Jeux de mains
de Ruth Rendell

critiqué par Nelle, le 28 février 2002
(Bonne - 49 ans)


La note:  étoiles
mon père, ce héros...
Gerald Candless vient de mourir, d'une crise cardiaque. Et c'est sa vie qui va être le sujet principal du roman de Ruth Rendell, et de la biographie qu'est en train d'écrire sa fille Sarah. Il s'avère que Gérald avait beaucoup de secrets, dont un de poids :
il a changé d'identité, et personne ne sait rien de son passé véritable.
Et nous découvrons cet homme, à partir de deux points de vue opposés : celui de sa femme, Ursula, qui le détestait, et celui d'une de ses fille, Sarah qui l'adorait.
Le lecteur compatit avec ursula, femme sacrifiée, ignorée par son mari et ses filles qui finallement va revivre à la mort de son mari. Par contre, difficile de s'attacher et d'aimer les deux filles de l'écrivain, pourries, gatées, capricieuses, elles avaient avec leur père une relation fusionnelle, qui les a rendu insensibles, égoistes et snobs (alcooliques aussi !).
Et de découvrir que finalement leur père n'était pas celui qu'elles croyaient est une véritable claque pour elles : Hope, la plus jeune refusera d'affronter cette réalité, Sarah, elle, va faire face, chercher, se remettre en cause, non sans mal.
L'auteur emploie un ton juste pour décrire ces femmes, à un moment clé de leurs vies, elles mêmes à la recherche de leur propre identité. Et elle sait aussi analyser et dépeindre remaquablement la psychologie et les pulsions masculines.
Mais l'intrigue se laisse facilement deviner (l'auteur sème beaucoup d'indices dans son oeuvre) et il n'y a que sa femme et ses filles pour ne pas entrevoir (en partie) la vérité. Un peu dommage.