En attendant que le vent tourne
de Blaise Guinin

critiqué par Shelton, le 16 janvier 2011
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Du très bon !
La bande dessinée, comme la littérature en générale, est souvent difficile à ranger dans des petites boites. Quand on attrape « En attendant que le vent tourne », on a l’impression que l’on a en main un ouvrage de jeunes, pour les jeunes et racontant une vie de jeunes… Oui, un peu comme on a rangé rapidement certains livres de souvenirs dans les ouvrages jeunesse… Je me souviens des souvenirs de Marcel Pagnol que l’on m’a fait lire trop tôt, c’est à dire quand j’étais incapable d’en saisir les subtilités…

Oui, Blaise Guinin nous raconte bien, en bande dessinée, une histoire de jeunesse, sans que l’on ne sache d’ailleurs, et ce n’est pas le plus important, si elle est véridique ou pas. Trois jeunes garçons, en vacances, qui jouent ensemble et qui décident de construire une cabane dans un arbre. D’autant plus facile à imaginer que nous en avons tous construit ou presque…

Un autre groupe de jeunes, deux garçons et une fille. Les deux garçons sont habillés de la même façon avec une sorte de maillot de football. Ils sont rustres, méchants et bêtes… D’autant plus facile à imaginer si on n’aime pas le foot et si on part du principe que c’est pas normal à cet âge d’être accompagné d’une fille… enfin, je crois me souvenir que cela devait ressembler à cela quand je construisais des cabanes dans le champ qui était attenant à mon jardin quand j’avais une dizaine d’années…

Pour le reste, il peut y avoir une lecture jeunesse avec des disputes entre les deux groupes, au sein de chaque groupe et avec, bien sûr, la destruction de la fameuse cabane… Il y aura, aussi, les parents qui s’en mêleront mais là encore je ne crois pas que cela puisse vous surprendre tant le cas est connu et vécu.

Mais il peut exister une autre lecture, celle qui tenterait de nous montrer, que dis-je, nous prouver, que les aventures de ces enfants sont annonciatrices des comportements des adultes. Alors, là, tout change : chaque amitié, chaque dispute, chaque amour naissant, chaque haine, chaque vengeance et chaque incompréhension vient nous expliquer nos excès, nos erreurs, nos bêtises…

Quand Lucie s’exclame : « T’façon, tu comprends jamais rien ! Crétin ! », il se pourrait bien qu’elle parle à chacun d’entre nous, à tous ceux qui n’entendent pas les autres, qui ne les regardent pas, qui ne les comprennent pas et qui ne savent pas, du coup, les aimer ! Oui, et jeunesse a beau se passer, nous ne comprenons pas toujours beaucoup plus…

J’ai trouvé ce livre d’une qualité étonnante, d’une finesse peu courante pour un livre de jeune auteur, d’une humanité enrichissante. La narration graphique est jeune et efficace, tout simplement. Pour un peu, on croirait presque que nous sommes là en présence d’un auteur confirmé, en pleine possession de son art… Vous pourrez retrouver l’auteur sur son blog : http://blaise-guinin.over-blog.com.

Voilà encore une belle découverte qui rassure fondamentalement sur l’avenir de la bande dessinée. Oui, il existe encore des auteurs pour nous raconter de bien belles histoires, nous faire rêver, réfléchir et nous transformer…
Sympathique 6 étoiles

Cette petite bande dessinée sur l'enfance est assez touchante car elle doit parler au plus grand nombre. On y voit les jeux qui font rêver les enfants ( construire une cabane ), les rivalités entre jeunes, la violence souvent incontrôlée car l'on ne mesure pas ce qu'est le mal, les amours naissantes ...

Il est vrai que cette bande dessinée a des allures qui rappellent le célèbre roman de Louis Pergaud avec ces règlements de compte. Ce qui m'a semblé le plus intéressant relève du domaine émotionnel. On sent parfois cette violence sourdre dans les enfants, on observe des réactions très vives et démesurées qui pourraient entraîner des conséquences graves. Ce point est très bien analysé et l'on se souvient comment une frustration peut parfois générer des actions répréhensibles quand elles sont spontanées, à cet âge ...

