Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants
de Mathias Enard

critiqué par Idelette, le 24 septembre 2010
( - 61 ans)


La note:  étoiles
Du vrai et du romanesque
En partant d'une citation Kipling, Mathias Enard nous fait suivre Michel Ange invité par le sultan Bayazid à Istanbul en 1506 pour y construire un pont.

Histoire dans l'histoire (vraie), on se régale de ces courts chapitres, écrits dans une langue choisie. Michel Ange apparait parfois, perdu (devant la ville, la langue, les habitudes, et surtout les habitants) parfois, plein de morgue, de suffisance (ses rapports avec le pape Jules II), parfois génial et fulgurant dans son art et surtout fuyant devant les affres de la création, l'amour (d'une danseuse dont où ne sait rien..., d'un poète morfondu) des puissants (le pape le ferait il chanter ?).

Un Michel Ange humain, avec une base historique et "pour le reste, on ne sait rien" quelle chance : un régal !
J'en attendais plus 6 étoiles

Lecture intéressante sur ce passage méconnu de l'histoire de Michel-Ange, à savoir son passage à Constantinople pour la réalisation d'un pont entre les deux rives du Bosphore, Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants est un roman agréable à lire.
Néanmoins je ne peux m'empêcher d'être déçu.
J'en attendais plus.
Je m'attendais à quelque chose de plus consistant, plus approfondi...
Une déception.

Sundernono - Nice - 41 ans - 11 août 2024


Tisser un lien entre l'Orient et l'Occident 8 étoiles

Michelangelo débarque à Constantinople en 1506 à la demande du sultan Bajazet. En effet, ce dernier souhaite qu'un pont soit bâti sur la Corne d'Or. Le projet de Léonard de Vinci a été rejeté, ce qui n'est pas pour déplaire au nouvel arrivant. Michelangelo est parti sachant qu'il risque d'éveiller la colère de Jules II qui attend que son monument soit terminé. Dans ce roman c'est donc le monde occidental qui rencontre l'Orient. A son arrivée, il est chaperonné par le poète Mesihi, tombé sous le charme de ce célèbre artiste qui a déjà sculpté son David. Michelangelo se promènera dans les rues de Constantinople afin d'en sonder son âme et fera des rencontres envoûtantes comme cette danseuse androgyne.

Mathias Enard connaît très bien le Moyen-Orient et cela se ressent dans sa façon de narrer. Les chapitres sont courts et séduisants. Le lecteur a vraiment l'impression de lire un nouveau conte des mille et une nuits tant la narration est exotique, agréable et poétique. L'auteur entrelace à son récit principal de véritables lettres de Michelangelo adressée à son frère, ainsi que des monologues de la danseuse qui ne sont pas loin de rappeler la figure de Shéhérazade à bien des égards. Ce roman est vraiment réussi et puise à la fois dans la réalité comme la note finale le signale et dans la fiction avec ce voyage qui n'est en rien une certitude. Ce pont que doit dessiner Michelangelo est une passerelle entre l'Orient et l'Occident, un lien qui relierait ces deux mondes que tout semble opposer aujourd'hui.

La Turquie de ce roman n'est pas celle d'aujourd'hui. Elle est plus ouverte et plus cultivée. Elle incarne ce dialogue possible dans ce contexte, dialogue qui s'est drôlement complexifié aujourd'hui. Mathias Enard ne propose pas une peinture naïve de cette ville. Il la peint avec justesse tout en faisant rêver le lecteur épris de voyages. Ce roman se lit rapidement, tant il sait captiver le lecteur qui suit avec plaisir cet artiste célèbre et cette époque si riche en bouleversements et en créations artistiques.

Pucksimberg - Toulon - 44 ans - 27 septembre 2020


L'homme de l'occident et l'Orient 8 étoiles

" Parle-leur de batailles, de rois et déléphants" de Mathias Enard (160p)
Ed. Acte Sud

Bonjour les fous de lectures....

Livre lu dans le cadre de mon défi " Je lis tous les Goncourt"
Ce livre a reçu le Goncourt des lycéens 2010

1506
L’un des plus grands artistes du monde occidental débarque en terre d’islam, à Constantinople, sur invitation du sultan.
Michel-Ange n’a pas encore réalisé les fresques de la Chapelle Sixtine ni dessiné le dôme de la basilique Saint-Pierre de Rome mais son David, qui depuis deux ans trône à Florence, en fait un artiste courtisé pour son talent.
Il fuit Rome et le pape Jules II, mauvais payeur, laissant ainsi en chantier le tombeau commandé par celui-ci.
Son travail: dessiner un pont majestueux devant enjamber la corne d'or.
Le sultan avait, auparavant, demandé les service de Léonard de Vinci mais le projet avait été refusé car jugé trop audacieux.
Michel-Ange, accompagné du poète Mesihi et d'une mystérieuse chanteuse andalouse, va s'imprégner de la vie de la ville, côtoyer ses habitants pour mener à bien son projet.

