La brûlure du chocolat
de Barbara Abel

critiqué par Ddh, le 10 janvier 2011
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
Onctueux comme un chocolat chaud, mais brûlant de suspense
Un chocolat qui brûle ? Non, c’est âcre, écœurant… Ici, ce roman fond dans la bouche et exhale des saveurs qui comblent notre mental. Et pourtant, le titre a du sens dans le déroulement du suspense… et le tout s’éclaire et s’assombrit comme une éclaircie entre deux moments d’orage.
L’héroïne, Zoé Letellier, est un écrivain de talent qui connaît un succès fulgurant et universellement reconnu mais qui se retrouve subitement amnésique suite à un choc émotionnel particulièrement spectaculaire. Elle ne se rappelle rien, pas même son nom. Pour retrouver la mémoire ? Ses proches doivent reconstituer son passé. Mais quel passé… Et les révélations qu’elle reçoit, sont-elles sincères et complètes ? Que veut-on lui cacher ? Pourquoi est-ce plus dur de vivre au présent avec la connaissance de son passé que de se reconstruire une vie nouvelle sans la contrainte de la mémoire ? Au plus pressé, c’est de retrouver le manuscrit qu’elle avait promis à son éditeur le jour de l’accident ; aussi de terminer les préparatifs de son mariage à J-5 alors qu’elle ne reconnaît pas son fiancé, voire l’existence d’un hypothétique amant. Peut-elle faire crédit de ce que présentent son frère jumeau (?), sa sœur aînée, ses parents ? L’objectif lancinant : retrouver la mémoire coûte que coûte… mais à quel prix ?
Ce roman tient le lecteur en haleine de bout en bout, d’une révélation à la suivante.
L’écriture de Barbara Abel est souple et imagée, claire et agréable à suivre, avec un niveau de langue familier qui cadre bien avec ce drame où une place prépondérante est réservée à la cellule familiale, mais quelle famille ! Le caractère de chaque personnage est bien typé et l’ensemble baigne dans une réalité surréaliste !