Si précédemment je n’avais nul envie de me jeter au cou de sa girafe,
Puisque de mon humble avis, Frédéric Dard était resté quelque peu en carafe,
Là, pour « le coup du père François » sa verve Renaix pratiquement dans chaque paragraphe…
Extrait :
Avec un soupir gros comme un mistral lorsqu’il est en rogne, je décide d’aller visiter les Bérurier. Je parviens dans leur immeuble au moment où un vieillard ensanglanté dévale l’escalier en courant, suivi d’une vieillarde, puis d’une quadragénaire larmoyante et enfin d’un gamin hilare. J’intercepte ce petit monstre.
- Qu’est-ce qui arrive, joyeuse tête d’hilare, m’inquiété-je.
- C’est le tigre à M. Bérurier qui vient de mordre grand-père, m’explique-t’il en échappant à mon étreinte.
Chez les Béru c’est la consternation. Le gros est entrain de savater d’importance le minet du Bengale qu’il a ramené de Turino.
-Clemenceau ! A la niche tout de suite ! mugit le Dompteur. Sa baleine me saute sur le poiluchard et m’inonde de ses larmes. Elle maudit son horrible bonhomme dont les marottes insensées compromettent la félicité du ménage. Explications : ils étaient sur le point d’acheter une petite maison de campagne en viager. Les « gens » en question étaient venus signer, mais le vieux propriétaire a pris une quinte de toux. Or, Clemenceau, le tigre des Bérurier, a horreur d’entendre tousser. Il s’est jeté sur le vendeur et l’a déguisé en Van Gogh, en lui mangeant l’oreille droite…
Un San Antonio permettant dans ces jours particulièrement noir, d’illuminer un peu nos faces mornes.
Pierrot - Villeurbanne - 73 ans - 21 novembre 2015 |