Le récit fait de courts paragraphes captive le lecteur et montre bien l'intensité des sentiments du grand Maître.
Nous assistons à ses réflexions, ses espoirs, ses déceptions, ses colères.
Tous cela raconté en quelques lignes pertinentes.

Très beau récit d'une rencontre entre un artiste occidental et l'orient.
L'artiste reviendra transformé par cette expérience.
"Il leur faudra parler longtemps de batailles perdues, de rois oubliés, d'animaux disparus. De ce qui fut, de ce qui aurait pu être pour que cela soit de nouveau." Cette phrase ne cessera de hanter le génie.

Bravo à Mathias Enard qui en quelque pages a réussi à nous captiver

Faby de Caparica - - 62 ans - 18 juin 2020


Un bijou littéraire 9 étoiles

Cette œuvre est un prodige, un Trésor Littéraire au caractère magique. Cette pépite est courte, mais immensément intense, où chaque terme est pesé, où chaque phrase est d’Or.
C’est l’histoire d’un pont… entre deux rives, entre deux mondes - une continuité, un lien entre l’Occident et l’Orient. Un pont rêvé, un pont qui doit se dessiner, se construire en continu.
C’est le récit d’un (supposé) voyage du sculpteur florentin Michel-Ange à Constantinople. Méprisé par le Pape, il est convoité par le Sultan pour imaginer et dessiner un pont sur la Corne d’Or. L’auteur nous envoûte à travers cette cité cosmopolite, imprégnées des cultures latine, grecque, chrétienne, turque et musulmane – entre tensions et tolérances. Telle l’architecture, c’est un art de l’équilibre.
C’est un conte passionné et poétiquement engagé, qui relativise nos murs et nos ruptures : « cette frontière que tu traces en te retournant, comme une ligne avec un bâton dans le sable »
« Apparaitre, poindre, briller. Consteller, scintiller, s’éteindre. »

Evanhirtum - - 37 ans - 22 août 2016


L'hypothétique voyage de Michelangelo 9 étoiles

Après un violent désaccord avec le pape, Michelangelo Buonarotti décide de se rendre à Constantinople pour la construction d'un pont sur la demande du Sultan. Michelangelo rencontre alors toute une série de personnes comme des nobles, des architectes mais surtout un poète protégé par le vizir avec qui il va lier une amitié forte. Tous ce petit monde va aider Michel-Ange dans son aventure.

Dans son roman , Mathias Enard arrive à raconter l'histoire d'une manière poétique et sincère. Cette rencontre entre l'Orient et l'Occident est un incontournable pour les fans du genre. Bien qu'il ne soit pas historique, il est parsemé de références historiques très intéressantes. Le seul défaut de ce livre est la longueur: il est bien trop court!

PS :J'aime les jantes

Fan de tuning - - 33 ans - 26 février 2016


Lorsque l’Istanbul se nommait Constantinople 6 étoiles

Petit conte poétique bien ficelé et surtout magnifiquement documenté. Mathias Enard a-t-il tout inventé ? A-t-il laissé courir son imagination avec fantaisie, ou bien cette histoire, ces personnages, ces événements, ces faits ont vraiment existé ?
Le récit est court, agréable et bien mené.
Une bonne approche pour découvrir cet auteur.

Chene - Tours - 54 ans - 26 septembre 2015


Jolie histoire 8 étoiles

A part quelques menus passages , cette histoire est joliment écrite.
Elle bénéficie bien sûr du pouvoir d'attraction du nom de Michel-Ange mais je la recommande.

Dirakkk - - 50 ans - 10 juin 2015


Michel ange de Rome à Constantinople 6 étoiles

Mai 1506, lassé de la pingrerie du pape, Michel Ange se rend à la demande du sultan Bayazid à Constantinople pour ériger un pont sur la corne d'or! Michel ange plonge dans Constantinople la multiculturelle et son cortège de conseillers, marchands, poètes, musiciens et autres danseurs. Il tient enfin la matière pour bâtir cet immense ouvrage à moins que lui-même soit l'instrument d'un tout autre dessein.
Si ce petit roman est très bien documenté et écrit sur la culture byzantine et ses jeux de cour, l'intrigue bien qu'alléchante a une chute soudaine. Je suis resté sur ma faim.

