L'énigme de la Diane : De l'Iroise aux Caraïbes
de Nicolas Grondin

critiqué par Henri Girard, le 8 novembre 2010
( - 75 ans)


La note:  étoiles
"Nicolas Grondin, vous êtes trop fort !"
Oui, je vais commencer par régler quelques comptes. C'est tout moi, ça. En affirmant, cher Nicolas Grondin, que, face à votre petit bijou qu'est "L'énigme de la Diane", je tiens à vous manifester toute ma rancoeur et ma jalousie !
En effet, après une telle lecture, je ronchonne, je maugrée, je me dis "c'est pas possible! ", "le niveau d'écriture est tel que, j'en suis certain, onc je ne l'atteindrai", et ça me met les boules...
Vous ne vous rendez pas compte, cher Nicolas Grondin, dans quel état d'hébétude admirative un auteur - certes modeste - mais grand lecteur aussi, qui ne cesse au fil de sa lecture de s'écarquiller tout ce qu'il peut - yeux, neurones, coeur, rate et tout le tintouin - termine votre magnifique épopée.
D'ailleurs, pour me venger de votre talent et de son effet sur ma pauvre personne, je ne résumerai même pas l'hisoire, na ! D'autres le feront bien mieux que moi.
Je me concentrerai sur moi-même - petite satisfaction égocentrique - pour exprimer ce que j'ai ressenti, dégusté.
Un bon livre est un livre qui raconte une excellente histoire dans un excellent style. Banco ! C'est fait ! Vous êtes un écrivain, un vrai. Passons à autre chose pour éviter à vos chevilles de trop gonfler...
Un bon livre est un livre dans lequel on s'embarque (c'est le cas de le dire) et où, sans bien s'en rendre compte, on devient compagnons d'aventure des héros. On est, comme eux, mouillé, frigorifié quand il tombe des trombes d'eau avec un vent de force 7 ; on est, comme eux, excité, apeuré, amoureux ; on est, comme eux, la mèche au canon, prêt à faire de la bouillie de rosbif ; on va, comme eux, de surprise en découverte, de cumulus en ciel d'azur, de mal de mer en mal d'amour, de terre en îles.
Parfois, on croit que ce sont les embruns qui vous humidifient l'oeil, mais peut-être bien qu'en fait, c'est l'émotion.
J'ai eu beau chercher. Non, décidément : rien à jeter par dessus bord. Rien de superflu, d'inutile, d'incongru. Au contraire ! Tous les personnages existent, sont de chair et de sang, du héros jusqu'à la simple silhouette en passant par le rôle secondaire. L'histoire fleure bon l'Histoire. La terminologie maritime, si on peut penser que, tellement singulière, elle gênera pour la compréhension, eh bien ! très rapidement, on se l'ingère à sa propre manière.
Et puis, au cas où, un remarqueble glossaire - une oeuvre en lui-même - vous attend en fin d'ouvrage.
Votre livre n'est pas sans me rappeler "Fortune de France" de Robert Merle, probablement l'un de mes romans préférés.

Voilà, cher Nicolas Grondin, j'en ai terminé de dire du mal de vous.
Ah non, une dernière vacherie : BRAVO !

Henri dit le jaloux atrabilaire.
Trop pointu ... 7 étoiles

L'énigme de la Diane est sans nul doute un bon roman d'aventures. Les personnages sont consistants et attachants. J'ai beaucoup apprécié la mise en avant des valeurs militaires "chevaleresques" et surtout de la très palpable "solitude du chef" au travers du Capitaine de la Diane. Cependant, l'utilisation extensive de la terminologie maritime n'en facilite pas l'accès. Le recours systématique au lexique brise le rythme de la lecture. C'est propre, net et précis, mais malheureusement je n'y ai pas retrouvé le souffle et la magie des maîtres du genre.

HakuRyoku - - 60 ans - 23 avril 2011