Le léopard
de Jo Nesbø

critiqué par BMR & MAM, le 5 mars 2011
(Paris - 64 ans)


La note:  étoiles
Vacances au Congo pour Harry Hole ...
Avant de parler du dernier Jo Nesbo Le léopard : une parenthèse sur les “hackers” ou plutôt hackeuses qui, modernité oblige, commencent à peupler nos polars.
Passons rapidement sur la punkette suédoise Lisbeth chez feu Stieg Larsson, elle aura eu au moins le mérite de nous avoir fait connaître la silhouette de Noomi Rapace à l'écran.
On avait déjà la délicieuse Signorina Elettra en talons aiguilles chez Dona Leon dont ne sait jamais trop d'où lui viennent ses entrées dans les arcanes informatiques italiennes : surdouée de l'informatique ou bien carnet rose d'anciens amants bien rempli ? Le mystère est bien gardé !
Dans un tout autre genre, Josiane la acqueuse (sic) valait également le déplacement chez Fred Vargas, une mamie capable d'égaliser les finances des riches et de donner aux pauvres. Visiblement, j'ai regardé le JT ce soir : elle a dû cesser ses activités ... dommage.
Et puis voici donc Jo Nesbo qui y va de sa contribution au panthéon des pirates para-policières : originalité garantie pur jus d'airelles de Norvège, avec cette fois une Katherine mal remise de son aventure avec le Bonhomme de Neige et devenue hackeuse dans un asile psychiatrique : elle utilise le PC de la salle de récréation quand l'infirmière en chef a le dos tourné ...
On se contrefout des aspects technico-électroniques (y'a suffisamment de séries télé pour ça et puis on n'est pas au boulot) mais alors, nom d'un cookie, quels personnages ! quelles fortes et originales personnalités !
Nul doute qu'on reparlera de cette bientôt fameuse collection de acqueuses .... (tiens, que des femmes ?)

Allez revenons à ce nouveau Nesbo.
On reste exactement dans la veine du précédent Bonhomme de Neige : polar fleuve, serial-killer, fausses pistes en tout genre. En peut-être un peu mieux.
Disons le tout de go, depuis le Bonhomme de Neige, le filon des premiers épisodes s'est un peu tari : Jo Nesbo semble se cantonner à du bon vieux polar classique. Et à nos yeux, ça ne vaut quand même pas les premières enquêtes de Harry Hole. Bon c'est dit.
Reste du très bon polar, façon Connelly, revisité Scandinavie, tendance Hannibal Lecter.
Exit le vilain ripoux Waaler, on découvre désormais Bellman un nouveau méchant d'une brigade rivale, beau et ambitieux, grrr...
Comme précédemment, Jo Nesbo confirme qu'il est devenu le maître incontesté de la fausse piste : on aura pas moins de trois arrestations dans cet épisode ! dont une à mi-parcours (mais vu la taille du bouquin, le lecteur futé se doute bien que c'est pas la bonne, ha ha !).
Qui plus est Jo Nesbo a renoué avec son envie de faire voyager son inspecteur Harry : on ira avec lui jusqu'au Congo, on fera une petite virée en NZ (cf. L'homme chauve-souris) et au début du bouquin, la jolie Kaja Solness est obligée d'aller chercher Harry dans les bas-fonds de Hong-Kong (l'alcool ne suffit plus, il est devenu accro à l'opium après la débâcle du Bonhomme de Neige !).
Bref, tous les ingrédients sont là.

Avec même une petite référence au sinistre roi Leopold I de Belgique connu pour les exactions commises dans sa colonie privée du Congo.

[...] Il se rendit compte au même instant que la fenêtre de la chambre était ouverte, qu'il aurait dû ... Il retint soudain son souffle. Quelqu'un parut cesser de respirer en même temps que lui. Pas quelqu'un, quelque chose. Un animal.
Il se retourna. Ouvrit la bouche. Son coeur avait cessé de battre. Comment est-ce que cela pouvait s'être déplacé aussi vite et sans un bruit, comment est-ce que ça avait pu arriver ... aussi près ?

Ce Léopard (l'animal qui adapte sa propre respiration à celle de sa proie pour mieux la surprendre ... brrr), ce léopard donc, pourrait bien être le pavé idéal pour les plages cet été (dès que les températures seront remontées).
Pour celles et ceux qui aiment se faire peur.
Tiré en longueur 5 étoiles

J’avoue m’être perdue dans tous ces personnages et toutes ces fausses pistes . Et ce Harry Hole qui n’arrête pas d’être pris au piège et qui ressuscite comme par enchantement là où toutes les victimes décèdent de la pomme de Léopold . Des conversations et des rebondissements à n’en plus finir . Moi qui suis rapide en lecture j’ai dû relouer ce thriller 3 fois à ma bibliothèque car j’avais envie de le terminer . Que de longueurs inutiles ..
je suis triste pour Katja la jolie policière amoureuse de Harry Hole qui se fait lâchement larguer sitôt l’enquête terminée, elle qui lui avait commandé spécialement des nouilles de Hong Kong pour fêter l’événement..
800 pages tirées en longueur … ça ne vaut pas le suédois Henning Mankell

