Un type immonde
de Dennis Cooper

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 29 septembre 2010
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
Bouche d’égout
Seule la nouvelle titre du recueil fait preuve d’imagination alors que le personnage atteint d’une maladie de peau contagieuse l’utilise pour prendre sa revanche. Autrement, le reste demeure dans le créneau habituel de Cooper, c’est-à-dire, des histoires de beaux minets, plus souvent qu’autrement gay, qui se droguent, se violent et s’entretuent.

Le contenu est évidemment très explicite. Dans les romans de Cooper, le développement de personnages donne corps à ses fantasmes morbides. Ici, puisqu’il s’agit de 18 courts textes, la surabondance et l’éparpillement des actes immondes fait en sorte que le lecteur est désensibilisé. Les conversations absurdes deviennent ennuyeuses. Les multiples descriptions anatomiques grossières ont quelque chose de carrément juvénile.

L’obsession de Cooper pour le sexe, la violence et la mort serait inquiétante sans une touche d’humour et d’autodérision. Heureusement, elle est là. Par exemple, dans la nouvelle « Le directeur littéraire qui faisait une fixation sur le stade anal », l’auteur se glisse dans la peau d’un éditeur afin de se moquer des clichés des textes pornographiques.

« Sa gorge chaude [trop de « chaud »], avec des haut-le-cœur [les gorges n’ont pas de haut-le-cœur, elles « resserrent » ou « convulsent »], bourrée de plus de viande qu’elle n’est capable de contenir [bien], m’a envoyé de l’autre côté [de quoi ?] et j’ai explosé. [Cliché, cliché. En plus, cela ne veut littéralement rien dire si votre personnage principal n’est pas un kamikaze. Vous pouvez faire beaucoup mieux.] »