Le Front russe
de Jean-Claude Lalumière

critiqué par Enparenthese, le 5 décembre 2010
( - 49 ans)


La note:  étoiles
Rêver sa vie à défaut de la vivre, c'est déjà pas mal non ?;)
Une infiltration dans les bureaux du Quai d’Orsay, ça vous dit ? Je vous préviens, pas de mission diplomatique en vue, pas de voyage à l’autre bout du monde, pas de grande soirée cocktail à la clef ! Non, notre (anti)-héros est à la diète, il est affecté au bureau des pays en voie de création, Section Europe de l’Est et Sibérie, tout un programme …

Mais pourquoi ce placard à ce jeune homme tout juste sorti du concours qu’il a brillamment passé ? Un incident… le jour de sa convocation, l’encombrant attaché case (cadeau de sa chère maman) fait valdinguer le responsable de service… Triste sort pour notre héros qui a passé son enfance à rêver d’ailleurs grâce à 3 magazines Géo du fond de son pays de la pomme de terre … Un parcours semé d’embûches pour ce jeune premier en tout... ce qui le sauve : son ironie et une certaine habilité à magner les images ! Ce personnage a un côté si nature qu’on rit aux éclats de ses malheurs : de la maîtresse dont le chien lui signifie bien sa présence lors du moment fatidique, à un pigeon ayant choisi son carreau pour venir s’écraser agonisant (ce qui vaut un échange d’email de 10 pages avec le responsable entretien à se tordre de rire ), en passant par ses démêlés avec la photocopieuse, ses collègues dotés d’une « mémoire de grille-pain »… Jean Claude Lalumière nous donne à rire de ces situations abracadabrantes mais pourtant plausibles !

On est rassuré de savoir que tout ceci n’est qu’un roman, quoique … qui sait ? En tous les cas, une bonne cure d’humour à consommer illico presto.
Si vain ! 3 étoiles

Voilà un roman qui commence plutôt bien. Des observations bien senties, de l'humour, des situations décalées.
Et puis, rapidement, le récit s'essouffle. Pourtant, cela ne manque pas de péripéties. Mais comme elles sont toutes aussi peu crédibles les unes que les autres, il y faudrait un style. Que l'on soit au moins dans un genre assumé et poussé au bout : humour noir, dénonciation de la médiocrité, ....Mais ni la construction, ni l'écriture ne parviennent pas à donner saveur et intérêt à l'ensemble.
Finalement, rien de désagréable, mais on a hâte d'arriver à la fin, tellement on s'en désintéresse . Juste l'impression d'avoir perdu son temps alors que tant de bons livres nous attendent.

Bettyzorg - PALAISEAU - 64 ans - 17 janvier 2022


jubilatoire 10 étoiles

"Le front russe" de Jean-Claude Lalumière (210p)
Ed. Le Livre de Poche

Bonjour les fous le lectures ....

ATTENTION ... JUBILATOIRE !!!!

Je vous rassure d'entrée de jeu, ce livre n'a rien à voir avec une quelconque histoire de guerre.
"Le front russe " est le surnom donné au quartier ministériel des affaires étrangères où travaille le narrateur.

Ce jeune homme, provincial qui ne rêve que de voyages et ne connait des contrées lointaines que ce qu'en dévoile le magasine "Géo", se retrouve, après à l'obtention d'un concours, embauché au Ministère des Affaires étrangères.
Hélas, suite à quelques mésaventures, il va découvrir que ce fameux ministère ne se limite pas au Quai d'Orsay mais pousse ses tentacules jusque dans des quartiers moins flamboyants.
Le voici propulsé au "Bureau des pays en voie de création... Section Europe de l'Est et Sibérie".

S'en suit 210 pages jubilatoires où le narrateur nous raconte ses déboires face à la machine qu'est l'Administration et ses absurdités.

C'est drôle, burlesque et tellement vrai !!!!

L'autodérision est au rendez-vous avec une pointe de tendresse et des situations dignes d'un roman de Kafka ( mais tellement vraies, nous en avons tous connu ).

Bref, le ton est donné, la satire est mordante et fait mouche ...impossible de s'ennuyer une seule seconde.

Présenté comme "une farce " .. je ne suis vraiment pas certaine que cela en soit une !!!!

Je m'empresse de rajouter à mon immense Pal les autres écrits de cet auteur !!!

Faby de Caparica - - 62 ans - 5 juillet 2019


Livre offert ! 3 étoiles

Le héros du roman commence sa carrière professionnelle au front russe, service voué aux pays en voie de création - section Europe de l'Est et Sibérie. Loin des locaux prestigieux du Quai d'Orsay, il est relégué dans un bureau situé dans les nouveaux quartiers du XIIIème. Enfermé dans un obscur service, il s'enfonce dans un quotidien triste et maussade.
Le roman, bien écrit, commence bien.
Mais très l'ennui gagne, l'intrigue est plate, l'humour laborieux.
Heureusement ce livre m'a été offert pour deux achetés !

Ravenbac - Reims - 59 ans - 15 août 2018


Léger, absurde et drôle 8 étoiles

C’est peut-être parce que je suis moi-même fonctionnaire que ce petit roman m’a énormément plu.

