La véritable histoire du soldat inconnu suivi de La bascule à Charlot
de Jacques Tardi

critiqué par Nothingman, le 5 janvier 2011
(Marche-en- Famenne - 44 ans)


La note:  étoiles
Deux récits kafkaïens
Les éditions Futuropolis rééditent ici deux des œuvres phares, datant des années 70, du dessinateur Tardi. Un dessinateur qui en est encore à ses débuts, et, il le dit lui-même dans un préambule, un dessinateur qui fait encore quelques erreurs. Toutefois ce document est indispensable pour les fans car le dessinateur y dessine des monstres, des éléments qui viendront plus tard peupler diverses de ses aventures comme Adèle Blanc-Sec par exemple.
La première histoire intitulée « La véritable histoire du soldat inconnu » nous plonge dans le cauchemar absolu d’un soldat qui va mourir dans les tranchées. Il s’agira du futur soldat inconnu, qui selon Tardi, se révèle être un écrivain de quatre sous en proie à des problèmes avec ses éditeurs. Cette histoire est la description d’un cauchemar surréaliste, parfois incompréhensible. L’auteur se retrouve hanté par les monstres ou héros de ses différentes créations. C’est assez kafkaïen et toujours étrange.
La deuxième histoire, intitulée « La bascule à Charlot », est un pamphlet contre la peine de mort. « La bascule à Charlot » est en fait le surnom donné à la guillotine, moyen inventé pour donner la mort sans se salir les mains. On y suit un certain Choumacher, qui revient complètement désorienté des tranchées. L’histoire est sensiblement semblable à la première. Le héros fait alors des rencontres absolument folles, improbables et devient meurtrier par erreur. Comme dans un vilain cauchemar insensé.
On retrouve déjà, dans ces deux histoires, le dessin de Tardi. Ce noir et blanc qui renforce la noirceur de ces histoires. Cette réédition, par ailleurs un bel objet, conviendra cependant mieux à ceux qui ont déjà lu beaucoup de Tardi et affectionnent son univers. Je ne conseille pas d’entrer dans le monde de Tardi par cette BD qui, quoiqu’excellente, n’en est pas moins déconcertante.