Les Lumières radicales : La philosophie, Spinoza et la naissance de la modernité (1650-1750)
de Jonathan Irvine Israel

critiqué par Fa, le 21 février 2011
(La Louvière - 49 ans)


La note:  étoiles
Passionnante enquêtre sur les premières lumières
De notre point de vue francophone, nous avons des lumières une image essentiellement caractérisée par les auteurs français des lumières triomphantes, en gros de Voltaire, Diderot et Rousseau vers les penseurs de la Révolution.

Jonathan Israël va au-delà en se lançant dans une véritable enquête sur les sources des idées qui ont mené à la Révolution française.

La thèse qu'il défend brillamment met en avant le rôle joué par Spinoza et illustre la passionnante bataille des idées qu'a connue l'Europe entre 1650 et 1750, entre la scolastique vieillissante, le cartésianisme qui s'effondre, Leibniz, les empiristes anglais et les radicaux spinozistes. Sans parler des oppositions religieuses de l'époque,...

L'enquête, on ne peut plus fouillée, est menée de main de maître, et démontre surtout en quoi les idées se sont démarquées des contextes nationaux, se sont influencées, ont percolé, ont été diffusées, souvent reconstruites...

Au-delà de l'histoire des idées, Israël se penche aussi sur le contexte économique, politique, social et culturel dans lequel s'opère l'avènement des penseurs radicaux.

Passionnant, tout simplement. Parfois un peu long (deux mois pour le finir) et très poussé sur les détails. J'aurais aimé une conclusion un peu plus complète et quelques efforts dans l'édition (cartes...), pour tendre vers l'excellence.