L'homme inquiet
de Henning Mankell

critiqué par Kernitou, le 24 novembre 2010
(Genève - 64 ans)


La note:  étoiles
Fin de série
Résumé. Le commissaire suédois Kurt Wallander a maintenant 60 ans et il vit enfin à la campagne. Il continue à se consacrer totalement à son travail malgré l'apparition de petits troubles, comme certaines absences soudaines. Son principal réconfort est sa fille Linda, aussi inspectrice de police depuis quelques années. Celle-ci s'est mise en couple avec Hans von Enke, un spécialiste en haute finance, et ils viennent d'avoir une fille, Klara. Alors que Kurt Wallander a été mis à pied pour avoir oublié un soir son arme de poing dans un restaurant, il est invité à rencontrer à Stockholm les parents de Hans, Håkan von Enke, un haut officier sous-marinier à la retraite, et Louise. Ce soir-là, Håkan semble confier à Kurt toute sa frustration quant à des événements militaires graves ayant eu lieu au début des années 80, événements qu'il n'a toujours pas digérés: sa hiérarchie, jusqu'au plus haut niveau politique, ne l'avait pas autorisé à appréhender un sous-marin soviétique qui avait pénétré les eaux territoriales suédoises. Trois mois plus tard, Håkan disparaît tout à coup. Kurt Wallander, qui est toujours en vacances forcées suite à sa bévue, monte à la capitale pour apporter son aide. Il a le sentiment que cette disparition est liée au discours que Håkan lui avait tenu lors de leur unique rencontre. Un rebondissement particulièrement inattendu (entre autres) va le conforter dans cette direction...

Commentaires. Pour avoir lu une multitude d'auteurs de polars, je tiens les romans wallandériens de Henning Mankell comme les meilleurs du genre, clairement! L'excellence guide en effet cet auteur suédois dans toute son oeuvre s'agissant de la qualité de la structure des romans et des enquêtes, de la finesse de la description et de l'évolution des personnages, de la cohérence interne de la série ou du roman, de l'équilibre entre les généralités et les détails... J'apprécie particulièrement le fait que Mankell aura choisi pour chacun de ses romans une problématique sociale d'importance: l'immigration/l'intégration dans "Meurtriers sans visage", l'économie globale et ses parts d'ombre dans "L'Homme qui souriait", les femmes battues dans "La Cinquième femme", les sectes dans "Après le gel", etc. Pour "L'Homme inquiet", deux thématiques sont abordées en parallèle: les séquelles inévitables de la Guerre froide dans le monde d'aujourd'hui et - surtout - la vieillesse et ses affres. Ainsi, "L'Homme inquiet" est un roman en même temps tourné vers l'extérieur (le monde, le pouvoir, les hommes, les manipulations) comme vers l'intérieur (moi, ma vie, les miens, qu'est-ce que j'ai fait de ma vie?, que vais-je faire plus tard?). De nouveau, ce roman est extrêmement bien construit, logique, sans faille, avec les rebondissements et mystères nécessaires, des personnages hauts en couleur ou au contraire transparents, avec son habituelle suèditude. Même s'il n'est pas le meilleur opus de la série (puisqu'on sent la fin de règne), il s'avère(ra), par ses nombreuses qualités, une borne incontournable dans les écrits de Mankell. De plus, la qualité de la traduction - la fluidité du texte - est à noter.

Dernier roman de Wallander? Sauf erreur, "Après le gel" (2002) avait été annoncé par Mankell himself comme étant la dernière apparition de son personnage fétiche. On se rappellera que cette enquête donnait la part belle à la fille de Kurt, Linda, qui présentait d'ailleurs de nombreuses caractéristiques/traits de caractères proches de ceux de son paternel et ainsi la transition pouvait le cas échéant s'opérer: le nouveau héros des prochains ouvrages serait une héroïne. Mankell avait d'ailleurs testé une première alternative avec l'excellent "[Le] Retour du professeur de danse" (2000) où le personnage principal, Stefan Lindman, était aussi un inspecteur très très wallandérien dans tous les sens que ce terme peut couvrir. "L'Homme inquiet" devrait en fait fermer définitivement la série dans le sens où l'issue du roman ne laisse que peu de doutes. Cependant, dans l'absolu, si Mankell se retrouve un jour quelque peu gêné dans son budget, il a toujours la possibilité, puisque sa série observe une chronologie précise avec des personnages qui vieillissent ou qui meurent (un personnage récurrent est par exemple assassiné dans "Les Morts de la Saint-Jean"), d'écrire une nouvelle enquête s'intégrant dans une période libre du passé de Kurt Wallander, qui court de 1990 environ à nos jours.