Lalige - - 50 ans - 5 novembre 2014


De l’art de la fiction recyclant du réel 7 étoiles

Le pitch de base est génial, s’agissant d’un personnage historique aussi célèbre que Michel-Ange. Michel-Ange s’est rendu – et là nous sommes dans le réel – à Constantinople, au printemps 1506 (imagine-t-on bien ce périple dans les conditions de cette époque !), à l’invitation du Sultan Bajazet pour un projet des plus fous, propre à enflammer le génie de Michel-Ange : concevoir un pont sur la Corne d’or. Un pont qui serait le plus fabuleux des ponts, à l’époque bien sûr.
Le contexte s’y prête. Il est en « bisbilles » avec le Pape Jules II dont il attend des paiements et des commandes, qui, les uns après les autres ne viennent pas. Il s’esquive donc discrètement de l’Italie pour céder aux sirènes de l’Orient, au prestige de l’œuvre à venir et au pont d’or (financier celui-là) promis. Quant au prestige, Léonard de Vinci ayant échoué, le défi est stimulant.
Et voilà donc Michel-Ange à Constantinople. On lui fournit les conditions techniques requises pour mener à bien cette tâche, du personnel en nombre … Reste …, reste que Michel-Ange, peut-être séduit et perturbé par ce monde inconnu qu’il découvre, a beaucoup de mal à se mettre à l’ouvrage – du moins à la hauteur de son génie et de ce qui est attendu de lui. Mathias Enard en profite pour nous brosser des tableaux de Constantinople au XVIème siècle et de sa vie locale. C’est très bien fait, et l’on sent qu’il est un spécialiste de la « chose » orientale (spécialité persan et arabe). Il y a donc peu de risques que des invraisemblances se soient glissées dans tout ce qu’il met en jeu. Néanmoins je ne suis pas complètement rentré dans l’histoire globale.
Dans des éléments factuels, des pages particulières, oui, j’ai senti le parfum de la vie telle qu’elle devait se dérouler dans cette ville magique qui allait s’appeler bien plus tard Istanbul. Mais globalement, presque je serai plutôt resté à l’écart.
Mais Michel-Ange me direz-vous ? Ca ne s’est pas trop bien fini. Le génie attire de la jalousie, des haines. Les promesses ne sont pas toujours tenues … Michel-Ange a fini par lancer le projet, des piles de pont monstrueuses ont commencé à prendre place dans le Bosphore mais un séisme les détruit et, inquiet pour sa sécurité, redoutant également la réaction du Pape Jules II, il décide de fuir à nouveau, cette fois-ci vers l’Italie.
L’Orient est décidément un univers compliqué et l’époque de la Renaissance ne devait pas apporter de simplifications à cet ensemble redoutable. Mathias Enard avait les connaissances historiques et techniques pour traiter de tout ceci mais la magie n’aura pas totalement opéré auprès de moi.

Tistou - - 68 ans - 18 septembre 2014


le petit singe est mort 4 étoiles

La première chose que j’ai envie de dire est que la magie du conte, l'envoûtement, n'ont pas fonctionné pour moi. Oui, la langue est belle, le procédé narratif original, avec des chapitres très courts, écrits au présent du subjonctif. Le livre condense les activités quotidiennes de Michel-Ange, les sentiments éprouvés pour le futur génie par un poète turc interprète, et enfin quelques passages correspondent aux pensées d'un ou une inconnue dont l'identité mystérieuse est bien vite devinée.
Au final, on découvre l'histoire d'un être frustre, bien loin du génie que j'avais imaginé, qui ne sait pas trop où il en est. Les chapitres sont trop courts pour m’immerger dans une autre culture, il y peu de réflexions sur l'art en tant que tel. J’ai toujours imaginé qu’artiste rimait avec sensations et sentiments, et « Michelagnollo », comme le surnomme son frère, parait un personnage qui semble bien loin de ces deux univers, coincé entre son envie de créer des œuvres immortelles, la radinerie de la papauté, son complexe vis à vis de Vinci, son refus de la sensualité et de l’amour.
Quant à l’écriture, ma foi… certains chapitres sont à mon avis complètement inutiles ou inintéressants (à mon avis hein, mais puisque je le donne…), comme ceux qui inventorient les possessions ou achats du grand homme :
« 19 mai : bougies, lampe, deux petites pièces ; brouet (herbes, épices, pain, huile) autant ; poissons en fritures, deux pigeons, un ducat et demi ; service, une petite pièce ; couverture de laine, un ducat. Eau fraiche et claire. »
Une page pour si peu…

