Jours d'enfance
de Michiel Heyns

critiqué par CC.RIDER, le 8 mars 2011
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Sociologique et historique
En décembre 1968, Simon et ses camarades d'un collège anglophone huppé de Bloemfountein en Afrique du Sud s'apprêtent à flanquer une raclée au tennis aux péquenots d'un collège technique des environs. La bonne éducation et la discipline anglaise devrait ne faire qu'une bouchée de la rusticité et de la lourdeur afrikaner. Parmi les compétiteurs, Simon retrouve Fanie van den Bergh, un garçon un peu simplet avec qui il a été à l'école primaire dans son petit village de l'état libre d'Orange. Mais le match ne va pas se passer comme prévu et toutes sortes de souvenirs vont remonter à la surface.
Livre totalement autobiographique « Jours d'enfance » nous permet de plonger dans un monde et dans une époque révolue, ceux des années 60 avec leur cortège de vie bien pensante, de moeurs rigides et de classes sociales aussi marquées qu'antagonistes. Heyns s'étend longuement sur le fossé infranchissable qu'il y avait entre Afrikaners, descendants des Hollandais, souvent pauvres et déclassés socialement et Anglais plus aisés et fort méprisants. Simon se situe entre les deux car son père est un magistrat anglais et sa mère est afrikaner. L'auteur nous montre également la toute-puissance des pasteurs méthodistes sur cette petite société fermée. Intéressant uniquement pour son volet sociologique et historique.
Les détours de l’identité 9 étoiles

En apparence un simple roman d’apprentissage, ‘Jours d’enfance’ dresse un portrait percutant des classes sociales en Afrique du Sud dans les années 60s. L’utilisation d’un jeune narrateur permet de simplifier le regard et en même temps souligner l’hypocrisie et les contradictions du monde adulte qui l’entoure.

Au niveau littéraire, il s’agit aussi d’une des démonstrations les plus réussies de comment évoquer un aspect refoulé d’une personnalité. Ici, l’homosexualité du narrateur. Ce roman est remarquable. Pas pour ce qu’il raconte, mais pour ce qu’il nous laisse deviner.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 54 ans - 15 mars 2015