Que dit encore Mankell? Je viens de lire une intéressante interview de Mankell où celui-ci commente que, finalement, il ne trouve pas son personnage si sympathique ou si intéressant que cela et qu'il ne serait certainement jamais devenu ami avec Wallander s'il l'avait rencontré. Outre l'honnêteté de cette déclaration (qui ne me dérange en rien), j'ai trouvé un écho à mes propres sentiments: j'ai en effet vu plusieurs interviews de Mankell et je dois avouer que, si je l'admire énormément (et envie même sa double vie d'auteur de romans en Suède et de directeur/metteur en scène de théâtre au Mozambique), je l'ai trouvé chaque fois antipathique, pompeux et sans humour. Tel quel!

À la tévé. Vite un aparté pour donner mon avis sur les différentes adaptations des livres Wallander à la télévision. (1) La télévision suédoise a rapidement (dès 94) produit des adaptations de tous les romans (à l'exception de "L'Homme inquiet"); ces téléfilms (durée: de 1h30 à 4h00!) se divisent en deux groupes: d'une part les grosses productions comme "La Cinquième femme" ou "Le Guerrier solitaire" (de pures merveilles) et d'autre part les productions un peu plus chiches comme "La Lionne blanche" (plutôt décevantes); un acteur suédois prodigieux, Rolf Lassgård, s'est emparé du personnage d'une manière inoubliable (Mankell a lui-même commenté qu'il avait beaucoup appris sur Kurt Wallander grâce à Lassgård!) et a ainsi marqué l'histoire de la télévision. (2) La série présentée (tard) sur M6 (qui n'intègre qu'une seule histoire originale, "Après le gel", sauf erreur l'épisode 1x01) est acceptable et très suédoise dans l'esprit; l'acteur principal n'a malheureusement pas le charisme et la personnalité de Lassgård. (3) Les droits ont récemment été acquis par les Britanniques afin de refilmer (en Suède) tous les romans (6 épisodes de 1h30 chacun jusqu'à présent) avec comme acteur principal Kenneth Branagh; la production est soignée, le respect des romans est satisfaisant (même si Wallander, par exemple, ne conduit plus sa sempiternelle Peugeot mais une Volvo commune), le visionnement est tout à fait agréable, mais Branagh n'aura jamais l'envergure, la richesse d'interprétation et l'incarnation de Lassgård. Lassgård est Wallander, Wallander est Lassgård! Nota bene: Sur DVDs, 2 et 3 sont disponibles en français mais pas 1.

Bref. Bref, je recommande assez fortement la lecture de cet "[L'] Homme inquiet" (von Enke? Wallander? le lecteur?). Par ailleurs, à celles, ceux qui ne connaîtraient pas encore Wallander et ses différentes aventures, je recommande vivement - en cas de lecture - de suivre la chronologie car la maximisation de la jouissance est à ce prix, n'ayons pas peur des mots!
Dans l'intimité de Kurt Wallender 8 étoiles

Henning Mankell sait ajouter à l'intrigue policière une dimension plus intime qui nous insère au coeur de l'évolution de Kurt Wallender, son héros fétiche depuis ses débuts. Non pas que la recherche de la vérité ne soit pas cruciale dans le déroulement du récit, mais le questionnement de Wallender sur l'étape de vie qu'il aborde au tournant de la soixantaine prend une place de plus en plus grande. D'aucuns pourraient y trouver des longueurs, mais cette exploration des pensées du héros ajoute une profondeur fort bienvenue dans le genre policier. Ce n'est peut-être pas une surprise sachant que Mankell a produit d'autres œuvres où il a su montrer ces autres facettes de son talent.

