurait-elle tué ainsi que son chien qu'elle aimait tant?

Extrait : Il n'est point de crime, je le sais, qui n'en appelle un autre;
Le meurtre suit la luxure, comme la fumée la flamme.

Pour un duo improbable, laissez-moi vous dire que je suis quelque peu déçue par celui-ci. Ce n'est que le premier tome d'une longue saga, mais n'empêche que je ne comprends pas pourquoi les auteurs ont cette tendance de créer un protagoniste masculin qui soit beau et riche et que la demoiselle est, quant à elle, bien souvent caractérielle et pauvre comme l'est Havers. Je ne vous cacherai pas que je suis passée près de laisser de côté ce roman policier!

J'ai bien fait de persévérer, car au-delà des apparences, l'auteure nous démontre deux personnages qui sont bien autrement que ce qu'elle laisse supposer au premier abord. En fait, ils ont un passé assez complexe et cela donne matière à développer pour les prochains tomes. De plus, le fait d'incorporer des personnages secondaires tels que Saint-James, Deborah et Helen permet de créer des liens plus puissants avec notre duo. Sans oublier, les parents de Havers qui ajoutent un côté plus humain à cette policière.

Également, l'auteure a su nous offrir une enquête policière qui est absolument surprenante. Elle est extrêmement bien ficelée et jusqu'à la toute fin, il est assez difficile d'y voir clair. Le titre fut vraiment bien choisi, car effectivement, nous nous sentons pris dans un épais brouillard. Car en plus du meurtre de William et du chien Moustache, il y a également toute cette histoire de bébé retrouvé mort dans l'abbaye et qui vient ajouter une couche de confusion supplémentaire.

Je ne dirais pas que c'est un excellent roman policier, mais disons que je suis optimiste pour la suite de cette saga. De plus, il faut mettre en contexte le fait que ce récit fut écrit au début des années 90. Peut-être que l'édition plus récente fut révisée? Toujours est-il que je suis curieuse de voir comment Elizabeth George va développer ses personnages et comment va évoluer ce duo improbable!

Alapage - - 51 ans - 12 juin 2018


Excellent! 7 étoiles

Premier livre que je lis de cet auteur, je l'ai trouvé excellent. Un peu tiré en longueur au début, mais tout s'emballe quand les pièces du puzzle se mettent en place.
Les personnages me plaisent beaucoup, j'espère retrouver Lynley et Havers dans les prochains livres!

Palmyre - - 62 ans - 13 novembre 2016


Une décapitation sans absolution … 7 étoiles

Encore un bon roman d’Elizabeth George qui se plait à nous noyer dans une profusion de personnages mais dont on retire l’essentiel en fin d’ouvrage, à savoir, le pathétique d’une intrigue psychanalytique justifiant l'éclatement des liens d’une famille apparemment ordinaire.

L’on réalise que l’inspecteur très aristocratique Thomas Lynley et le sergent Barbara Havers, balourde attendrissante, font ici tout juste connaissance et que c’est à la faveur de cet ouvrage que ce tandem de policiers sera désormais inséparable de l’œuvre d’Elizabeth George.

Ori - Kraainem - 89 ans - 15 septembre 2010


Tout, sauf banal! 8 étoiles

J'ai oublié dans quel livre, quel inspecteur, mais il s'agit d'une lecture assez récente où le dit inspecteur s'amuse lui-même à lire des polars afin d'évacuer son stress. Je trouvai le clin d'oeil sympa et fus surtout intriguée par cette auteure qu'il semblait favoriser, Elizabeth George, que je n'avais jamais lue.
Une belle découverte, j'ai beaucoup aimé, un agréable divertissement qui foisonne de mille et une imperfections, j'en conviens, mais qui brille d'intelligence, de personnages attachants, de la fascinante campagne anglaise, d'une intrigue bien menée qui culmine dans une finale sur un sujet tabou, courageusement traité, d'autant plus que ce roman fut écrit il y a plus de vingt ans. Je relirai sûrement d'autres enquêtes menées par le tandem Lynley/Havers, tout, sauf banal!