Darius - Bruxelles - - ans - 9 août 2024


Mouais 6 étoiles

Ce huitième volet des aventures de Harry Hole est le plus épais du lot, avec plus de 800 pages en poche, un vrai pavé de Mai 68, même comparé aux autres épais romans de la série. Las, moi qui m'attendais (car j'avais lu du bien de ce roman) à passer un super moment de lecture, je dois dire que ce "Léopard", dont l'explication du titre est donnée dès la première page du roman (!), m'a fortement déçu. Pour tout dire, ça démarre bien, mais ensuite, ça s'enlise dans une intrigue qui semble inutilement complexe, remplie à foison, à outrance, de détails, de fausses pistes. On ne sait plus trop où on en est, à un moment donné, et à un autre moment donné, on se rend compte que, finalement, peu importe si on a perdu le fil, du moment qu'on finisse ce roman.
Je pense que Nesbo s'est un peu paumé, là. J'espère que les suivants, il en reste 4 à ce jour, seront meilleurs.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 13 septembre 2023


Un bon roman du genre 7 étoiles

Une intrigue complexe menée par un personnage en pleine perdition individuelle mais en pleine possession de ses aptitudes d'enquêteur. A cela s'ajoute la rivalité entre un service menacé de disparition au profit d'une nouvelle structure qui doit cependant faire ses preuves. On trouve aussi une rivalité liée à l'esprit des responsables de ces services : l'un cherche à avoir des résultats pour la moralité de la société, l'autre pour ses intérêts personnels.

La seule raison pour laquelle Harry est revenu et a accepté de se charger de cette enquête est l'annonce de l'état de santé très aggravé de son père.
700 pages mais l'intérêt se maintient et se lit sans vraiment de baisse marquée de rythme. Par contre, l'apparition systématique d'un, voire de plusieurs personnages, à chaque chapitre est pesante et n'apporte rien à l'histoire. Quel intérêt de connaître le nom de l'infirmière du troisième sous-sol de l'hôpital.

Cela reste un bon roman du genre

Mimi62 - Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans - 19 juillet 2020


Gros pavé, petite merveille! 9 étoiles

Ce qu’il y a de perturbant avec Jo Nesbo, c’est que ses livres font souvent entre 600 et 800 pages. Il me faut donc à chaque fois trouver la motivation. Une fois encore, je croisais du coin de l’œil ce pavé posé dans un coin de la bibliothèque, et j’hésitais, j’hésitais. Mais lorsqu’enfin je me suis décidé, je ne l’ai pas regretté. Lancé dans cette nouvelle enquête d’Harry Hole, tout m’est apparu comme évident. La longueur de l’ouvrage, qui me chagrinait légèrement au premier abord, s’est avérée de nouveau nécessaire. En effet, cet auteur possède un véritable don pour fusionner l’atmosphère d’un pays, un bon scénario, de grandes scènes d’action et des personnages approfondis. Pour réaliser une telle prouesse, cette histoire méritait bien de s’y attarder.
Comme à son habitude, Jo Nesbo a su matérialiser le climat et l’ambiance qui règnent en Norvège. Au fil des aventures, il a affiné son personnage central, Harry Hole. Alors oui, c’est un flic bourru, alcoolique et séparé de sa famille. Vous allez vous dire que c’est du déjà vu dans le monde du héros de roman policier. Oui, mais l’auteur pousse la caricature à son paroxysme, pour faire de Harry Hole, un être écorché vif, sans concession, qui parvient à nous toucher bel et bien. Il lui apporte une certaine sensibilité qui accentue son humanité.
La densité du livre est aussi justifiée par une trame narrative d’une grande complexité qui m’a mené en bateau du début à la fin. Une multitude de personnages intervient dans l’histoire, sans jamais gêner la compréhension et crée ainsi un grand nombre de possibilités et autant de fausses pistes. Je me suis donc laissé berner et c’est un vrai plaisir quand c’est amené avec talent. De plus, pour imprimer du rythme à son aventure, l’auteur entremêle son récit d’enquête avec des péripéties décoiffantes et on ne s’ennuie jamais.
Avec son brio habituel, Jo Nesbo a écrit un nouveau chapitre de son œuvre qui paraît de plus en plus maîtrisée. Chaque élément de ce gros roman a son utilité et contribue à faire de ce « Léopard » une petite merveille de polar.

