La reine Alice
de Lydia Flem

critiqué par Francesco, le 6 avril 2011
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
Lewis Caroll revisité sur un sujet grave
L'auteure belge et psychanalyste a choisi la forme du conte en hommage à Lewis Caroll et son « Alice au pays des merveilles » pour raconter son combat contre le cancer.
Le mot de la maladie n'est jamais cité mais elle dit tout sur son parcours de lutte avec des hauts et des bas : séances de chimiothérapie , douleurs , atmosphère des couloirs d’hôpitaux , fatigues.
Elle a traversé le miroir en se découvrant gravement malade avec la présence d’une petite boule sous le doigt.
« J'ai tout perdu mes cheveux , mon appétit , mes forces , mon sommeil , mon stylo , mon chat »
Mais aussi elle évoque les personnages du conte de Lewis Caroll comme Blanc Lapin , Lady Cobalt qui lui parlent avec légèreté de choses graves .
Fiction et réalité se croisent dans ce « roman « à l’écriture magnifique.
On y trouve aussi des évocations littéraires , cinématographiques et photographiques ( quelques photos artistiques d’objets prisés par l’auteure en fin de volume)
Un livre à recommander pour sa facture intense , grave et tendre sans oublier l'humour que Lydia Flem manie avec brio.
Magique ! 10 étoiles

Le jour où Alice est confrontée à la maladie, elle bascule de l'autre côté du miroir. Telle l'Alice de Lewis Caroll, elle associe les personnes de son quotidien à ceux du célèbre conte. Ainsi le Ver à Soie, le Blanc Lapin et Cherubino Balbozar deviennent ses plus fidèles soutiens pendant ses allées venues chez le Grand-Chimiste. le Troll et la Fée Praline lui concoctent ses remèdes et autres mets pas toujours appétissants. La Reine Rouge, le docteur Farfadet, les Tours et autres cavaliers vont la soumettre à rude épreuve, mais heureusement le Stylographe et la Licorne veillent au bon déroulement de son passage au Pays des miroirs. L'auteur par sa formidable imagination, des jeux de mots magiques nous livre une fable étonnante sur le combat que mène Alice contre la maladie, elle n'est pas nommée mais tous les indices indiquent le cancer. En traversant le miroir, Alice puise le courage, l'imagination, la fantaisie pour faire de la malchance une part de chance à saisir. Comment ne pas penser à ceux qui passent par toutes ces étapes et qui doivent trouver la force pour aller delà de la souffrance. Ce roman est une belle échappatoire, une façon fantaisiste d'affronter la maladie, un encouragement. Comme l'auteur le résume si bien « Puiser dans le dénuement, l'impuissance, la souffrance et la peur, une nouvelle liberté. ».
"Le seul vrai bonheur est celui que l'on partage."

Oops - Bordeaux - 58 ans - 5 novembre 2011