L'âme du vent
de Oh Jung-Hi

critiqué par Nance, le 26 janvier 2011
( - - ans)


La note:  étoiles
Tout en subtilité et finesse
Un recueil de deux histoires, deux portraits de femme à forte personnalité de la bourgeoisie sud-coréenne. Avec tout le raffinement et les nuances de l’auteure, on suit les méandres de leurs débats intérieurs.

L’âme du vent. Un mari se questionne sur sa femme insatisfaite qui fait souvent des fugues et qui lui est insaisissable. « Depuis sa première fugue, il y avait, au fond de mon coeur, comme une pierre anguleuse et froide. Mais, en la voyant maintenant, tout sentiment d'anxiété, d'excitation ou de conflit m'est étranger. Seule la colère bouillonne en moi. » On changera de perspective de narrativité, nous permettant de mieux comprendre les actions de son épouse. C’est complexe, subtil, avec beaucoup de frustrations refoulées, d’incompréhension et de malentendus. Un récit qui m’a mis les larmes aux yeux.

La soirée. Une femme doit aller avec son mari et ses deux enfants à une réception où ils sont conviés. On voit la vraie femme dernière le masque des convenances et conventions sociales. J’ai aimé aussi, j’ai souri à quelques reprises, mais l’histoire ne m’a pas atteint comme la précédente. Reste que je me demande jusqu’à quel point cette histoire est de la fiction. Le personnage est sûrement proche de l’auteure, dans l’introspection à tout le moins, puisque toutes deux sont écrivaines, enfin, je ne sais pas. Une autre histoire tout en finesse. « "Comme c'est étrange : petite, je prêtais aux adultes je ne sais quelle science infuse, et adulte, dès que la nuit tombe, j'en viens à douter parfois de mon propre chemin !" Et de rire, sans plus de façons et fort aimablement, soucieuse de rassurer son fils, tournant le dos du même coup aux autres vanités ! »