La mer s’est emparé du ciel et les oiseaux ont bu des nuages
de Nicolas Fleurot

critiqué par Dialectal, le 12 mars 2011
( - 44 ans)


La note:  étoiles
Rien que le titre, c'est déjà tout un poème!
Il est rare de tomber sur le recueil d’un poète contemporain totalement inconnu. Mais lorsque cela arrive, BAM ! Grosse surprise et gros coup de cœur. Je dirais sans hésiter que ce petit livre est l’un des plus beaux recueils de poésie de ce jeune 21 ème siècle… Rien que pour le titre, « La mer s’est emparé du ciel et les oiseaux ont bu des nuages », ça vaut le coup de se plonger dans la lecture de court livre. Nicolas Fleurot mélange la réalité crue du quotidien aux images les plus poétiques. Et cela fait du bien de lire des vers tels que :
« J’ai des valises sous les yeux
Car je voyage en te regardant
(…)
J’ai des valises sous les yeux
Je n’emporte que le strict nécessaire :
Mes rêves. »

Nicolas Fleurot ne fait pas de la versification, bien que certains de ses textes montrent une maîtrise de l’Art classique du poème. Sur le dos de la couverture, Nicolas Fleurot est présenté comme étant né en 1980 à Toulouse. Employé, il vit aujourd’hui en banlieue parisienne. Tour à tour, ma¬gasinier, préparateur de commandes, employé de bu¬reau, valet dans un hôtel irlandais, gardien, agent d’expédition, archiviste… C’est à partir des années 2000 que ses textes circulent sur Internet et sont publiés dans diverses re¬vues. En 2006 paraît son premier recueil « Caresse de la Paresse » aux éditions Chloé des Lys. « La mer s’est emparé du ciel et les oiseaux ont bu des nuages » est donc son second ouvrage. Je trouve donc ce recueil tout simplement magnifique et je ne peux m’empêcher de citer encore quelques vers…
« Il y a l’enfant argenté
L’enfant recouvert de poudre
Qui travaille dans
Une poudrière en Inde
Pour que d’autres pays puissent
Célébrer leur fête nationale
Avec de beaux feux d’artifice.

On pourrait les croire fous.

Ils ne le sont pas !

Non ! Ils ne renoncent pas.
La vie, c’est ne pas renoncer. »
Tout à fait d'accord avec la première critique. 10 étoiles

Je suis poète moi-même et il est rare que je trouve mon bonheur chez mes confrères. Les poèmes de "La Mer s'est..." sont frais et originaux, certains un peu moins poétiques que d'autres mais l'ensemble et doux et très fort. Je ne comprends pas pourquoi je n'en avais pas entendu parler à sa sortie. Et vous avez raison, le poème voyage est très beau, je ne sais pas si j'ai le droit de le citer mais bon...
"J’ai des valises sous les yeux
Car je voyage en te regardant
Je pars à chaque coup d’œil
Sursaute au moindre bruissement de cil
Vogue sur les regards vagues
Et je garde de chaque regard posé sur toi
Le discret goût amer
Que laissent les belles choses
Quand elles disparaissent
J’ai des valises sous les yeux
Je n’emporte que le strict nécessaire :
Mes rêves."

Marx - - 49 ans - 13 mars 2011