Albert Londres combine un style des plus agréable avec un talent de reporter et un grand humanisme. Ce reportage sur la traite des blanches a été publié en 1927: Albert Londres était allé à Buenos Aires pour enquêter sur l'activité lucrative qui consistait à trouver en France des jeunes françaises sans ressources et les emmener en Argentine pour y être prostituée.
Alber Londres a eu accès au "milieu", il a parlé et connu les macros. Des gens qui ne manquaient pas de panache ni d'un code d'honneur. Il a parlé avec les filles, le plus souvent consentantes, car elles trouvaient le seul moyen d'échapper à la misère ou d'aider la famille restée en France. Il n'en reste pas moins que, sous un ton léger et humoristique, l'auteur dénonce ce commerce indigne. Il conclut son reportage en disant que nous sommes responsables de ce commerce déshonorant, car c'est la faim qui oblige ces filles à suivre leur protecteur comme un blessé se confie à un chirurgien pour éviter la mort (tant qu'il y aura la faim, il y aura la prostitution).
J'ai beaucoup aimé ce reportage, très triste dans un sens (le sort des juives polonaises par exemple), mais qui fait réfléchir et qui dérange. En outre, la description de Buenos Aires par Albert Londres vaut vraiment le détour!
Saule - Bruxelles - 59 ans - 3 octobre 2009 |