Un mauvais fils
de Ilmann Bel

critiqué par Spiderman, le 21 septembre 2010
( - 61 ans)


La note:  étoiles
Plans en tous genres
Un jeune beur fait partager au lecteur ses expériences d'une vie parisienne marquée par la satisfaction immédiate de ses plaisirs et de celle de ses clients avec pour moteur la quête d'une célébrité qui le ferait sortir de la médiocrité de ses origines.
Peu importe la part d'autobiographie contenue dans ce roman. Ilmann Bel donne en quelques pages une vraie consistance à Zacharia. On retrouve donc les éléments biographiques déjà évoqués dans les enquêtes de Franck Chaumont ("Homo Ghetto", Le Cherche Midi, 2009), l'autobiographie de Brahim Naït-Balk ("Un Homo dans la cité", Calmann-Lévy, 2009), ou certains des témoignages recueillis par François Périer dans "Casse-toi" (Oh! Editions, 2010).
C'est avec une plume de romancier qu'il construit le personnage du jeune Zacharia. Ce grand beur au physique avantageux est souvent exaspérant par son obstination à conquérir un rêve tellement illusoire : devenir une porno star, sur papier glacé et sur les écrans.
Il loue donc son corps et fait un tour assez complet des clients d'escorts : du gay au physique ingrat au père de famille friand d'exotisme sexuel en passant par les beaux garçons dont il tombe parfois amoureux. Avec une vraie conscience professionnelle moins superficielle qu'il n'y paraît, Zacharia s'occupe des corps sans négliger les coeurs de ceux qui en ont un !
Petit roman agréable avec de vrais reflets de la vie d'un jeune gay d'origine algérienne dans la France du début du XXIe siècle.