Même si on navigue dans l’absurde, on exagère à peine certaines situations et je n’ai pas du tout perçu le pessimisme dépeint par d’autres lecteurs. Le héros n’a pas l’air trop malheureux et même si ses rêves étaient autres, il semble rapidement avoir la tête de l’emploi. Certes, l'épilogue n’est pas très optimiste et gâche dès lors un peu l’atmosphère légère de l’histoire.

Je souligne surtout qu’il y avait longtemps que je n’avais pas autant ri en lisant un bouquin qui par ailleurs est d’un bon niveau littéraire.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 21 avril 2015


Peu d'intérêt... 4 étoiles

J'avais vu un "Prix des lecteurs 2012" sur la couverture et cela avait attiré mon regard. Abus de faiblesse ! Quels sont ces "lecteurs" ? L'intrigue est plate, tout est falot et convenu, la langue seule est plaisante ; l'auteur a fait des études, il a du vocabulaire.

Ma conclusion personnelle : on peut encore diminuer le nombre de fonctionnaires sans nuire au renom de la France à l'étranger.

Vous pouvez ne pas acheter ce livre

Tanneguy - Paris - 85 ans - 16 avril 2012


Étriqué ! 4 étoiles

Le front russe est un obscur service des nouveaux États de l’est dans lequel un jeune fonctionnaire ambitieux est affecté. Après une brève période pleine de gaffes qui entrainera la mutation de ses chefs de service, il y retourne et regarde complaisamment l’avenir d’un œil fataliste, ... qui m’horripile. Comment peut-on faire dire à un narrateur de 25 ans en clôture du livre : « l’histoire d’une vie, c’est toujours l’histoire d’un échec » (p. 253) !

Le style du récit est simple et agréable, comme s’il racontait son histoire à un ami.

Quant au contenu, on a envie de secouer le narrateur qui est vieux avant l’âge, résigné sur son sort. Il pense que son futur est déjà tout tracé et qu’il ne peut plus rien changer. Il ne lui vient pas à l’esprit qu’il peut démissionner et faire autre chose ! Et comme il va devenir amer pour n’avoir pas osé réaliser ses rêves, il va surement empoisonner la vie des autres.
Les quelques anecdotes sur la vie de bureau sont plutôt extrêmes et ne m’ont pas vraiment fait rire.

IF-0911-3789

Isad - - - ans - 2 octobre 2011


A front renversé 8 étoiles

Un moment jubilatoire que ce très court roman de la collection Le Dilettante.

Notre jeune héros aimerait voyager, aime le rêve et se projette depuis sa plus tendre enfance dans une vie qui serait faite de voyages, de découvertes d’un monde sans doute très vaste pour ce jeune homme de bonne famille provinciale (bordelaise) dont la vie est tout… sauf excitante.

Fils d’un courtier en assurances, notre héros fait le choix d’embrasser la carrière diplomatique et, après le concours ad hoc, se voit nommé, plein d’espoir, attaché d’administration centrale au quai d’Orsay.

Dès lors, ce petit ouvrage est un petit bonheur, et il y avait bien longtemps que je n’avais pas éclaté de rire en pleine lecture.

Heurs et malheurs de notre jeune héros dont le meilleur moment reste sans doute l’évocation d’un pigeon sur une fenêtre qui restera un moment de délire absolu faisant l’objet d’un échange de mails savoureux entre deux fonctionnaires.

Au-delà de l’humour souvent féroce, ce roman renvoie une image franchement pessimiste de la vie qui, pour ma santé mentale, ne saurait se résumer à une somme d’échecs.

A part cela… un vrai moment de pure drôlerie cynique !

Monito - - 52 ans - 5 février 2011


L'histoire d'un échec? 8 étoiles

Ici nul n'est question de grand froid sibérien et de steppes glaciales sous fond d'artillerie et d'avancée de fantassins. Il est en revanche bien question d'un front imprenable et d'une mission impossible.

Le héros est ici un fonctionnaire, attaché aux ambassades des nouveaux pays de l'est. Un bureau "placard", où il est déchu par une suite de maladresses cocasses.
C'est un livre drôle, souvent classé -à tort- au rayon humour.
Mais le fond du propos, s'il reste auréolé de simplicité et de légèreté, est finalement bien acide.

L'auteur nous dépeint une réalité banale, parce qu'elle nous parle finalement un peu à tous de notre quotidien. Le héros a une mère abusive, un père maniaque et effrayé à l'idée que son fils ne devienne homosexuel quand celui-ci emprunte le parfum de sa mère au lieu de la virile eau de toilette Saint-Michel.

Il plaque sa vie de province pour un poste de fonctionnaire à Paris, pour emménager dans une chambre de bonne, dont tout l'espace est occupé par un écran plat. Il voyage surtout grâce aux images de Géo Magazine, et connaît des histoires d'amour plates.

C'est l'histoire d'une fonctionnaire qui prétend sortir du système grâce au système.
L'administration, parfois kafkaïenne, devient oppressante, et révèle un univers de petits chefs imbus de leur pouvoir, de formulaires et de loi du marché.

On rit beaucoup dans ce livre, mais finalement, c'est pour mieux passer la pilule.
L'histoire d'une vie, conclut le narrateur, c'est toujours l'histoire d'un échec.

Madamedub - Paris - 39 ans - 27 janvier 2011