Et puis il y a des passages certes poétiques, mais dont la métaphore m’échappe complètement :
« Je ne cherche pas l’amour. Je cherche la consolation. Le réconfort pour tous ces pays que nous perdons depuis le ventre de notre mère et que nous remplaçons par des histoires, comme des enfants avides, les yeux grands ouverts face au conteur. »
Au commencement était le verbe, parait-il, et du verbe naquit le monde. De cette image jolie et poétique ne nait qu’incompréhension et étonnement de ma part.
Enfin, je suppose qu’il y a une jolie métaphore concernant le pont, qui pourrait relier des cultures, des pays, des hommes, etc… mais c’est pareil, je suis passée à côté !
Bon, je rejoins complètement l'avis de Paofaia: le petit singe est mort, c’était mon personnage préféré avec Mesihi, le poète, qui en avait fait cadeau à l’Italien. Il y a aussi du bon dans ce prix Goncourt des lycéens 2010, du bon sur lequel je ne m’étendrais pas, les autres critiqueurs en parlent mieux que moi.

Je reste, au final, assez déçue de cette lecture, et suis étonnée que des lycéens aient choisi ce livre pour un titre aussi prestigieux.

Ellane92 - Boulogne-Billancourt - 49 ans - 20 janvier 2014


Il a fait court, quand même... 4 étoiles

Je dois reconnaître que cette lecture a sans doute pâti de mes lectures parallèles, mais j'ai eu beaucoup de mal à m'y intéresser..
J'aimais beaucoup le titre. J'ai découvert dans la note de fin qu'il provenait de Kipling, Au hasard de la vie: : Puisque ce sont des enfants, parle-leur de batailles et de rois, de chevaux, de diables, d’éléphants et d’anges, mais n’omets pas de leur parler d’amour et de choses semblables.

C'est ciselé, travaillé, peut être trop..
Quant au côté métaphorique du pont, je l'ai enjambé sans doute un peu rapidement..

Bref. Michel- Ange m'énervait, j'aimais bien le singe mais il est mort trop vite .

Je suis tout à fait consciente d'avoir fait progresser l'art de la critique littéraire d'un grand pas, désolée :)

Paofaia - Moorea - - ans - 31 octobre 2013


C'est pas le pont d'Avignon 6 étoiles

Cette histoire de construction d'un pont, un brin onirique et pourtant basée sur des faits réels, est joliment écrite mais ne m'a pas transporté.

Le style est fluide et agréable et on en apprend beaucoup sur le contexte historique et surtout sur le personnage de Michel-Ange, dont j'étais loin de me douter qu'il était aussi lourdaud! L'image d'Epinal de cet artiste esthète et raffiné en prend un sérieux coup!

Le livre est très court, et pourtant ce n'est pas faute pour l'auteur d'avoir tenté de grapiller des pages de ci de là en centrant ses chapitres pour "remplir" la page ou en faisant terminer ses paragraphes en haut de la page suivante, et hop c'est toujours une page de gagnée! C'est limite puéril mais c'est vrai que vu le prix de base de l'ouvrage autour de 20 €, il fallait bien gonfler artificiellement le nombre de pages pour que le lecteur ait l'impression d'en avoir pour son argent (perso je l'ai acheté en poche - 7 € et c'est déjà très limite pour une grosse centaine de pages, pas plus! de toutes façons quand j'ai vu un aussi petit livre vendu 20 ou 22 €, hors de question pour moi de l'acheter).

Et pourtant, malgré le fait que le livre soit si court, je me suis par moment ennuyé, c'est dire!

Un autre point d'irritation, c'est le fait d'introduire des chapitres qui brisent la trame principale avec un narrateur différent dont on ne connait pas l'identité et dont on ne saisit pas bien ce qu'il raconte (heureusement cela devient clair à la fin du livre). Ce procédé est à la mode paraît-il... Mouais, c'est facile et ca n'apporte rien.

Heureusement le dénouement est assez surprenant et très enlevé ce qui relève un peu l'intérêt du livre qui commençait à s'essoufler!

Florian1981 - - 43 ans - 30 octobre 2013


Naissance d’un pont ! 10 étoiles

Ecrivain et traducteur français né en 1972, Mathias Énard a étudié le persan et l’arabe et fait de longs séjours au Moyen-Orient. Il vit aujourd'hui à Barcelone.
Son roman "Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants" a reçu le prix Goncourt des Lycéens 2010 et le prix du Livre en Poitou-Charentes 2011.

