Le livre des secrets : La vie cachée d'Esperanza Gorst
de Michael Cox

critiqué par Miss teigne, le 23 décembre 2010
( - 43 ans)


La note:  étoiles
Journal d'une gouvernante
1875. La jeune Esperanza Gorst a quitté Paris pour l’Angleterre où elle exerce la fonction de femme de chambre auprès de la baronne Emily Tansor. Elle a été chargée par Madame de l’Orme, dont elle est la fille adoptive, de gagner l’amitié et la confiance de la capricieuse aristocrate. La belle baronne cacherait un lourd secret qui lui vaut des nuits peuplées de cauchemars. Esperanza joue les espionnes et doit consigner dans son journal tous les faits et gestes de la maisonnée dans le but de faire la lumière sur des meurtres perpétrés quelques années plus tôt et qui sont restés non élucidés jusque-là. La baronne et Esperanza doivent alors faire preuve de finesse, l’une pour faire éclater la vérité, l’autre pour la dissimuler.

Quel plaisir à la lecture de ce roman policier se déroulant à l’époque victorienne et doté d’une traduction remarquable, si ce n’est sa dualité (deux traducteurs) qui passe relativement inaperçue (sauf sur la fin). Suite notoire de « la Nuit de l’infamie », ce roman peut tout à fait se lire indépendamment du premier.

Voilà un ouvrage qui met en scène deux héroïnes pleines de subtilité ainsi qu'un manoir et ses habitants sur lesquels plane une aura énigmatique. Le Livre des secrets : La vie cachée d’Esperanza Gorst, n’a que peu de points communs avec le Journal d’une femme de chambre d’Octave Mirbeau, il appelle néanmoins la même réflexion : « Si infâmes que soient les canailles, elles ne le sont jamais autant que les honnêtes gens ». Mais plus qu’un livre qui blâme les mœurs de la haute société anglaise, il s’agit surtout d’un roman plein de mystères et de bulles de gomme qui éclateront au fur et à mesure de votre lecture. Lisez par-dessus l’épaule de l’héroïne et découvrez avec elle le fin mot de l’histoire…
Mais qui est donc Esperanza Gorst? 7 étoiles

Nous sommes en 1875 en Angleterre. Esperanza Gorst vient d'être choisie pour être la femme de chambre de Milady, Emily Carteret Zaluski Duport riche veuve et héritière du domaine d'Evenwood.

Mais Esperanza n'est pas là par hasard. Elle est là pour servir le Grand Dessein. Quel est-il? Elle l'ignore au début.
Habitant Paris chez sa tutrice Madame de L'Orme, orpheline de père et de mère, quand celle-ci lui demande d'accomplir cette tâche, du haut de ses 18 ans, elle l'accepte avec beaucoup de résignation et d'humilité malgré son rang ou pour le moins sa grande instruction.
Le Grand Dessein lui sera peu à peu dévoilé, Esperanza sera alors l'amie et l'ennemie de sa maîtresse qui l'a pourtant promue au rang de dame de compagnie. Côtoyer les deux fils de la baronne, Randolph et Perseus, qui ne lui sont pas indifférents, complique la vie d'Esperanza dans cet étrange et vaste domaine.
Elle se retrouvera confrontée à des événements vieux de plus de 20 ans, enquêtant pour son propre compte, entourée de dangers mais aussi de quelques cadavres.

Je me suis retrouvée dans l'ambiance d'Agnès Grey. Ce romantisme dans les relations, cette soumission des jeunes femmes; M. Cox a su parfaitement recréer l'ambiance de ce siècle tout en écrivant un roman, qui, sans pouvoir le qualifier de policier, nous tient gentiment en haleine pendant 580 pages. Sans oublier une écriture concordante, agréable, au vocabulaire confortant l'impression de lire un roman d'époque sans "épithète malsonnante".
Je confirme ce que dit la quatrième de couverture, à savoir que ce livre qui suit  "La nuit de l'infamie", (ce que j'ignorais), se lit seul sans aucun problème.

Marvic - Normandie - 66 ans - 16 août 2013