L'Homme Inquiet marque sans doute la fin du cycle de Wallender. Aussi faut-il, à mon sens, avoir côtoyé ce détective dans quelques unes de ses aventures précédentes. Mais cela n'en rend que plus agréable la lecture de ce roman, peut-être l'un des plus intéressants de Mankell.

Angreval - Brossard - 78 ans - 9 janvier 2014


Pauvre vieux Wallander ! 6 étoiles

Je ne suis certainement pas le seul à dire que Mankell est un des auteurs importants de la littérature policière contemporaine ! Avec « L’homme inquiet », j’ai été déçu par rapport à mes lectures précédentes des aventures du commissaire Wallander.
L’œuvre est noire, très pessimiste, obsessionnelle et la quête (mais également l’enquête) du célèbre policier est douloureuse. Le ton adopté par Mankell semble celui d’un homme désabusé, très axé (trop !) axé sur la maladie, la vieillesse et la mort. Le suspense mis en place capote donc au fil des pages au travers des multiples références et réflexions sur ces 3 échéances ; le bouquin lasse et ce n’est que dans les 150 dernières pages que j’ai repris quelque peu le fil de l’intrigue … Je trouve aussi qu’il y a trop de personnages secondaires – même si on apprend à s’en séparer lorsqu’ils ont joué leur rôle dans la recherche- et certains m’ont semblé « peu dessinés » aux contours vagues et, encore une fois, trop souvent sur le déclin ou « négatifs ».
Bref, une petite déception même si au total, la lecture est agréable. Mais je préférais de loin « La cinquième femme » ou même « Le fils du vent » !

Ardeo - Flémalle - 77 ans - 5 juillet 2012


Adieu Wallander 9 étoiles

Comme d'habitude Mankell nous livre un chef d'oeuvre.
Le sujet développé est cette fois la guerre froide et ses espions.
Wallander arrive en fin de carrière et va faire le bilan de sa vie.
Pour les fans, rappels d'anciennes lectures!
Une larme, adieu Wallander!

Koudoux - SART - 60 ans - 11 avril 2012


Clap de fin ? 8 étoiles

Alors voilà, ça s'arrêterait donc ainsi... Il faut bien une fin à tout, un jour, mais celle-ci me laisse quelque peu sur ma faim car Wallander, je l'aime beaucoup, mais je trouve ici que les derniers paragraphes de l'histoire ne sont pas à la hauteur de ce qui les précède dans cette aventure.
Un numéro de bonne facture dans la série, avec un héros vieillissant pleinement conscient de ses faiblesses, des années derrière lui qu'il ne retrouvera jamais, des zones d'ombre à venir et de la peur, que nous nous éprouvons tous ou presque, face à l'âge qui avance et le corps qui s'épuise.
Mankell réussit un subtil mélange entre l'intrigue - une histoire d'espionnage qui le touche de près car elle concerne le beau-père de Linda - et le contexte psychologique qui entoure le héros et son enquête. Wallander, que j'ai toujours trouvé très humain dans les bouquins (même si il est peut être superbement agaçant !), se montre ici sous un jour plus fragile et cela crée une proximité touchante avec le lecteur. On ne peut s'empêcher, à un moment donné, de soi-même s'interroger sur le sens de notre vie, les regrets que nous avons, ce que nous aurions dû ou aimé faire et ce que nous ne ferons sans doute jamais. De quoi avoir le blues de temps en temps mais aussi se secouer et se dire qu'il y a encore des choses à accomplir. Peut-être.

Ceci dit, si je devais malgré tout émettre un bémol par rapport à ce récit, ce sont les longueurs dans lesquelles s'enferme parfois Mankell, qui pousse la réflexion à son extrême, quitte à se répéter, quitte à trop insister sur les trous de mémoires ou les errances de Wallander, histoire que le lecteur comprenne bien ce qui lui arrive. A cela, j'ai eu envie plus d'une fois de dire "stop ! on sait ce qui va se passer, n'insiste pas tant" mais peut-être l'auteur avait-il inconsciemment des noeuds à démêler avec certains éléments du récit et/ou avec son personnage.
Quoiqu'il en soit, j'ai passé un très agréable moment en compagnie du commissaire et de sa fille et ce n'est pas sans un petit pincement au coeur que j'ai terminé ma lecture et lu le mot "fin".