Les dessins sont agréables, les visages quelque peu naïfs, le texte bien écrit. L'univers n'est pas tendre, reflétant assez bien certaines attitudes enfantines. Il s'en faut peu de basculer en plein drame. Quelques pointes d'humour essaiment la bande dessinée.

Pucksimberg - Toulon - 44 ans - 26 août 2014


L’âge des bêtises 6 étoiles

J’ai bien aimé l’aspect visuel, une sorte de fausse bédé pour enfants avec une bande de gamins caricaturaux dans des décors colorés et surdimensionnés. Le début de l’histoire présageait un bon conte noir où l’exploration de certains traits sombres de la nature humaine allait nous surprendre. Malheureusement, le récit se lance dans plusieurs directions et en même temps perd son identité.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 24 août 2014


Juste une petite brise 6 étoiles

Si cette petite fable un peu cruelle recèle assurément plein de charme, je ne peux pas dire qu’elle m’ait laissé une impression indélébile. Le dessin et la mise en couleur sont plutôt agréables à regarder, les personnages sont dans le style « Titeuf » en moins rond. L’histoire quant à elle n’a rien de particulièrement original, sorte de Guerre des boutons revisitée : deux villages, deux groupes d’enfants (moins nombreux, certes) s’affrontant parfois assez durement, il n’y a certes pas de sang, mais on n’est pas non plus chez les Bisounours.

Cette histoire en apparence enfantine parle de sujets très adultes, notamment cette face destructrice qui se révèle parfois en chacun de nous, convaincus que nous sommes d’être du « bon » côté. Y sont exposés certains préceptes humanistes dont devraient s’inspirer bien des adultes, notamment sur la vengeance (« quoi qu’ait fait une personne, il est difficile de juger si elle mérite la mort ou pas ») et le mensonge… On aura également droit à une amourette entre Xavier et Lucie, le gamin hésitant à déclarer sa flamme à la fillette, un peu honteux de l’avoir battu quelque temps auparavant.

Ce qui m’a en fait chagriné est cette impression d’improvisation, comme si les auteurs avaient par moment hésité sur la direction à prendre et, pour paraphraser le titre, attendaient en quelque sorte le sens du vent pour construire leur histoire. Du coup, on saisit mal l’essence du contenu, quelque peu brouillé par trop de messages. D’ailleurs, comme pour entériner cette impression, la fin en queue de poisson laisse un petit goût d’inachevé… Mignon et pas con, mais sans plus pour moi.

Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 9 juillet 2014


Fade 5 étoiles

« Il ne restait plus qu’à attendre l’ennemi, ou le cas échéant, s’en créer un... Mais la nature est belliqueuse, et je le sais à présent, l’ennemi n’allait pas tarder à arriver. »

Les vacances d’été de trois jeunes garçons, un récit d’amitié et de chicane, d’amour et haine, de construction et de destruction.

Les couleurs douillettes et le charme innocent de la bande dessinée cachent des choses plus sérieuses, mais comme lecture ce n’est ni un coup de poing, ni un coup de coeur... Mais tant mieux si d’autres ont aimé.

Nance - - - ans - 13 juin 2014


La guerre des boutons 9 étoiles

Xavier, Pierrot et Florentin sont trois enfants en vacances.
Ils se promènent et jouent dans la forêt.
Un jour, ils décident de construire une cabane.
Malheureusement, ils la retrouvent complètement détruite.
Les trois amis déclarent alors la guerre à un autre groupe d'enfants : les méchants jumeaux et Lucie.
Ce fait banal va déclencher une avalanche de mauvaises décisions aux lourdes conséquences.
Bizarrement, cette ambiance enfantine nous pousse à des réflexions adultes.
Cette bd me rappelle "La Guerre des Boutons" et "Le Petit Nicolas".
Les dessins aux couleurs douces sont agréables et créent une atmosphère faussement naïve.
A découvrir!

Koudoux - SART - 60 ans - 19 décembre 2013