L'imparfait du présent
de Alain Finkielkraut

critiqué par Sugus, le 23 avril 2002
(Bruxelles - 47 ans)


La note:  étoiles
Un panorama - subjectif - de l'année 2001
Comme à chaque fois, l'année écoulée eut son lots d'événements. Alain Finkielkraut nous livre ici pêle-mêle une succession hétéroclite d'analyses ou d'avis parfois fort personnels. Le tout dans un style sobre et simple, dépouillé de circonlocutions embrouillées. Qu'il s'agisse du problème palestinien, du 11 septembre, des rave parties ou encore des portables bruyants, on passe du coq à l'âne avec intérêt. Les idées s'enchaînent au gré des semaines souvent sans véritable lien, autant que l'actualité et la réflexion varient jours après jours. Mais la qualité de l'ouvrage, à mon goût, c'est la mise en exergue de certains principes, fondements, de notre société. Avec une attitude allant souvent à l'encontre de la bienpensance ambiante, Finkielkraut fustige les faux-rebelles, les inconditionnels de la pensée unique, les arrivistes qui se veulent plus catholiques que la pape. Il remet en avant la notion de débat et rappelle que tout est souvent moins manichéen qu'on ne voudrait bien le penser. Si certaines idées pourraient sembler réactionnaires, c'est bien la preuve que notre société ne souffre plus la confrontation, qu'elle a peut-être abandonné le choc des idées pour laisser la place à une fausse réflexion où rien n'est gris et où les enseignements de l'Histoire se perdent peu à peu dans l'oubli du tout-instantané. En résumé, à lire en toute circonstance, par bribes, chaque pièce brève suscitant quelque réflexion. Et une réflexion n'est jamais inutile.