Un roman qui traite d'un épisode peu connu de la vie de Michel-Ange. Celui de son séjour à Constantinople (Istanbul) à l'invitation du Sultan Bajazet qui lui propose de concevoir un pont sur la Corne d'Or.
Un pont au milieu du port d'Istanbul, un ouvrage de plus de 900 pieds de long. Un pont qui fabriquera une ville immense.
Un pont militaire, commercial, religieux, politique...un morceau d'urbanité !
Un pont loin des prouesses techniques de Vinci, des courbes régulières de l'ancien viaduc de Constantin.
Bref, donner au monde un monument sans pareil à l'égal de son David ou de la Pietà.
Un ouvrage qui nous promène dans le Constantinople du XVI ième siècle ou Michel-Ange se sent à l'aise.
Il aime s'y promener et engranger des images, des visages et des couleurs. Cette ville ressemble à la Sérénissime (Venise) mais dans des proportions fabuleuses.
Son regard sera à jamais transformé par cette ville. A y regarder de plus près, il y a quelque chose de Sainte-Sophie dans la basilique Saint-Marc.
Un court roman qui nous fait mieux comprendre les raisons pour lesquelles l'Art, la Beauté et le Génie sont associés à Michel-Ange.

Vous l'avez compris, j'ai pris un immense plaisir à la lecture de cette douce sucrerie.
De courts chapitres comme autant de contes, d'instants volés à la vie du Génie.
Un incroyable moment de lecture .

Frunny - PARIS - 59 ans - 20 mai 2013


Ode à la tolérance 6 étoiles

Sur une base historique, l’auteur imagine un court épisode de la vie de Michel-Ange au début de sa vie.

Déjà célèbre et reconnu, il n’empêche que la vie d’artiste n’est pas toujours enviable face d’une part à l’omnipotence d’un Pape au sale caractère et d’autres part aux jalousies de ses confrères artistes.

Il est convié par le Sultan stambouliote, celui-ci voulant ériger un pont sur la Corne d’or. Michel-Ange, qui n'est pas architecte, un peu par défi, profite de cette opportunité, sans pourtant vraiment être conscient de l’issue de cette aventure.

Il y découvre une vie pleine de contrastes dans un ville cosmopolite qui a accueilli tous les peuples exclus du monde chrétien. La violence y côtoie le raffinement.

Ode à la tolérance, ceux qui connaissent Coelho ou Gaudé retrouveront dans ce roman la même atmosphère poétique tout en ayant à faire moins d’effort d’attention pour rester accroché à un bon récit.

A conseiller comme lecture de respiration entre d’autres romans plus ardus.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 25 décembre 2012


Une belle histoire comme il en existe tant... 6 étoiles

Un pan de l 'histoire totalement méconnu est le point de départ de ce roman.. Michel Ange est demandé à Istanbul pour y dessiner un pont , là même où a été refusé les croquis du grand de Vinci ..La suite comme le souligne l'auteur est sortie de sa tête .
Une belle histoire pas forcément indispensable qui a reçu le Goncourt des lycéens... Je suis toutefois un peu dubitatif car même si le roman est agréable il ne semble pas être si extraordinaire que cela .

Ndeprez - - 48 ans - 5 décembre 2012


Un conte oriental sans style et sans vigueur 4 étoiles

Surprenant, ce Goncourt des Lycéens 2010 qui détonne tant avec les romans précédemment primés.

La parenthèse de quelques semaines de la vie de Michel-Ange en mission chez le Grand Turc semble un événement mineur pour les historiens. Mathias Enard tente de nous le romancer dans une langue hélas fort terne.

Nous y apprenons néanmoins que le grand artiste appelé par Bajazet II pour établir les plans d’un pont réunissant les deux rives de la Corne d’Or à Constantinople avait dû s’absenter de Florence pour ce court voyage de Mai 1506, au grand dam de son commanditaire despotique, le pape Jules II, soucieux de vouloir le garder auprès de lui.

Sont opportunément rappelés ici l’inimitié affectant les relations entre Michel-Ange et Léonard de Vinci ainsi que l’incertitude financière dans laquelle a évolué le peintre-sculpteur, aux prises avec les caprices de ses illustres maîtres.