Sahkti - Genève - 50 ans - 31 mars 2012


Le récit sur Kurt Wallander s’arrête… à la page 552 9 étoiles

La série comportera donc neuf titres, dix, si on inclut « Avant le gel » dont le personnage principal était Linda Wallander.

Ici, l’enquête policière est très peu technique. Les points tournants de l’histoire sont des intuitions inexpliquées de Wallander. Mais on pardonne volontiers ces artifices du récit, somme toute secondaires, puisque c’est ailleurs, dans l’âme de Wallander, que Mankell nous convie à deviner la vérité. De quoi a-t-il peur, qui a-t-il vraiment aimé, que sont ses fiertés, ses regrets, ses lâchetés, a-t-il réussi sa vie?

« Plusieurs fois au fil des ans, il avait repensé avec une nostalgie pleine de désir à la femme qui tenait ce café. Au lieu de dépasser l’endroit sans ralentir, cette fois il s’arrêta. Mais il ne sortit pas de sa voiture. Les mains nouées sur le volant, il hésitait. Puis il redémarra et continua vers le Nord. » - p. 204

« Les années qu’il lui reste à vivre, peut-être une dizaine, peut-être davantage, n’appartiennent qu’à lui. À lui et à Linda, à lui et à Klara, et à personne d’autre. » - p. 502

PGStats - Montréal - 67 ans - 29 janvier 2012


La vie s'arrête à 60 ans 8 étoiles

Déprimant épisode que celui-ci, par Odin.
Wallander, si attachant, n'y croise que des vieux, des retraités, des amours mortes, des qui parlent de la guerre froide (qui en Suède a été plus froide qu'ailleurs).
Il se demande s'il ne perd pas la boule, tient le coup grâce à sa fille et surtout à sa petite fille.

Un livre qui m'a fichu le bourdon, mais un excellent polar.

Guigomas - Valenciennes - 54 ans - 19 janvier 2012


Mankell s'inquète à l'approche de la soixantaine 9 étoiles

Les derniers polars d'Henning Mankell nous avait laissé un petit goût de déception lorsque l'auteur se perdait dans des méandres politico-policiers.
Alors nous voici ravis avec cet Homme inquiet, ravis de renouer avec la meilleur veine du suédois, même s'il s'agit de la dernière enquête du commissaire Wallander.
Et oui Kurt rend les armes.
Mankell nous avait habitués à porter un regard incisif sur la Suède.
Déjà avec Le retour du professeur de danse, on avait vu la supposée ‘neutralité’ suédoise se montrer beaucoup trop bienveillante à l'égard du nazisme. Mankell poursuit sa leçon d'histoire et met en scène les années 80 où, après la guerre froide, la ‘neutralité’ suédoise penche cette fois du côté de l'Otan.
C'était l'époque du Premier ministre Olof Palme (assassiné en 1986), du groupe suédois d'armement Bofors et bien sûr des mystérieux sous-marins soviétiques venus rôder dans les eaux suédoises.
En réalité, il y a beaucoup d'hommes inquiets dans ce roman.
À commencer par Kurt Wallander lui-même. Le bonhomme a passé la soixantaine. Un cap difficile.
Le temps a gagné la partie : Wallander vieillit, le diabète gagne du terrain et le commissaire est victime d'absences répétées. L'homme est rattrapé par son passé : toutes ‘ses femmes’ se sont comme donné rendez-vous dans cet épisode. Son ex (Mona, devenue alcoolique), sa fille Linda et maintenant sa petite-fille et même son aventure lettone, Baïba, qui est de passage. Tout cela a un petit parfum des Chaussures italiennes.

