La couleur du temps
de Jacques Bullot

critiqué par CC.RIDER, le 8 décembre 2010
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Dix nouvelles policières très noires
Une femme fait le rêve cauchemardesque de se retrouver prisonnière à l'intérieur même de la zone irradiée de Tchernobyl. Un promeneur est retrouvé mort en bordure d'un champ, sans doute assassiné pour avoir été un témoin gênant. A Paris, des gendarmes embarquent une famille pour l'emmener au Vel' d'Hiv' sans qu'un seul voisin réagisse. Pour avoir tenté d'exercer un chantage en voulant ressortir une ancienne erreur judiciaire, une infirmière trouve la mort. Un voleur de chien se retrouve puni par où il a péché. Sur Insomnie FM, l'animatrice Sapho fait vivre leurs plus torrides fantasmes aux hommes solitaires juste avant que ne se déchaîne l'horreur. Une femme se venge de deux routiers ignobles. Un commissaire ripoux, spécialiste du rachat d'hôtels et de restaurants à vil prix, se retrouve avec une opération d'intimidation ratée sur les bras. Pour marquer l'arrivée de l'an 2000, un meurtre en direct sur le plateau d'une émission trash.
Au total, dix nouvelles très noires, bien aux couleurs de notre sombre époque. La plupart du temps policières, mais également politiques (Sur les bords du Dniepr), historiques (Service spécial) ou sociales (108,2 Insomnie FM). Dans l'ensemble, une écriture d'une excellente facture pour un ensemble assez hétéroclite même si le crime lui sert généralement de ligne rouge. Bullot se révèle bien plus passionnant dans le social que dans l'historique ou le politique. Trois nouvelles très supérieures aux autres justifient la lecture de ce recueil (Le Tordu pour sa charge satirique puissante contre les dérives de la télé, Insomnie FM contre l'érotisation malsaine et Forte Récompense pour sa cruauté particulière).