Murena, Tome 8 : Revanche des Cendres
de Jean Dufaux (Scénario), Philippe Delaby (Dessin)

critiqué par Hexagone, le 4 janvier 2011
( - 53 ans)


La note:  étoiles
bof, Bof, Bof !
Murena est une série phare de la bédé contemporaine. Les illustrations sont sublimes, les couleurs itou et le scénario est suffisamment riche pour offrir de multiples rebondissements et intérêts. Seulement voilà, depuis deux tomes l'essoufflement guette les auteurs qui ne trouvent pas la parade. Les planches de ce huitième tome sont toujours aussi belles, mais l'histoire patine. Il ne se passe rien de vraiment passionnant. De courtes tranches de vies, je devrais dire de mort, ponctuent le tome qui relate l'incendie de Rome. N'est ce pas inhérent à toute série que de s'essouffler ? Les auteurs parviendront-ils à retrouver l'inspiration ? C'est tout le mal que je leur souhaite. Ils feraient fi de mes conseils, car Murena est lancée et assurée de son succès, comme 13 et Largo. Dommage. J'attends néanmoins le prochain opus pour vérifier qu'il ne s'agissait que d'un mauvais passage, un trou d'air sans conséquences.
Rome’s burning ! 10 étoiles

Décidément, Hexagone a la dent bien dure avec les auteurs et la série. Pour ma part, je n’ai pas trouvé que le rythme faiblissait, d’autant qu’il s’agit tout de même de l’épisode relatant le Grand incendie de Rome. Et si « relâchement de la tension » il y a, c’est davantage parce que toute cette tension accumulée depuis le début de la série finit par exploser avec ce déluge de feu ravageant la cité éternelle… Et de l’action il y en a ! Les auteurs nous donnent à voir des scènes impressionnantes... La tour infernale avant l’heure !…

Pour le reste, on retrouve Lucius, rongé par la haine (« je suis devenu un monstre… et j’aime ça ! »), involontairement à l’origine de l’incendie dévastateur. Accomplira-t-il son ultime vengeance dans les ruines encore fumantes de Rome, lorsqu’il apercevra par hasard Néron secourant une femme blessée ? L’épisode se termine sur une nouvelle machination politique. Le despote, accusé par une frange de la population d’être responsable de l’incendie, va devoir signer un acte désignant les Chrétiens (encore une secte à l’époque !) comme victimes expiatoires…

En conclusion, il ne faut pas passer à côté de ce chef d’œuvre (au moins pour les huit premiers tomes), tant pour ses qualités artistiques qu’historiques. J’en ressors moi-même avec l’envie de me documenter plus sérieusement sur cette Rome antique qui n’en finit pas de nous fasciner et nous interroger, nous, humains de ce début de XXIème, pressentant confusément l’imminence du Grand incendie planétaire.

Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 5 octobre 2013