[...] Ce fut une période où il tourna dans sa maison comme un ours en cage, sans plus trouver la force de résister à l'évidence qu'il avait soixante ans et qu'il était en marche, qu'il le veuille ou non, vers sa vieillesse. Il pouvait vivre encore dix ans ou même vingt, mais tout ce qui lui apporteraient ces années, ce serait de vieillir, précisément.

L'autre homme inquiet, celui du titre, celui de l'histoire, est un marin. Un officier qui était aux premières loges dans les années 80 lorsque les sous-marins soviétiques rôdaient près des bases navales suédoises. Lui aussi est rattrapé par son passé en même temps que la Suède est rattrapée par son histoire.
L'homme disparait subitement sans explication. A-t-il été assassiné ? Était-il menacé ? Cherche-t-il à fuir ?
Qu'avait-il à cacher ? Des histoires d'espionnage ? Ou bien des secrets de famille ?

[...] - L'histoire des sous-marins remonte à vingt-cinq ans. Qu'est-ce qui pourrait être encore dangereux après tant d'années ? Bon sang, l'Union Soviétique n'existe même plus. Le mur de Berlin est tombé. La RDA c'est fini. Toute cette époque-là est révolue. Quelles seraient ces ombres qui resurgiraient à l'improviste ?
[...] - Palme était Premier ministre à l'époque où les sous-marins faisaient du cabotage dans nos eaux territoriales, dit-il.
[...] Tout cela remonte à plus de vingt ans de toute manière. Quoi qui ait pu être dit ou fait, c'est prescrit, et sans intérêt.
- Pas complètement. L'Histoire n'est pas figée. Elle nous suit.

Cet excellent roman est empreint d'une certaine tristesse désabusée qui mêle habilement le passé et le présent, l'histoire personnelle de Wallander et celle de l'officier de marine.
La dernière enquête Wallander s'avère être une réussite (sur le plan littéraire s'entend, pour le reste, on vous laisse dénouer les fils de l'intrigue politico-policière !).
Les amateurs de polars ne manqueront pas cet excellent épisode.
Les autres ne manqueront pas le détour par les Chaussures italiennes, excellent roman.

BMR & MAM - Paris - 64 ans - 19 juin 2011


Les dernières questions de Wallander 8 étoiles

L'inspecteur Wallander a 60 ans. Il est grand-père et l'âge de la retraite approchant, arrive aussi l'heure du bilan. Wallander retrace sa vie, les femmes qu'il a aimées, les gens qu'il a croisés, combien ont été vraiment importants pour lui et surtout, pour combien a-t-il compté?

S'ajoutent des moments de trouble intense avec des « vides » dans sa mémoire, angoissants.

Mais la réussite du livre, tient d'abord à la qualité de l'enquête policière.
Wallander part, à titre officieux, à la recherche du couple Van Enke, les beaux-parents de sa fille.
Cette enquête va le mener dans les archives de la guerre froide entre la Suède, pays neutre et les grandes puissances soviétique et américaine dans les années 60, disparitions suspectes de sous-marins, d'espions et de transfuges .
Une dernière enquête de Wallander, qui manque quelquefois un peu de rythme, mais qui reste un très bon livre de Monsieur Mankell.

Marvic - Normandie - 66 ans - 10 avril 2011


Tout bonne chose a une fin :( 10 étoiles

Avec ce roman l'auteur met fin à son Commissaire Wallander celui qui était devenu mon ami avec qui on partageait sa vie et ses enquêtes. Un roman captivant où Wallander s'aperçoit que même les héros vieillissent et que la vie est une roue qui tourne. Un très bon roman pour moi qui ai suivi tous ces enquêtes de Wallander même si celui-ci me rend triste car je perds un ami :( .
La prochaine enquête sera peut-être celle de sa fille que j'espère nous aurons la chance de suivre .
Adieu M.Wallander et merci à M.Mankell pour nous avoir offert ce personnage .
Bonne Lecture à tous et toutes !

Leliseur - - 68 ans - 18 mars 2011


Mankell sait se renouveler... 8 étoiles

Il est de bon ton, dans les bibliothèques "branchées", de soupirer en constatant le succès des livres de Mankell et de déplorer que "c'est toujours pareil...". Je ne suis pas d'accord et ce dernier livre en est la preuve.

