Anissa Corto
de Yann Moix

critiqué par G6.jc, le 27 mars 2002
(saint amand les eaux - 44 ans)


La note:  étoiles
prison virtuelle
Cher Yann Moix,

Lundi 05 mars 2001 à environ 12h, Anissa Coto fut mienne. Je commençai la lecture dans l'après-midi mais du m'interrompre à de nombreuses reprises à cause du brouhaha incessant de la salle dans laquelle je me trouvais. Je repris donc ma lecture chez moi vers 20h pour ne plus en décrocher jusque 05h15 le lendemain matin et la recommençai de suite non sans avoir auparavant épanché mes impressions sur le papier.
Les premières sensations à l'achèvement de la première lecture furent étranges et presque indescriptibles, il se mélait trop de ressentis différents pour réussir à les isoler parfaitement individuellement. Je fût donc dans l'incapacité immédiate de mettre des mots sur mes émotions. Je fus aussi incapable d'affirmer si j'aimais ce livre, pourtant je le recommençais déjà. Parfois je me fondais totalement dans les flots de mots à presque m'y noyer complètement ( réaction peut-être due à l'heure tardive ).
De plus, le personnage principal inspire une quantité énorme d'émotions contradictoires : amour, haine, admiration, désespoir, pitié...
Admiration d'un personnage et admiration d'une écriture qui bien que parfois complexe se révèle d'une grande poésie.
Ma première impression reste donc mitigée ne sachant dire si le tout me plaît tout en étant convaincue que le fond et la forme me contente. ( Le tout ne serait donc pas égal à la somme des parties qui le constitue ? Il ne serait pas égal à la somme du fond et de la forme ? ) Le fond me plaît, j'en suis sûre, mais la forme me fascine ce qui est encore plus important : il y a tant de plaisirs littéraires à cette lecture. Un nombre impressionnant de détails, points de vue et références... Où Yann Moix va-t-il chercher son inspiration, est-il fou?
La critique de la société, des "grandes entreprises de mondialisations" telle Disney est convaincante et nous dégoute de ce monde trop parfait, trop clinquant, trop artificiel et trop idéalisé.
Cette lecture maintenant achevée, je me sens vide et j'ai besoin de relire Anissa Corto parce que cette oeuvre me plonge dans un sentiment de plénitude totale.
Merci Yann moix, tu as fait de moi la prisonnière d'un livre, j'avais déjà été prisonnière d'un amour non partagé, mais là je m'excuse, mais tu n'as plus besoin "de saluer tes maîtres, les grands, les morts debout sur ton escabeau", je crois que créer ce genre d'émotions chez quelqu'un prouve que tu te isses à leur hauteur.
Pour la deuxième lecture, je pris plus de temps, je voulais la savourer, la déguster. Le personnage principal engouffré dans sa peau de Donald Duck, me fait penser aux paroles d'une chanson que j'aime de Nine Inch Nails : "Need you, Dream you, Find you, Taste you, Fuck you, Use you, Scar you, Break you. Lose me ! Hate me ! Smash me ! Erase me ! Kill me ! Kill me !"
Les sentiments dégagés par cette oeuvre sont réellement étranges, inqualifiables. Généralement les impressions laissées par une oeuvre, qu'elle soit pictographique, littéraire, cinématographique, musicale, sont éphémères et éprouvées essentiellement face à cette oeuvre, mais ici Yann Moix, tu réussis à faire perdurer la trace de ton livre dans le temps, jusqu'à un désir pathologique de le relire encore et encore!
Aujourd'hui, si je ne lis pas Anissa Corto, je me sens vide, comme lorsque je n'écoute pas NIN, Numan et Bowie dans ma journée. En fait les sentiments ressentis lors de la lecture d'Anissa Corto sont de l'ordre de ceux ressentis à l'écoute du "Outside" de Bowie, entre la manie et la dépression, pas assez patologique pour être pathologique, pas assez normal pour être considéré comme normal ( encore la norme ! ) Maniaco-dépressif ? Oui mais les deux à la fois, pas de manière cyclique. c'est vraiment un état à la "Outside" de Bowie. Trop étrange pour être décrit avec des mots normaux ( encore ! ) ou anormaux ( no comment ! )
Ma seconde lecture terminée je te remercie Yann Moix de l'évolution que tu vas permettre au niveau de mon écriture et déjà je débute une troisième lecture...



Amitié Jessie.
ANISSA CORTO 10 étoiles

Terriblement planant et tellement proche de la réalité à la fois !
Je suis sous le charme de Yann Moix, qui, de par ses interventions dans diverses émissions télévisées, m'avait déjà fait une très forte impression...
Mais là ! Là je suis scotchée, bluffée, charmée, déroutée....
Son style est un vrai régal, ses pensées sont si proches des miennes que je me suis demandée à maintes reprises s'il n'était pas venu en piocher quelques unes dans ma pauvre petite tête, mais en les ressortant d'une façon si merveilleuse !
Plus je progressais dans la lecture d'Anissa Corto, plus je me disais que cet auteur était un vrai génie, je ne savais plus si j'avais envie de le dévorer pour me délecter de toutes ces pensées, ou si j'allais prolonger ce plaisir en me rationnant à quelques pages par jour.
Il ne me reste plus qu'un chapitre, je n'ai pas envie de le quitter, ce Donald Duck si déroutant, ou alors ce sera pour le retrouver aussitôt dans une nouvelle lecture.
Merci donc à Yann Moix pour ... je ne sais pas, pour toutes ces sensations, ces reflexions, ce plaisir que procurent ces pages !

Lydie - - 52 ans - 6 décembre 2004


maintenant, se jeter sur Podium 8 étoiles

Avant de lire Podium de Yann Moix, j'avais lu ton excellente critiquesur Anissa Corto. Je vais acheter le livre. A présent, prends ton courage à deux mains et essayes Podium. D'un tout autre genre. Peut-être ma critique t'incitera-t-elle à découvrir une autre facette de ton auteur préféré. Ce que je t'écris est valable pour tout le monde !

Macréon - la hulpe - 90 ans - 3 avril 2003