Les Royaumes des elfes
de Sylvia Townsend Warner

critiqué par CC.RIDER, le 9 janvier 2011
( - 65 ans)


La note:  étoiles
Petites histoires de fées
Ces royaumes ne pratiquent pas la loi salique comme partout à cette époque. Tout au contraire, chez les fées, ce sont les femmes qui dirigent et les hommes qui obéissent. On y découvre la Reine Aigle qui considère la vie comme une occasion de réaliser l'impossible et qui passe son temps à lancer des défis à la moitié masculine de la population : grimper dans les arbres pour aller décrocher des bagues sur la plus haute branche ou dénicher pour elle des gentianes blanches dans la forêt. La reine Pehlevi volète comme une phalène alors que la noblesse trouve du plus grand chic de ne pas faire usage de ses ailes... La reine Coventina a les mains trop rouges alors que la reine Mélior trouve amusant de doter sa cour de deux jeunes eunuques. Ceux-ci, après avoir été placés au service de l'astrologue, finissent par remplacer avantageusement les coqs de combat, morts au champ d'honneur. Serafica, la reine-naine des Trolls de Blokula, petit royaume au nord de la Suède, prend pour favori, Lord Aquilon, ambassadeur de Brocéliande et ex-loup-garou...
En tout seize petites histoires d'elfes et de fées, sortes de nouvelles sans grand lien les unes avec les autres quoique faisant intervenir souvent les mêmes personnages. Nous sommes en pleine fantaisie (fantasy ?) avec tous les poncifs du genre. Dommage que ces histoires soient si descriptives et que leurs intrigues soient si minces et si peu surprenantes. Il faut dire que ces textes, datant de 1977 et réédités récemment sont l'oeuvre d'une musicienne, musicologue et poétesse, dont le féminisme transparait de tous côtés, ce qui finit par agacer puis par lasser. Sans doute faut-il être fan de ce genre et sensible à un style fleuri et poétique pour apprécier véritablement.