L'orange de Noël
de Michel Peyramaure

critiqué par Otbest, le 7 avril 2002
(Bruxelles - 68 ans)


La note:  étoiles
Ecole du démon ?
L'an 1913, nous sommes dans un petit village de Corrèze à Saint Roch. Y règne en despote : le curé. Il dicte sa loi à tout et à tous sous le couvert du bon Dieu. Dans ce village, deux écoles, l'une catholique, l'autre communale. C’est l’époque où le clergé doit faire face à des mouvements anti-conformistes et d’ailleurs, un certain Jaurès affirmera que « son but est d’organiser l’humanité sans dieu et sans roi » ou encore « Je ne suis pas de ceux que le mot Dieu effraie » C’est dans ce climat qu’une jeune institutrice devra prendre en charge l'école communale, cette école sans dieu !!! Notre jeune institutrice sera dès le premier jour de son arrivée confrontée à la velléité de la majorité des habitants ainsi qu’aux ragots et médisances du curé lors de la messe dominicale. Cécile, l’institutrice, fera face et gagnera petit à petit la confiance des habitants surtout lorsqu'elle aura amené la petite Malvina, l’idiote du village, au certificat d'études. A l’époque, obtenir le certificat d’études représentait la consécration !
Ce livre est raconté par la petite Malvina qui, devenue également institutrice, relate donc cette histoire d'amitié profonde entre une institutrice et son élève. Jamais Malvina n'aurait été pressentie pour réussir des études sans cette volonté de Cécile de prouver que le vouloir est en chacun de nous.
Avec le recul, on se demande comment il était possible qu’une aussi grande partie de la population puisse ainsi se laisser gouverner par l'Eglise sans oser broncher. L’autre question est aussi de savoir pourquoi l’Eglise en a tellement profité ?
Mais finalement, le recul n'est pas si loin, car aujourd’hui, n'est-ce pas toujours au nom de la religion que, en grosse majorité, les gens se tuent et que les dirigeants religieux de chaque communauté l'acceptent ?
Le problème de religion ne doit pas occulter l'autre partie du livre qui concerne la volonté de Cécile à faire de Malvina autre chose qu'une fillette bonne à garder les « bestiaux ». Je ne peux qu'admirer à travers ce livre, le volonté de tous ceux et celles qui y croient et vouent leur vie à la réussite des autres.
A-t-on vraiment évolué depuis 1913 et son petit village de Saint-Roch ? Existe-t-il encore aujourd’hui une institutrice qui croit en l’avenir d'une enfant difficile au point de l’amener à en faire « quelqu'un ».
J’aimerais le croire.
Le combat d'une institutrice de campagne 8 étoiles

Un bon roman bien documenté et écrit avec force détails sur la vie campagnarde de l'époque avec ses rudesses mais aussi ses joies toutes simples. Malvina est un personnage particulièrement attachant. Cécile, l'institutrice du village, mène son combat avec ténacité et courage. Les médisances et les calomnies pullulent contre cette femme libre et indépendante, ayant ses idées et lisant des journaux subversifs et révolutionnaires. Non, la vie n'était pas facile à l'époque. Outre le manque d'hygiène et la pauvreté, Cécile doit faire face à la haine et au rejet des habitants, dominés par le curé et l'Église. Mais, elle recevra cependant quelques appuis dont entre autres la famille de Malvina qui apprécie ses efforts pour instruire la petite soi-disant demeurée et lui faire passer son certificat d'études.

Le texte est émaillé de phrases en patois ce qui rend la lecture particulièrement intéressante et enrichissante. Michel Peyramaure s'est extrêmement bien documenté sur la vie d'un petit village de cette partie de la France et son texte regorge de détails savoureux notamment sur la flore et la nourriture. J'ai apprécié particulièrement le passage sur la lessive du printemps, faite à la rivière. Le linge est ensuite étendu dans les prés, retenu par des pierres. L'auteur possède un réel talent pour bien rendre l'atmosphère de cette journée chaude d'été.

Un livre charmant, qui regorge de petits faits de tous les jours et de personnages humains, certains lâches et vils, d'autres à la limite de la sainteté dont cette pauvre petite Morange qui vit dans une extrême pauvreté et rêve de devenir institutrice un jour. Une lecture plus qu'agréable, qui instruit et nous fait découvrir un coin de la France de 1913, au seuil de la guerre.

Dirlandaise - Québec - 68 ans - 17 août 2006


Livre très intéressant 10 étoiles

Deux histoires mêlées.
Celle de l'amour entre Cécile et la petite sauvageonne du village,Malvina.
Celle de la haine entre l'abbé Brissaut et Cécile.
Ces deux histoires mélangées donnent un livre formidable:
L'orange de Noël.
A lire absolument.

Hailie - - 29 ans - 11 juin 2005


Très bon livre 8 étoiles

Le livre est absolument envoûtant. Il montre l'obstination et la persévérance d'une institutrice pour aider ses élèves. Il mérite vraiment que l'on le lise !

Sebou91 - - 33 ans - 28 mars 2005


Une bonne institutrice 8 étoiles

Il y a eu certainement des institutrices qui se dévouaient pour leurs élèves et qui croyaient en leurs possibilités, cette histoire qui se passe en 1913 est très réaliste mais on s'interroge si à notre époque cela est encore vrai quand on voit tous ces élèves en échec scolaire plonger dans la délinquance. (Heureusement, ils y a en a qui réussissent).
Ce livre nous fait découvrir les conflits qui existaient entre l'école libre et l’école publique à cette époque.
Un bon livre qui mérite d'être lu.

Jasmine - Saint-Denis-les-Bourg - 60 ans - 1 mars 2004