Poète et paysan
de Jean-Louis Fournier

critiqué par CC.RIDER, le 25 novembre 2010
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Minimalisme
Jean Louis vient de terminer ses études de cinéma et de mise en scène. Il rêve d'écrire des scénarios et de réaliser des films. Mais le jour où il rencontre une fille de fermier dont il tombe amoureux, il décide de se reconvertir en agriculteur avec l'idée de reprendre un jour la ferme du futur beau-père. L'ennui c'est qu'il n'y connaît rien et que les odeurs de fumier et de purée lui portent au coeur.
Ce récit autobiographique est un texte dans la lignée de « J'irai pas en enfer » ou « Il a jamais tué personne, mon papa ». L'auteur, qui a passé l'âge du gamin naïf et rêveur, est maintenant devenu un jeune homme introverti et un peu paumé, toujours aussi rêveur, déconnecté, sentimental et aussi peu adapté à la culture de la terre qu'à la condition d'homme marié. Ce livre, un peu daté avec ses références pré-soixante-huitardes (Pompidou, Trenet, Mariano, Catherine Langeais) reste quand même une vraie source de plaisir pour le lecteur surtout en raison du style minimaliste de Fournier, tout en finesse, retenue et suggestions. Fournier a l'art d'en dire énormément avec le minimum de mots et cela confine souvent au véritable tour de force stylistique. Un ton décalé, beaucoup d'humour et pas mal d'auto-dérision. Une recette bien agréable.
Déçu 6 étoiles

Un jeune homme tombe éperdument amoureux d’une jeune fille qui habite avec son père dans une ferme. Il décide de quitter ses études artistiques pour devenir paysan. Sa Belle, il ne la voit que rarement car elle étudie à l’université. Le pire c’est que notre héros n’est absolument pas doué pour ce métier.
En général, j’adore l’humour et l’écriture de Jean-Louis Fournier mais là il m’a manqué quelque chose pour être emballé par ce court roman.

Catinus - Liège - 73 ans - 13 juin 2019


Un retour à la terre manqué : comme le bouquin... 4 étoiles

Pour ma part, je trouve que le réchauffé ne vaut que pour les recettes du type bœuf bourguignon ou blanquette de veau : plus c’est réchauffé, meilleur c’est…
Il est bien question de bovins dans ce petit ouvrage de Jean-Louis fournier, dans la mesure où le narrateur (que je suppose autre que Fournier lui-même) tente un retour à la terre, par amour… : « Son père aurait été poissonnier, j’aurais repris la poissonnerie ».
Ah, l’amour !

Malheureusement, il est aussi question de réchauffé : la recette de « Il a jamais tué personne mon papa » et de « J’irai pas en enfer », deux petites merveilles, sent ici le cramé… et la facilité…
De plus, et même si je sais que le caricature se nourrit de l’exagération des traits majeurs du caricaturé, là, ça tourne au grotesque : le fermier est un bouseux, un butor doublé d’un goujat ; la ferme, ça pue et c’est sale ; le côté bucolique de la campagne ? des champs de betterave à perte de vue, sous la pluie… La fille de la ferme ? Elle est belle, elle est belle, elle est belle… et sa mère ? effacée…

Que de clichés en un si petit nombre de pages ! Ça sent le bâclé, tout ça… Le problème reste que le sujet de la difficulté du « retour à la terre », même par amour, est un sujet intéressant qui se trouve saccagé par un tel traitement aussi superficiel que caricatural. Dommage !
Et l’humour dans tout ça ? oui… oui… mais bon : même pas drôle…

Lecassin - Saint Médard en Jalles - 68 ans - 19 août 2015


Le poète rime , le paysan trime 8 étoiles

Comme toujours Jean-Louis Fournier nous entraine dans ses souvenirs de vie qui comme dit l'adage "ferait un bon roman".
Amoureux d'une jeune fille , il accepte de devenir ouvrier agricole dans la ferme des parents de celle-ci. Les sentiments peuvent-ils , à eux seuls, suffire à changer radicalement l'orientation d'un jeune homme qui jusque là voulait plutôt embrasser une carrière artistique ? Le jeune Jean-Louis semble avoir lutté et insisté donnant parfois l'impression de se trahir.
Avec son humour si caractéristique , l'auteur nous démontre , s'il en était encore besoin , que l'on peut renoncer à tout par amour sauf à ce que l'on est .

Ndeprez - - 48 ans - 1 avril 2014


Un humour toujours aussi sympa! 7 étoiles

J'adore Jean-Louis Fournier car il me fait rire. Il écrit très bien et il parle de choses vraies. C'est donc avec grand plaisir que je l'ai retrouvé avec ce livre.

Comme d'habitude son humour fait mouche et ses petites réflexions me plaisent beaucoup. c'est frais et agréable à lire, sans prise de tête. Je ne dirais pas que c'est son meilleur livre mais il est bon et je le conseille. Il met en scène des gens comme vous et moi avec leurs peurs, leurs questions, leurs joies et leurs peines. Bref, des personnages vraiment humains que j'ai aimés tout au long du récit.

Lalie2548 - - 39 ans - 17 juin 2012


Une autre façon de voir ce métier 8 étoiles

Dans cet épisode autobiographique, Jean-Louis Fournier décrit avec son style particulier mêlant sensibilité et humour la vie d'un « apprenti-paysan »
Loin des clichés écologiques, il nous parle de l'odeur dont il est impossible de se débarrasser, de la fête du cochon qu'on égorge....
« Est-il toujours ému quand il regarde la tige du haricot monter, le cultivateur?
Il est peut-être plus ému quand il voit monter le cours du haricot? »
Il tourne en dérision le décalage d'un littéraire, amateur de grande musique , de belles lectures et de poésie avec les exigences du métier de la terre. Comme les jolis mots sont loin de la réalité.
« J'ai repensé à la génisse au regard doux. Avec elle, ç'aurait été la stabilité, mais en même temps le risque de me marginaliser. Et surtout, est-ce que j'aurais su la rendre heureuse? Pas sûr. Je ne sais même pas me rendre heureux. »

Un joli récit personnel, tendre et drôle.

Marvic - Normandie - 66 ans - 1 octobre 2011