Gouverner Marseille : Enquête sur les mondes politiques marseillais
de Michel Peraldi, Michel Samson

critiqué par Veneziano, le 3 mars 2011
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Lutte d'influences diverses
Cette ville gouailleuse laisse rarement indifférent : vivante, mais à l'avenir économique incertain, voire en déclin, elle vit au rythme de tiraillements d'influences internes. Extrêmes et partis modérés, syndicats puissants, incontournables partenaires de la municipalité, une mafia en remplaçant une autre, malgré un déclin de l'influence des parrains, le poids des communautés, la place hypertrophiée du club de football, sont autant d'intérêts, plus ou moins corporatistes et légitimes qui font pesamment sentir leur poids, dans le quotidien de la commune.

Ce livre remet les idées d'aplomb, permet d'approfondir les connaissances du contexte local, fait comprendre les difficultés de gestion de la ville, bat en brèche les idées reçues, tout en adoptant un ton fort dynamique, parfois presque polémique.
L'ensemble, au final, est intrigant, charmeur, sans être totalement rassurant, et toujours passionnant.
O bonne Mère !!! 8 étoiles

Marseille 2ème ville de France, Marseille et ses 110 villages, Marseille la rebelle, l'insoumise qui attend pour ne pas mourir que l'Etat nourricier panse ses plaies. Les auteurs soulignent dans cet essai les paradoxes Marseillais à l'ère de la mondialisation et de l'Etat Europe, Marseille veut faire entrer l'âme villageoise au coeur de ses quartiers.
Les auteurs nous livrent point par point les particularités de la vie politique Marseillaise où le clientélisme est une sacro-sainte règle, où le syndicat FO fait office de contre pouvoir ou de faiseur de pouvoir.
Où l'action locale et instantanée revêt une importance primordiale et annihile toute les ambitions nationales que pourraient avoir ses élus.
Marseille cette ville bouillante qui n'a connu que 3 maires en 60 ans de DEFERRE l'omnipotent, en passant par VIGOUROUX l’intérimaire pour arriver à GAUDIN le fils prodigue.
La découpe des chapitres est très intéressante et vivante, des relations des élus à leurs électeurs, aux relations avec les minorités ou avec les grands acteurs que sont l'OM, Euromed.... Les auteurs ont pris le parti de ne pas faire dans le sensationnel on ne parle pas des relations privilégiées de la ville avec la mafia dans les années qui ont suivi la guerre si ce n'est pour démontrer que ces relations figuraient un certain dynamisme aujourd'hui perdu, on ne pointe pas du doigt certaines catégories professionnelles si ce n'est pour démontrer la logique électoraliste.
Les auteurs tout en restant hors de la polémique nous montrent à travers divers sujets que le mal qui ronge Marseille, s'appelle le corporatisme et le clientélisme.
On espère que Marseille capitale de la culture sera l'ouverture à de nouvelles ambitions

Pytheas - Pontoise - Marseille - 59 ans - 31 juillet 2013