La femme feuille
de Charles Hervé-Gruyer

critiqué par Elya, le 15 janvier 2011
(Savoie - 34 ans)


La note:  étoiles
Le pouvoir de la simplicité
J'ai été attirée par la couverture de ce roman, ces sortes d'ombres chinoises au coucher du soleil, qui me semblaient représenter des femmes africaines. A la lecture du résumé, j'ai appris qu'il s'agissait en fait d'une tribu amazonienne. Peu importe, ce voyage initiatique romancé m'attirait, alors je me lance.

On découvre dans les premières pages une jeune maman d'une vingtaine d'années, très isolée dans l'immensité de la capitale française. Elle est en fait de retour depuis quelque temps d'un voyage ou plutôt d'une immersion totale en Amazonie. Nous découvrirons donc en parallèle deux histoires : celle de la jeune fille de 18 ans qui par la force du hasard, de la chance et de la volonté s'est retrouvée à partager le quotidien d'une tribu, et celle de ce qu'elle devient de retour en France, bouleversée par ce qu'elle a vécu plus jeune.
Le début du livre m'a fait sourire : des dialogues bien creux, une histoire pleine de banalités (l'adolescente en conflit avec ses parents, qui découvre ce que c'est de sortir avec un garçon, qui a soif d'aventures le papa protecteur, les parents cools qui vont en boite, la petite soeur jalouse...). Et puis finalement je me suis prise au jeu et j'ai vraiment été emballée par l'histoire, en laissant de côté certains aspects trop attendus. Si les réflexions sur cette période de la vie, sur notre société matérialiste, ne sont pas vraiment abouties, elles laissent pourtant le lecteur songeur. L'écriture n'a rien d'exceptionnel mais pourtant le récit est parfois vraiment très fort et arrive à nous faire visualiser certaines scènes, certaines détresses psychiques.

Une lecture que je recommande aux lecteurs avides de découvertes sur une vie totalement différente de celle que nous connaissons en occident. Un roman qui ravira encore plus les 15-20 ans je pense.