Même le silence a une fin
de Ingrid Betancourt

critiqué par Sherlock, le 8 janvier 2011
(Bruxelles - 58 ans)


La note:  étoiles
Un monument du genre "roman carcéral"
Ce livre imposant se lit de plus en plus vite, tant il est structuré comme un récit dramatique. Il commence par le récit de l'une des nombreuses tentatives d'évasion d'Ingrid, afin de nous mettre "dans l'action". Il se poursuit ensuite de façon plus chronologique, depuis les conditions de la capture d'Ingrid et son équipe, jusqu'au coup de théâtre final (du moins en se mettant à sa place, mais on y parvient si bien qu'on est haletant pour elle, alors que l'on connait tous la fin!). L'auteur décrit de façon chirurgicale ses conditions de détention, et la psychologie des personnages qui l'entourent, prisonniers comme elle ou geôliers. L'on est abasourdi d'apprendre que parfois, les relations sont encore plus mauvaises avec certains co-détenus qu'avec les militaires. La façon hyper-réaliste dont Ingrid dépeint la dégradation des valeurs, l'abolition des principes, au nom de quelque avantage, pousse le lecteur jusqu'au bord de la nausée. Une phrase me trotte dans la tête "nous n'étions plus des humains, nous étions des cancrelats". L'auteur ne s'épargne pas dans son analyse de caractères. Elle fut souvent décrite dans la presse comme prétentieuse, arrogante, ingrate, etc. Ces traits transpercent dans la description qu'elle fait d'elle-même et de son comportement vis-à-vis des autres. Elle n'est pas dupe. Mais au final, c'est probablement elle qui se tient au mieux à des principes que l'on peut appeler moraux, alors que tous les autres ou presque les abandonnent les uns après les autres. Alors que sa compagne, au fil des années, finit par avoir un enfant avec un militaire des FARC, après 5 ans de réclusion, Ingrid a encore le "jus" pour gifler un geôlier qui a envers elle une attitude incorrecte. Comment a-t-elle fait ? Comment a-t-elle osé? A chacune de des évasions, chacune de ses bravades, ses conditions de rétention (et celles de ses comparses) vont se dégrader. Alors qu'en 2002, elle était détenue "libre", et installée dans une sorte de chalet, elle finira les deux dernières années, jusqu'au dénouement en 2008, attachée par une chaîne au cou, à un arbre. On peut aimer ou pas Ingrid Betancourt, on peut apprécier diversement ses interventions, mais personne ne peut rester insensible devant ce qu'elle a été obligée de subir. La façon dont elle a lutté, intérieurement, surmontant les pires abjections, gardant espoir dans les situations les plus désespérées, est une leçon pour chacun d'entre nous.
Ce témoignage bouleversant fera sans nul doute date, dans le genre carcéral, au côté du "Journal d'Anne Frank" notamment.
Comment voler 6 ans d'une vie... 8 étoiles

Passionnant et effrayant récit d'une captive des FARC pendant six années. Difficile de lâcher ce livre tellement il est prenant. Nous "voyageons" avec Ingrid Betancourt et découvrons tous ses états d'âme, ses espoirs et ses désillusions.
De camps en camps, dans une sordide promiscuité faite d'humiliations, elle résistera à cet enfer jusqu'à sa libération.
Formidable leçon de courage, de ténacité, pour continuer à avancer coûte que coûte. Nos petits tracas quotidiens semblent bien dérisoires face à cette terrible épreuve.

PPG - Strasbourg - 48 ans - 18 septembre 2013


L'enfer de l'enfermement 10 étoiles

Ingrid Betancourt raconte ses six ans de détention comme otage des FARC en Colombie. Ce récit est impressionnant entre autres par tous les détails qu’elle explique et qui sont restés gravés en elle. Elle met l’accent sur les relations interpersonnelles, que ce soit avec les geôliers (elle a été sous la coupe de nombreux gardes et chefs différents) ou avec les otages entre eux. La nature humaine s’en trouve disséquée ; on se croirait dans un koh-Lanta géant : les gardiens font tout pour diviser les prisonniers et à cause de la forte personnalité d’Ingrid et de ses multiples tentatives d’évasion, ils s’acharnent à lui imposer toutes les vexations et privations possibles. Dans ces conditions et à cause de la promiscuité et de la sujétion, les hommes deviennent souvent des loups les uns pour les autres, mais quelques amitiés naissent également. Ingrid passe par tous les stades du découragement, de la dépression, mais elle découvre la foi qui la soutient et elle s’accroche à la voix de sa maman qui lui parvient par le biais de la radio, son oxygène. Elle a dû affronter un nombre incalculable d’insectes tropicaux, tous plus dangereux les uns que les autres, a été atteinte de toutes sortes de maladies et blessures. Même son compagnon de détention, Lucho a survécu à son diabète malgré l’absence totale de traitement. Cela fait réfléchir sur la nature humaine et ses ressources…
Ce livre est très bien écrit et ne se lâche pas une seconde avant la fin, même si elle est connue.

Pascale Ew. - - 57 ans - 7 août 2013


Etre otage par les FARC 8 étoiles

J'ai aimé l'écriture de ce livre, j'avais l'impression d'avoir un thriller dans les mains, on veut toujours aller plus loin, difficile de le lâcher. Après toutes ces années auprès des Farc dans cette jungle Ingrid a eu beaucoup de courage et toujours espoir. Bravo.

Marie33 - Le Médoc - 58 ans - 27 mars 2012


Histoire passionnante 10 étoiles

Quand j'ai vu ce livre sur l'étagère à la biblio, j'ai lu le résumé et tout de suite je me suis dit il faut que je lise ce livre. Malgré l'épaisseur du livre aussitôt que j'ai ouvert ce livre, j'ai pas pu le lâcher. Il est bien écrit et l'histoire de cette femme m'a touché.
Elle a un courage et un espoir de vivre qui m'ont ébloui. Un roman
qui vient nous chercher. Je ne sais pas si j'aurais pu survivre dans cette jungle prisonnier d'un groupe de terroristes pendant 6 ans et demi ouf! Mon estime pour cette femme et les autres prisonniers qui à cause de leur idéal et leur fonction politique se font enlever . Chère Madame Bétancourt vous avez toute mon admiration et je vous souhaite beaucoup de bonheur.

Mon coup de coeur 2011 un livre à lire !

Leliseur - - 68 ans - 27 mars 2011