Purgatoire
de Pierre Pelot

critiqué par Kalie, le 2 février 2011
(Sarthe - 54 ans)


La note:  étoiles
Claustrophobes s'abstenir !
« Purgatoire » est le numéro 34 de la collection Gore (118 numéros au total) et le premier des deux romans de l’écrivain français Pierre PELOT dans cette collection.

L’histoire commence par le lent réveil de Cole, un jeune homme de 25 ans, à l’intérieur d’un cercueil. Il réalise qu’il a été enterré vivant. Petit à petit sa mémoire revient : son enfance avec le docteur Encken qui l’a élevé, après avoir été abandonné par sa mère. Il se souvient aussi des actes de viol avec la complicité du docteur Encken sur les corps, préalablement drogués (en état cataleptique provisoire), de trois jeunes femmes, elles aussi orphelines, élevées par le docteur. L’une d’elle ouvre les yeux pendant l’acte, une autre se lève et Cole prend peur... Encken n'a pas d'autres choix que de le supprimer. Ces abus étaient fréquents de la part du docteur et les trois jeunes femmes ne se rappelaient de rien à leur réveil. Cette fois-ci, il a souhaité faire plaisir à son fils adoptif en le faisant participer...

Parallèlement, nous faisons la connaissance de Momo, le vieux fossoyeur du cimetière. Il y a trois ans, il a été témoin d’un fait étrange. Un soir, il a entendu des cris sourds provenant de la fosse commune fraichement recouverte où l’on venait d’enterrer une jeune « protégée » du docteur Encken. Ce soir, il est devant sa fenêtre et aperçoit le docteur Encken devant le cimetière. Cela parait normal car on vient d’enterrer son fils adoptif, Cole, ce matin dans la fosse commune. Mais n’est-ce pas pour une autre raison que le docteur rôde une partie de la nuit près du cimetière ?

Cole creuse sa tombe avec la boucle de sa ceinture pour retrouver la liberté. Il finit par tomber sur les ossements de Josépha, la jeune femme dont Momo avait entendu les cris provenant de la fosse commune, il y a trois ans. Josépha était la première victime des abus du docteur Encken. Elle s’était réveillée trop tôt alors qu’il abusait d’elle (erreur de dosage dans l’injection ?). Encken l'a enterrée vivante elle aussi.

La fin est immorale et la conclusion rappelle celle du film de 1968 « La nuit des morts-vivants » de G.A. ROMERO.

Ce roman gore est assez singulier dans la collection. Il n’y a pas de flots d’hémoglobine comme chez NECRORIAN (voir mes critiques précédentes) mais une horreur plus psychologique.

Les premiers chapitres sont assez difficile à lire. Je trouve les phrases de l’auteur très longues, surchargées : « Le cauchemar semblait plutôt venu d’ailleurs, en somme. Non pas né de quelque obscure circonvolution de son cerveau, mais tombé du dehors de lui-même, et tombé sur lui, oui, comme un filet aux mailles collantes, de poix, les rets tranchés au ras d’un plafond hors d’atteinte, noir, d’ombres et de noirceurs tumultueuses, et, qui sait, n’existant peut-être même pas ; un filet lourd tombé en chute libre, tendu là pour lui seul et sur lui seul repliant ses tentacules, avec un bruit sec, feutré, le bruit d’un glauque déplacement d’air qui cachait mal d’autres petits bruits en cascade, comme les ricanants clappements de mâchoires de tenailles innombrables. » Ouf !

Heureusement par la suite, l’écriture est moins pompeuse. L’auteur trouve ses marques. Pierre PELOT est un écrivain confirmé, très connu, notamment, des amateurs de SF/Fantastique mais c’est ici son premier gore. Sur la forme, on pardonnera les quelques lourdeurs de style. Sur le fond, c’est du tout bon.