Il s'agit cette fois d'un récit d'espionnage sur une situation réelle datant des années 1980, l'intrusion (supposée?) de sous-marins soviétiques dans les eaux territoriales suédoises. Le monde entier retint son souffle, certains d'entre nous s'en souviennent. Notre ami Mankell a greffé son intrigue sur cet évènement, sans vouloir proposer une explication personnelle, mais en évoquant quelques réactions qui font vrai :

Je ne m'intéressais pas à la guerre froide, explique Wallander,et j'ai réalisé après coup que les Etats Baltes, si proches géographiquement, souffraient au moins autant de l'oppression soviétique que le Vietnam de la guerre américaine, alors que c'était le seul sujet de préoccupation suédoise.

Bravo Mankell ; espérons que Wallander se remettra de son "coup de blues"

Tanneguy - Paris - 85 ans - 12 février 2011


La fin des aventures ? 9 étoiles

Décidément les auteurs à succès doivent être atteints de la même maladie, ils décident tous de mettre fin à la carrière de leur personnage principal, après Ian Rankin et son inspecteur Rebus, voici que Henning Mankell nous fait le même numéro avec le célèbre commissaire Wallander. Car en ayant terminé ce livre c'est bien une impression de fin que j'ai ressenti. C'est dommage, car je m'étais habitué à ce personnage, et je l'appréciais beaucoup, mais peut-être que sa fille, Linda, prendra la suite des aventures.
Ce roman est à la hauteur, Wallander mène son enquête sur la disparition des beaux-parents de sa fille, et se retrouve trop souvent seul pour faire face aux épreuves. Car notre cher commissaire n'est plus tout jeune, il accuse ses soixante ans, et accepte mal de vieillir. Cette affaire l'amènera au coeur d'une affaire d'espionnage assez retors, et pendant son enquête de vieux souvenirs referont surface, tels de vieux fantômes.
Ce n'est peut-être pas la meilleure aventure du commissaire Wallander, mais c'est celle qui lui rend le plus bel hommage. Si l'auteur a choisit de tirer la révérence de son personnage, il l'a fait avec beaucoup d'élégance et de dignité. Une aventure qui est complexe, et qui met en valeur les talents littéraires de l'auteur. A travers ce livre il fait une rétrospectives des opus précédents, et nous livre une vision déchirante de son personnage.
C'est toujours un plaisir de lire les aventures de ce Commissaire Wallander, et je dois avouer que si ce livre est son dernier opus, alors il me manquera. Bien sûr je vous recommande la lecture attentive de ce polar.

Laurent63 - AMBERT - 50 ans - 1 janvier 2011


Adieu Kurt Wallander 9 étoiles

Je n'ai pas grand chose à ajouter au remarquable texte de Kenitou qui donne plusieurs bonnes clefs pour accéder au monde de Mankell-Wallander. Ecrit consciemment comme une fin de la série, le récit est, comme toujours, remarquablement mené avec une formidable fluidité de l'écriture. On y voit apparaître certains des personnages des romans précédents et Wallander revient avec plus de nostalgie encore sur son passé, ses échecs et ses espoirs déçus.
Ce qui ne l'empêche pas de mener avec son professionnalisme habituel une enquête difficile qui touche de près à sa famille et l'entraîne dans une affaire d'espionnage, dont les résonances géopolitiques sont très intéressantes.
Le livre est parsemé de réflexions sur la proximité du grand âge et la certitude de la diminution des facultés physiques et mentales comme des petits accrocs de santé qui l'accompagnent. On ne quitte pas sans une certaine nostalgie un personnage qui, depuis 15 ans, nous a donné tant de joies.
J'ai terminé ce livre en écoutant la Passion selon Saint Matthieu de Jean-Sébastien Bach et j'y ai trouvé des correspondances avec le texte du dernier choeur: "Nous nous asseyons en pleurant et sur ta tombe nous te disons: repose en paix, repose en paix, reposez membres épuisés".

Falgo - Lentilly - 85 ans - 22 décembre 2010