Un roman d’époque, informatif sans plus …

Ori - Kraainem - 88 ans - 21 août 2012


L'intellectuel face à l'histoire 3 étoiles

Mathias Enard est un brillant intellectuel, tout le monde s'accordera là-dessus. Et un universitaire tel que lui, passionné par l'Orient et le monde Arabe, se devait d'écrire un roman dont l'histoire se déroulerait au Proche Orient, Istanbul ici, ou plutôt Constantinople. L'érudit qu'est Mr Enard se devait également d'écrire sur une histoire dans l'Histoire, sur une anecdote peu connue. En effet, j'avais je n'avais entendu parler d'une escapade de ce génie que fût Michel Ange en Turquie, sur l'invitation du sultan Bajazet, afin de construire un pont. J'apprécie la base du roman, et m'empresse de le lire, en une petite journée, surtout après tout le bien que des amis m'aient dit de lui.
Et là, grosse déception. Ce roman, ou conte pour certains, très court, est écrit d'une manière peu habituelle pour moi, alternant passages à la deuxième et à la troisième personne. Déroutant à première vue, mais je m'accroche et vais jusqu'au bout.
Certes, l'histoire en elle même, cette anecdote est très intéressante, mais c'est bien l'écriture qui m'a rebuté. C'est très rare pour moi que je n'apprécie pas du tout un roman, mais "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants" restera pour moi une énigme, un récit où je n'aurai vu aucune lumière, aucune chose de positive. Après tout, peut être était-ce la volonté de l'auteur...

Herbet Moon - - 29 ans - 14 août 2011


Une belle et courte histoire 8 étoiles

Il est des moments où une courte lecture permettent des respirations, et "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants" est de ceux-ci.
Ce récit est une esquisse, l'esquisse d'un génie à un moment clef de sa vie, l'esquisse d'une ville qui finit de changer d'univers, l'esquisse de relations amoureuses qui auraient pu être ou du être mais ne furent point.
Cette esquisse est aussi celle d'un pont qui ne fut jamais, et je ressens ce récit comme celui d'une parenthèse dans la vie d'un génie et dans celle de l'auteur, une petite histoire que l'on se veut partager.
Un beau moment de lecture en tout cas, que j'ai dévoré en deux heures chrono

Philippe - - 45 ans - 27 juillet 2011


Court mais agréable 7 étoiles

J'ai trouvé ce roman bien écrit, plutôt poétique. L'histoire aussi est assez sympathique et intéressante. Ce roman nous fait facilement voyager à Istanbul. Un regret cependant : trop court, on aimerait que le voyage dure un peu plus longtemps.

PA57 - - 41 ans - 27 mars 2011


J'abandonne 1 étoiles

J’ai peine à croire que ce soient vraiment des lycéens qui aient choisi d’élire ce roman vainqueur. Pour ma part, je n’y ai vu qu’un charabia incompréhensible, des personnages impossibles à cerner et une histoire qui ne m’a pas du tout accrochée. J’abandonne après 50 pages, d'ailleurs lues avec peine. Je ne comprends pas du tout ce prix...

Gabri - - 38 ans - 9 mars 2011


Un livre presque parfait ... 5 étoiles

J'ai aimé l'ambiance et le contexte du récit dans lequel on nous proposait d'embarquer, le sujet était intéressant, le lieu de l'intrigue bien choisi, mais alors pourquoi je n'aime pas ?

L'ECRITURE ??
pour moi ce livre est un brouillon, une ébauche, il n'est pas totalement abouti, je trouve.
Le choix de la troisième personne, "Il" est un mauvais choix, et on a du mal à s'attacher aux personnages, malgré tout, ce livre est bien documenté, (et encore) et permet d'apprendre des choses.

Bref, ce livre avait une bonne idée de départ, tout pour plaire, mais au final, on est content qu'il ne dure que 153 pages, car le style n'est pas trop au rendez-vous...

Mister-H - - 28 ans - 6 mars 2011


un livre élégant 7 étoiles

Ma première critique, pour ce livre qui, si ma mémoire est bonne, ne parle pas de batailles, un peu de rois, et d'un seul éléphant. C'est un livre sensuel et charnel. Un style très "coup de crayon précis". Une très agréable esquisse de Michel Ange. Un bon moment de lecture très stylé, peut-être un peu trop.

123soleil - - 57 ans - 3 mars 2011


Une attente bien récompensée 8 étoiles

Et oui, comme Cafeine, j'ai été attirée par le titre de ce joli roman. J'ai tourné autour longtemps puis je l'ai acheté. Et je viens de le prêter tellement cette parenthèse (que contrairement à d'autres, j'ai trouvé poétique) était agréable.
Un petit livre, simple, rapidement lu et très beau. Pas besoin de se torturer l'esprit, il suffit de se laisser bercer par cette histoire.

