On a tué Wild Bill
de Hermann

critiqué par Bluewitch, le 12 mars 2011
(Charleroi - 44 ans)


La note:  étoiles
Naissance d'un homme
Wild Bill a été abattu et c’est l’effervescence à Deadwood. Grand drame à côté de celui, plus discret, de l’assassinat d’une famille de chercheurs d’or, dont Celinda, meilleure amie du jeune Melvin. Adolescent élevé par ses oncles alcooliques, Melvin est traumatisé par ce meurtre dont il a été témoin. Perdu, il traîne son chagrin dans le fond d’une bouteille et les rues de Deadwood.

Le sauvant de justesse d’une bagarre où il s’était mis bien malgré lui, un couple, Louise et Charlie, décide de le prendre sous son aile, lui proposant travail et éducation. Mais assez rapidement, lorsqu’il s’apercevra des mœurs un peu troubles de Louise, Melvin décidera de prendre la route et la vie seul.

Un western sous forme de parcours initiatique, trajet d’adolescent et d’adulte tourmenté, enchaînant les boulots, les bonnes et mauvaises rencontres. Chaque jour l’endurcissant encore un peu plus, comme le fera la récurrence des souvenirs douloureux.

Le dessin réaliste et impressionnant de Hermann renforce à la fois le contexte et les sentiments, la dureté de cette vie qui traîne à se trouver un sens. Un récit qui s’étire un peu mais qui voit son sommet dans la boucle qu’il complète habilement à sa fin. Des moments d’incompréhension, d’autres où l’instant tend dangereusement vers la perdition, de l’espoir qui hésite à se dessiner, mais beaucoup de force.

Un paradoxe de grâce pleine de rudesse.