Pierrot mon ami
de Raymond Queneau

critiqué par Jfp, le 24 octobre 2010
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 75 ans)


La note:  étoiles
Queneau, Queneau...
Une fête foraine, l'Uni-Park, sur l'emplacement de ce qui deviendra plus tard le Jardin Zoophilique. Au beau milieu de ce décor foiredutrônesque, où l'Alpinic-Railway voisine avec l'inénarrable Palace de la Rigolade, un étrange tombeau gardé par l'irréductible Mouilleminche, qui refuse obstinément de vendre son terrain. Tel est le décor au milieu duquel navigue notre ami Pierrot, amateur de petits boulots et de jolies filles, et ses amis Petit-Pouce et Paradis. Il tombe amoureux de la belle Yvonne, la fille du patron, qui hélas aime Paradis et se fiche pas mal de ses bonnes manières. Pas facile tout ça, quand on n'a pas un rond en poche et seulement ses yeux pour pleurer. Qu'il est étrange le petit monde de Raymond Queneau, ses personnages mêlant candeur et moquerie, son langage où surgissent ici ou là des incongruités grammaticales, des mots qui n'existent même pas. Et pourtant, qu'il est vrai! A la lecture de "Pierrot mon ami" les fans de Daniel Pennac découvriront une filiation évidente, sans toutefois les trouvailles de langage qui font florès chez Boris Vian et autres membres du célèbre "Collège de Pataphysique". Raymond Queneau a fait école, et c'est tant mieux, pour la langue française, qui a bien besoin d'être "décrassée", et pour notre plaisir de lecteur. A déguster sans modération...
Déçu 4 étoiles

Le premier roman de Queneau que je lis, les textes sont agréables, on ne s'ennuie pas, les personnages sont attendrissants, par contre, le roman est vide. Une simple histoire pratiquement banale. Nous n’apprenons rien pire, on reste sur sa fin...
J'ai attendu la fin pour que l'histoire se révèle et ....rien.

Madvic - - 46 ans - 26 novembre 2011


Une véritable fête de la langue française ! 10 étoiles

Oh oui ! Quel plaisir que les aventures de ce sympathique Pierrot dans les milieux de la foire du trône, du cirque et des jardins animaliers !!!!
La langue de Queneau (qui couvre tout les registres de la langue la plus soutenue jusqu'aux calembours les plus idiots en passant par l'invention d'une langue de la rue) a des allures de San-Antonio littéraire. Tout ça est le prétexte d'un véritable festin littéraire au travers duquel passent beaucoup de poésie et de philosophie.
Et l'on sent le refus de Queneau de rester inscrit dans le cercle, trop étroit pour lui, du roman classique.
Comme dans tous ses romans, ses personnages sont très différents du commun des mortels, mais sont pourtant tellement crédibles malgré leur décalage !
C'était le 7ème roman de Queneau que j'ai lu au cours des 6 derniers mois et je suis atteint d'une véritable Queneau-mania maintenant !
Et il y a tellement de choses dans ses romans que je suis certain que de multiples lectures n'en épuisent pas le plaisir...

JEANLEBLEU - Orange - 56 ans - 13 juin 2011