FranBlan - Montréal, Québec - 82 ans - 15 mai 2009


un brouillard à couper au couteau 4 étoiles

L’histoire d’une enquête menée benoîtement par un couple inspecteur sergent. Le prétexte est un meurtre : une tête tranchée pardon, un corps décapité à la hache. Déjà il faut chercher parmi les présumés innocents, supposés coupables, un homme à la force surnaturelle. Pour qui a déjà coupé la tête d’un canard, d’une poule sur un billot avec une feuille, sait combien il faut frapper fort et juste pour réussir son coup. Pour qui a déjà tranché la tête d’un agneau sait comment il faut s’y mettre à deux pour éviter que l’animal ne bouge (s’il n’est pas attaché) au moment précis où le couteau bien affûté sur le cou court de l’animal et en cas de loupé, la blessure est vilaine car la peau de la gorge reste bien accrochée aux chairs meurtries une première fois, et sans l’aide d’un billot de bois à proximité il faut s’y reprendre à plusieurs fois car le corps même privé de tête bouge dans tous les sens. Imaginez un instant les litres de sang gicler alentour, arrosant copieusement les murs plafonds et fenêtres. Là je parle d’abattage sauvage d’animaux bien sur. Pour cette invraisemblance de boucherie artisanale menée par une non professionnelle, j’imagine que d’autres incohérences techniques jalonnent le roman.

Question écriture : si Thilliez met un point d’honneur pour élaguer toute description surfaite de paysage ambiant, George elle, s’emploie, fort bien, à nous dépeindre l’atmosphère anglaise, intérieur, extérieur. Elle joue la carte touristique à merveille, balade dans les terroirs empreint d’histoires et légendes avec en prime un petit fantôme rodant non loin d’un château transformé en gîte. Manque juste le ragoût de mouton à la menthe et le prix du séjour sera bouclé toutes taxes comprises.

L’intrigue s’étire en longueur brassant un flot de personnages aussi inutiles qu’inefficaces. Pas une seule fois je n’ai été captivé par une situation, une conversation sauf au moment du dénouement, où là, j’ai compris l’absurdité du propos.
Les personnages principaux sont attachant, bien cernés dans leur intimité comme dans leur vie professionnelle.
L’écriture est agréable mielleuse à souhait.
Les dialogues sont vivants.
Un avantage à cette lecture commune : j’ai voulu poursuivre le genre avec un autre auteur et en choisissant au hasard René Frégni lettre à mes tueurs, j’ai enfin trouvé de la dynamite au milieu des pages.

Bertrand-môgendre - ici et là - 69 ans - 11 avril 2008


Duo explosif 7 étoiles

L'intérêt des romans d'Elizabeth George se trouve essentiellement au niveau de la psychologie des personnages plutôt qu'au niveau de l'enquête policière elle-même. Et comme héros, elle nous sert 2 personnages pour le moins opposés : un riche et bel aristocrate associé à une pauvre et moche inspectrice. La confrontation des 2 mondes est plutôt intéressante et cela donne un certain humour tout au long du roman.

Même si Elizabeth George n'est probablement pas la meilleure pour la partie "intrigue", elle n'est cependant pas mauvaise du tout et nous conconcte une bonne intrigue qui nous réserve son lot de surprises.

Bref un sympathique roman policier...

Christof13 - - 45 ans - 25 mars 2005


on passe 4 étoiles

Étant donné qu'il s'agit d'un premier titre, l'auteur prend beaucoup de lignes pour camper son duo de policiers. Il en résulte que l'étude de la scène de crime n'a pas lieu avant la page 100. Par la suite, le style littéraire ressemble à celui de Minette Walters, avec des personnages au passé trouble qui se cachent derrière des masques.

Les rebondissements du récit m'ont paru cliché et souvent invraisemblables. Les détails sont éparpillés et n'ont pas assez de proximité avec une ligne directrice qui aurait pu insurger un peu de suspense dans une enquête fade comme la campagne anglaise où elle a lieu. Il s'agit de mon deuxième roman de George qui, selon moi, a une réputation surfaite dans le genre.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 8 juin 2004


Atmosphère... 8 étoiles

La force de ce roman (et des romans en général d'Elizabeth George), c'est autant l'intrigue policière que la psychologie des personnages.
Certes, il y a un crime et une enquête avec interrogatoires des suspects qui mènent à la découverte du coupable mais cette enquête policière sert surtout à dépeindre les personnages, leurs relations, ce qui les a poussé à agir de la sorte... Et peu a peu, chaque personnage prend de l'épaisseur, ce qui en retour donne de plus en plus d'intérêt à l'enquête qui progresse lentement mais sûrement.
Bien sur, les personnages principaux sont les deux enquêteurs et l'étude psychologique de leurs personnalités est la plus approfondie. Ces deux personnages permettent de dépeindre l'opposition de la société anglaise partagée entre autres, entre ses nobles d'un côté, et un milieu plus populaire à l'extrême opposé.
Mais ce qui marque finalement dans ce roman, c'est la découverte de la vérité qui fait l'effet d'une bombe. Une réussite totale à mon avis.

Benoit - Rouen - 43 ans - 3 juin 2004