Mon ami Maigret
de Georges Simenon

critiqué par Oburoni, le 1 février 2011
(Waltham Cross - 41 ans)


La note:  étoiles
Mon ami Maigret
Et hop ! Une enquête du commissaire Maigret qui me tombe sous les mains ! Plaisant à lire, on y découvre plus qu'un récit policier mais toute une atmosphère, l'ambiance des années quarante-cinquante transpirant à chaque page.

L'enquête ? Sur l'ile de Porquerolles, un petit voyou qui se vantait d'avoir pour ami le célèbre commissaire est retrouvé brutalement assassiné. Mais qui a donc bien pu liquider le pauvre fanfaron ?

Maigret, flanqué ici d'un inspecteur anglais voulant en apprendre plus sur "sa méthode" se laisserait bien aller, doucement, au rythme lent de la vie méditerranéenne. Il passerait bien tout son temps au troquet du coin, où les soirées semblent interminables ! Bah... Tant pis.

La vieille dame anglaise et son secrétaire (et les beuveries sur son yacht), des artistes-peintre ratés, des caïds et prostituées "reconvertis"... Porquerolles est décidément plein de surprises en cette période de l'année !
Deux commissaires pour le prix d'un 9 étoiles

Sur l’ile de Porquerolles, un certain Marcelin vient de se faire assassiner. Peu de temps avant de mourir, il a prétendu qu’il connaissait très bien Maigret. Notre commissaire veut en avoir le cœur net et prend en charge l’enquête. Il est accompagné de Pyke, un inspecteur anglais qui est venu en France pour en savoir un peu plus sur les méthodes de la police française. Nos deux policiers vont faire la connaissance de la faune de l’île, non seulement des indigènes-du-pays, mais également de toute une série de « charmants « personnages qui s’y sont établis. Sans aucun doute un point commun dénominateur pour ce petit monde : on y boit beaucoup, et pas que de l’eau …


Extraits :

- « - Un bonnet de nuit ? » propose Pyke en lui tendant un flacon en argent et un gobelet. C’est ainsi que nous appelons le dernier whisky avant de ses coucher.

- Lorsqu’un monsieur accompagne une demoiselle inconnue dans un hôtel louche et qu’il vient se plaindre ensuite que son portefeuille a disparu, cela s’appelle un entôlage.

- Par provocation, ces jeunes gens-là rejettent tout en bloc, le bon et le mauvais. Tenez ! il a enlevé une petite fille à sa famille. Elle est gentille, très désirable. Je ne crois pas cependant que ce soit par désir d’elle qu’il ait fait cela. C’est parce qu’elle appartenait à une bonne famille, parce que c’était une jeune fille qui allait à la messe le dimanche en compagnie de sa maman. C’est parce que son père est probablement un monsieur austère et bien-pensant. C’est aussi parce qu’il risquait gros en l’enlevant. Il y a des gens qui, dans un décor propre et élégant, éprouvent le besoin de salir, de salir la vie, de salir n’importe quoi. Et même de salir sa compagne. Ce sont de garçons très dangereux, conclut Pyke.

- Elle devait être pitoyable, le matin, quand elle soignait sa gueule de bois d’une bouteille de bière forte.

Catinus - Liège - 73 ans - 10 novembre 2015