Le sommeil du caïman
de Antonio Soler

critiqué par Camarata, le 8 mars 2011
( - 72 ans)


La note:  étoiles
Un livre beau et âpre sur la mémoire, l’identité......
Le titre est un bon résumé de ce roman qui vous embarque sans préavis dans l’univers indéterminé, liquide comme un marécage, du narrateur.
Un homme, un espagnol immigré au Canada, végète avec satisfaction et conviction dans une vie des plus banale et triviale.

A Toronto dans l’hôtel où il travaille comme réceptionniste, il croit reconnaître Belza un compatriote soupçonné d’avoir trahi le groupe anti franquiste dans lequel il militait en Espagne, dans les années cinquante.
Malgré la léthargie et le désinvestissement volontaire qui l’ont totalement envahi depuis ces année où il fut emprisonné et où des amis moururent, le passé est réactivé et travaille souterrainement son esprit.

« Moi je m’étais dilué au long de toutes ces années de réclusion, mon état d’esprit , mes raisonnements s’étaient fait de plus en plus poreux , s’étaient détachés les uns des autres ».

Il revit comme halluciné son amour fou pour Vera, sa confiance dans ses camarades, l’espoir dans ses idées, le projet, la trahison.
Un livre beau et âpre sur la mémoire, l’identité, le besoin de justice.