Saperlipop - - 42 ans - 27 février 2011


Comme dans un rêve 8 étoiles

Frustré de ne pas obtenir du Pape les commandes qu’il espère ni le salaire qu’on lui doit, craignant les jalousies de ses concurrents, Michel Ange fuit l’Italie pour se rendre à Constantinople auprès du Sultan qui lui a offert une fortune pour construire un pont sur la Corne d’Or.
Mais l'inspiration manque et Michel Ange, ombrageux, délaisse l’atelier et les ingénieurs mis à sa disposition. Quand il ne reste pas dans sa chambre, à dessiner. l’artiste va se perdre dans la ville en compagnie du poète Mesihi qui l’entraîne dans les différents quartiers de cette métropole cosmopolite. Michel Ange rencontre une fascinante danseuse, s’imprègne des cultures mêlées. La sensualité et l’art oriental se distillent dans l’alambic de son esprit et l’inspiration vient enfin. Michel Ange dessine un pont fort, élégant et majestueux.
Mais il s’est fait des ennemis et doit fuir. Un tremblement de terre détruit les piles qui commençaient à s’élever sur la mer…

Ce n’est pas un grand roman mais c’est un petit livre agréable et facile à lire, avec des chapitres courts rédigés au présent dans un style précis, plein de finesse et de délicatesse.
J’ai aussi apprécié les notes finales dans lesquelles Mathias Enard donne les clés pour nous aider à distinguer la fiction des bribes de réalité historique autour desquelles il a construit son roman

Romur - Viroflay - 51 ans - 8 février 2011


Évocation fine 6 étoiles

L'évocation de l'atmosphère de Constantinople, telle que crée par Enard, est fine, envoûtante. En même temps, les expériences attribuées à Michel-Ange s'y insèrent délicatement, comme un voile qui s'écarte doucement. Les sentiments s'expriment subtilement, se laissent deviner jusqu'à un dénouement serré.

Enard déroule son récit dans une langue riche, faite de touches délicates, impressionnistes, une langue qui se laisse goûter comme une oeuvre de son héros, Michel-Ange.

Une phrase que je retiens: «La beauté vient de l'abandon du refuge des formes anciennes pour l'incertitude du présent» p. 57

Angreval - Brossard - 78 ans - 3 février 2011


dépaysement 8 étoiles

Un joli bouquin, agréable à lire, rapide, faisant découvrir (ou redécouvrir pour certain) une autre culture (Constantinople), une autre époque (XVIe). Il est vrai qu'on est un peu déçu que l'auteur ne s'attarde pas plus sur le pont, mais l'essentiel est là, une histoire qui fait voyager.

Zclemz - - 35 ans - 26 janvier 2011


Un pont un peu court 6 étoiles

Un agréable petit livre, à lire dans le train (dans le pays où j'habite, les trains roulent encore à une vitesse raisonnable). Istanbul, Constantinople, croisement de cultures, tout cela est bien évoqué, mais on reste un peu sur sa faim. Du fameux pont, il n'est guère question, mais sans doute n'était-ce point là l'essentiel du propos.

Phug - - 74 ans - 16 janvier 2011


Prose musicale 7 étoiles

En mai 1506, Michel-Ange débarque à Constantinople, à l’invitation du sultan Bajazet. Il doit dessiner un pont enjambant la Corne d’or, et pour ce faire, un atelier et des ingénieurs sont mis à sa disposition. Afin de laisser l’inspiration venir à lui, l’artiste va se perdre dans la ville et rencontrer un poète, ainsi qu’une fascinante danseuse au sexe indéterminé. Mais cette inspiration se fait attendre et Michel-Ange, qui doute de lui, s’emporte d’autant plus facilement qu’il est colérique.
Pour venir à Constantinople, Il a fui l’Italie et le pape Jules II, a qui il a promis la conception d’un mausolée. Il a fait le voyage car le sultan lui a promis une rémunération astronomique, mais les semaines passent sans que rien ne lui soit versé. Alors l’inquiétude de l’artiste grandit. Il craint la colère du Pape et ses représailles sur lui et sa famille.

Loin de l’univers de son précédent roman, le mémorable Zone, Mathias Enard nous entraîne ici dans un bien beau voyage. Se basant sur un fait réel peu connu, il construit une œuvre fictionnelle incluant beaucoup d’éléments biographiques de Michel-Ange. Il en résulte un roman sensuel, à plusieurs voix, à l’écriture éminemment poétique. On prend plaisir à lire et à relire ces phrases très musicales, et même à les lire à haute voix.
Les chapitres où la danseuse prend la parole, alors qu’elle se trouve aux côtés de l’artiste endormi, sont peut-être les plus beaux, les plus sensibles. Et ceux dans lesquels s’exprime le poète Mesihi, amoureux de Michel-Ange, sont sans doute les plus touchants. Mêlant romance et poésie de manière brillante, l’auteur signe ici un roman qui a bien mérité son prix Goncourt des lycéens. Et qui procure un grand plaisir de lecture.