Killing79 - Chamalieres - 45 ans - 12 janvier 2016


Harry, toujours plus bas 9 étoiles

On n’est pas habitués, les francophones, de se taper de telles briques. Mais un polard, ça se lit sans faim. Dans un souci évident d’aller toujours plus loin, Nesbø mutile encore son héros dans le corps, le cœur et l’âme. Harry Hole n’est plus qu’un être déchu, exilé, junky, solitaire, que fait revivre, le temps d’une enquête, l’appel d’un devoir mal défini. Comme un vieux chat éclopé qu’on peut encore faire courir en lui présentant le bon leurre. Et nous, ses lecteurs, on est pareils. Nesbø nous fait courir de page en page avec des victimes innocentes, des méchants détestables, des amantes louches, des patrons ambitieux, des enfants illégitimes, bref, tous les ingrédients connus, assemblés avec talent.

PGStats - Montréal - 67 ans - 28 avril 2012


Même les méchants Nesbo 7 étoiles

Premier Nesbo en ce qui me concerne, j’ai tourné autour un moment avant de l’entamer rapport au volume de la brique. D’un côté, c’est gratifiant d’attaquer un pavé de cette envergure, on a l’impression que c’est Guerre et Paix ou les Frères Karamazov. D’un autre côté, on sait grosso modo ce qu’il y a dedans et l’idée de se palucher des heures de lecture pour découvrir, à trente pages de la fin, que l’assassin n’est pas du tout celui que l’on croyait, est tout sauf séduisante. Mais je l’ai lu quand même, comme on s’affale devant la téloche un soir où on est crevé et qu’il n’y a rien à la téloche.

Pas de surprise dans ce thriller : un insaisissable serial assassin sadique, un flic brillant mais torturé, alcoolique et opiomane, un gradé gredin gravissant les degrés de la hiérarchie policière, une femme jeune et belle et amoureuse, pour l’idylle inévitable mais impossible, prétexte à de belles scènes dialoguées (je te suivrai partout / même si c’est en enfer ?) et à de torrides étreintes (elle sentit son membre tiède durcir sous sa paume), des morts lentes et pleines de souffrance, des fausses pistes, des rebondissements format balle magique, de l’exotisme, et pas d’humour.

Bref, du temps perdu, mais sous la baguette d’un artisan très professionnel et, tout compte fait, de manière globalement satisfaisante. J’aurais quand même deux mots à dire au traducteur ; si tu passes par ici, mon garçon, sache que tu m’as mis la puce à l’oreille et que j’ai tout deviné avant la fin… je me demande ce qu’il en est en VO.

Guigomas - Valenciennes - 55 ans - 13 mars 2012


Harry , toujours plus loin ... 10 étoiles

Harry , toujours plus loin (géographiquement et niveau humain) on le retrouve à Hong Kong puis il revient à Oslo , ensuite il part au Congo , de retour à Oslo puis de nouveau Hong Kong . C'est un grand voyageur . J'ai bien aimé aller au Congo et découvrir le marché du coltan , de la guerre qui se déroule au Nord-Kivu , les Maï Maï etc . Et puis les avalanches , la neige , le froid
La méthode de torture était très raffinée mais également très effrayante , Jo Nesbø a beaucoup d'imagination !
J'aime comment au fur et à mesure des enquêtes on voit qu'Harry Hole est l'inspecteur par définition et qu'il n'accepte aucun compromis . Il peut paraitre indifférent mais il en fait un grand sensible , quelqu'un finalement de droit dans ses bottes et d'honnête .
J'ai été surprise , très surprise à deux trois reprises . J'ai été contente de revoir Rackel , j'espère que Nesbø utilisera Oleg un de ces quatre , il pourrait faire quelque chose d'intéressant entre Harry et Oleg .
Intéressant aussi de revoir Le Bonhomme de Neige . J'ai été très touchée par la relation Harry/Olav , j'ai émue par la dernière discussion entre harry et Olav
Harry , humainement et physiquement est marqué par cette enquête
J'ai trouvé ce roman très bien écrit , très agréable à lire et à relire il doit être génial
Huitième enquête d'Harry Hole mais le plaisir est toujours là , j'ai hâte de lire la suite

Marlène - Tours - 47 ans - 12 février 2012


Un parfum de soufre et d'angoisse 10 étoiles

Comme à son habitude l'auteur nous offre un de ses meilleurs romans. On y retrouve son personnage fétiche Harry Hole, cette ambiance particulière qu'il maitrise à la perfection et une intrigue qui tient le lecteur jusqu'au dernier chapitre. C'est un très bon thriller qui fait voyager de Hong Kong au Congo en passant par la Norvège. Les rebondissements sont nombreux, et on se délecte des horreurs qui nous sont décrites. A côté de l'enquête policière Harry doit faire face à ses propres tourments, sa dépendance, sa séparation avec Rajel et la maladie de son père. Une réforme de l'organisation criminelle met en compétition notre inspecteur et un certain Bellman, qui n'hésitera pas à donner des coups bas pour arriver à ses fins.
Un polar des plus aboutis de cet auteur, qui mérite ses lettres de noblesse. Un grand moment de bonheur pour les amateurs de sensations fortes et pour ceux qui comme moi suivent les aventures de ce cher Harry Hole.
A découvrir sans tarder...

Laurent63 - AMBERT - 50 ans - 5 mai 2011