Les fées ont soif
de Denise Boucher

critiqué par Nance, le 22 septembre 2010
( - - ans)


La note:  étoiles
Pièce québécoise controversée
Pièce de théâtre contestataire féministe qui a créé beaucoup de remous au Québec à sa sortie en 1978 (ce n’est pas si loin que ça !).

J’ai lu ce manifeste pour un cours de littérature québécoise au collège et elle m’a fait une forte impression sur le coup, j’ai été très émue. Dernièrement, j’y ai repensé après avoir vu un reportage à la télévision de la série Tout le monde en parlait, Les fées ont soif et la censure. Il y a eu des représentations prises d’assaut par des groupes religieux et des femmes (!) indignées, la subvention au Théâtre du Nouveau Monde a été retirée à cause de protestations « des contribuables », on a de plus voulu interdire l’impression de la pièce, la censurer... L’introduction du livre de mon édition (Typo) est très fournie et en parle aussi en détails. Ça me surprend qu’on parle de la fin des années 70, je croyais qu’à cette époque-là on était déjà plus évoluée !

Trois archétypes représentant la femme, la statue (la vierge), Marie (la mère) et Madeleine (la putain), se confient leurs pensées, leurs peurs, leurs désirs et se révoltent de leur condition.

C’est une pièce de théâtre sur la conscientisation des femmes que je trouve peut-être trop archétypique à mon goût, mais qui a définitivement son importance dans la culture québécoise.

« J'ai dans la gorge un chant. J'ai dans la gorge un chat qui mange mon chant. J'ai dans la tête une idée. J'ai dans la tête un ordre qui mange mon idée. »

« Nos larmes
N'usent pas
Les bar-reaux de nos prisons
Les bar-reaux de nos prisons
Nous som-mes des pris-son-niè-res po-li-ti-ques
Nous, les mè-res, les pros-ti-tuées et les sain-tes
Nous som-mes des pri-son-niè-res po-li-ti-ques
Com-me les femmes qui ont assassiné leur mari »

« J'en peux pu. J'en peux pu. J'en peux pu. J'en peux pu. Je l'prends pu. Je l'prends pu. Je l'prends pu. Je l'prends pu pantoute. J'prends pu rien de t'ça. Rien. Rien. Je ne veux plus de ce sarcophage. Je ne veux plus que l'on me salue dans une statue pendant que l'on me dénigre, que l'on me méprise dans chaque femme. »

« Imagine. »