Aliénor - - 56 ans - 9 janvier 2011


Oh non encore un prix... 6 étoiles

Et oui, ce livre a reçu le Goncourt des lycéens et ça me laisse perplexe. Bien sûr que l'écriture est élégante, fine et pleine de poésie mais le récit reste, pour moi, très très mince. Il manque cruellement de profondeur; il y a une barrière qui nous empêche de nous attacher aux personnages. Dommage car le sujet est original.

Luluganmo - - 42 ans - 8 janvier 2011


Un dépaysement d'Etat 8 étoiles

Le Vizir ottoman commande un pont au grand artiste toscan. Celui-découvre, vit, confronte sa morgue et ses affinités aux moeurs locales, tandis que le Pape enrage de le savoir parti. Deux mondes se rencontrent, avec son lot de cocasseries, d'incompréhensions, de découvertes, tout cela dans un climat de sensualité, de curiosité et de violence.

L'ensemble est intrigant, mais quelque peu décousu, les anecdotes et épisodes n'étant pas toujours approfondis. Le style est alerte et les rebondissements nombreux, ce qui donne un ensemble dynamique et riche en saveurs.

Veneziano - Paris - 46 ans - 25 décembre 2010


un style peu agréable 5 étoiles

L'histoire est sympathique, les lieux, les personnages font rêver, l'ambiance est bien choisie. Le livre est court, cela me plait aussi, par contre, je regrette que l'écriture soit "hachée", de petites phrases qui manquent de poésie.

Marthe - - 54 ans - 8 décembre 2010


parenthèse 8 étoiles

Une fois n'est pas coutume, je ne lis presque que des auteurs dits classiques, mais ce livre, ce titre, je ne sais pas pourquoi, il attire mon regard, une fois, deux fois... bref je m'y reprends à plusieurs visites chez mon libraire avant de l'ouvrir, allez tant pis je le prends !

Une parenthèse, voilà ce qu'il devait être, en fait c'est devenu un petit voyage hors temps, hors lieu connu, je me suis laissée guider dans les rues de Constantinople.
ça m'étonne moi-même, une sorte de musique accompagne ma lecture, les mots sont doux, ensoleillés, j'ai l'impression d'apercevoir quelque chose de fragile.
Vie oblige, je quitte le récit, lorsque je le reprends, la magie réopère !

Bref, certes c'est un livre rapidement lu, fallait-il comme c'est écrit dans les autres critiques nécessairement y trouver une réflexion sur l'art de la création, je n'en sais rien, je ne lis pas les quatrièmes de couverture, j'y ai pris un grand plaisir et c'est là l'essentiel.

Cafeine - - 50 ans - 30 novembre 2010


parle-leur ... 6 étoiles

Quelques bonne pages de poésie (les réflexions de la danseuse et les extraits du poète ami et se rêvant amant), de l'épistolaire utilitaire (Michel Ange), un essai de description du génie dessinateur et poète, un être humain sensible. Un peu de tout, en fait. Des intrigues, des beautés architecturales et physiques. Un récit rapide sur une base historique tenue. Un peu déçue cependant, mais une ébauche qui peut amener à réfléchir plus loin.

Printemps - - 66 ans - 11 novembre 2010


Un joli prix 7 étoiles

Ayant appris l'attribution du prix des lycéens deux jours après la lecture de ce roman, je partage avec eux les raisons de leur choix.
La poésie et l'écriture sont superbes.
Les descriptions sont si élégantes, si précises tout en restant légères, qu'on se promène avec plaisir parmi les odeurs, les couleurs d'Istanbul.

Je n'irai pas jusqu'à partager cette phrase de la quatrième de couverture: "Une fascinante réflexion sur l'acte de créer et sur le symbole d'un geste inachevé vers l'autre rive de la civilisation."
Le roman est trop court pour inciter vraiment à cette réflexion, la création du pont ne m'a pas paru occuper une place prépondérante dans l'histoire.

Et peut-être la représentation peu sympathique de Michel-Ange a ajouté au fait que j'ai juste bien aimé ce roman.

Marvic - Normandie - 66 ans - 11 novembre 2010


Un récit bien mince... 6 étoiles

L'idée était bonne et aurait sans doute mérité d'être creusée, l'auteur a reculé : manque d'ambition ? de talent ? de courage ?

Un des mérites principaux de cet ouvrage est d'être court : 153 pages dont certaines, nombreuses, sont incomplètes se lisent rapidement. Soyons justes, on y prend parfois plaisir comme dans l'évocation d'Istamboul au XVIème, mais tout ceci est-il crédible ?

Si on vous donne ce livre en cadeau, lisez-le, vous n'y passerez pas trop de temps.

Tanneguy - Paris - 85 ans - 29 septembre 2010