Dans la ville d'or et d'argent
de Kenizé Mourad

critiqué par Idelette, le 14 janvier 2011
( - 61 ans)


La note:  étoiles
L'Inde et les révoltes contre la colonisation anglaise au milieu du XIXe
1856, le roi d'Awadh (futur Uttar Pradesh) est faible, humilié par les anglais qui l'utilise comme fantoche, plus enclin à la poésie qu'aux intrigues pour asseoir son autorité et sa domination sur ses terres. Pour éviter l'annexion pure et simple, le roi décide d'aller voir la reine Victoria (mais restera à Calcutta) pendant qu'à Lucknow, la révolte s'organise autour d'Hazrat Mahal, la 4e épouse contre l'occupant et la Compagnie anglaise des Indes orientales.

Sur cette trame historique, vraie, Kenizé Mourad a écrit un roman sans retrouver la magie "de la part de la princesse morte" et c'est bien dommage... C'est long, manichéen parfois, même si certains anglais appréciaient et connaissaient à leur juste valeur la culture indienne, bien minoritaires face à d'autres cupides, incultes et méprisants. L'auteur porte un regard moderne sur une époque où la vie, la mort, la guerre étaient considérées bien différemment et oublie, à mon goût le roman pour l'histoire et la psychologie moderne. La destruction, voire l'anéantissement de Lucknow, de ses palais et plus encore de ses habitants et de leurs révoltes aurait mérité mieux, au moins d'être remis dans la perspective historique.

L'auteur a peut-être voulu trop en faire ? D'habitude, j'essaie de n'être que positive sur ce site, là j'ai du mal, j'ai été déçue.
Un récit plat et long 6 étoiles

En 1856, Wajid Ali Shah règne sur le royaume d’Awadh. Jusqu’ici, les Anglais l’ont laissé à la tête de cet état parce qu’ils jugeaient inoffensif ce souverain qui préfère les plaisirs à la politique et qu’ils dominaient la situation. Or, voici que la Compagnie des Indes décide de passer outre les accords et d’annexer cet état, comme elle l’a fait pour bon nombre d’autres états avant celui-ci. Wajid Ali Shah ne voit qu’une solution : en appeler à la reine Victoria et il part pour l’Angleterre. Il est arrêté avant même avoir pu s’embarquer en mer et emprisonné. Sa quatrième femme, Hazrat Mahal, en tant que mère d’un prince héritier, prend en main la régence et organise la défense de son peuple avec l’aide des ministres et chefs militaires. La guerre va durer plus de trois ans, où personne ne sera épargné, où les massacres vont se succéder et les morts s’empiler et où les plus beaux palais et monuments indiens seront détruits. Hélas, la bravoure des Indiens – même s’ils sont beaucoup plus nombreux - ne fera pas le poids face à l’artillerie et l’équipement militaire anglais…
L’impression qui reste après la lecture de ce livre, c’est ‘quel gâchis’ ! L’auteur exprime bien la morgue des Anglais, leur sentiment de supériorité, même si elle décrit les actes d’atrocités commis par les deux camps. Mais cette suite ininterrompue de batailles est assez indigeste et le livre m’a paru interminable. Sans compter le grand nombre de personnages indiens dans lequel on se perd.

Pascale Ew. - - 56 ans - 12 avril 2011